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Un coin de prière à la maison

C’est le signe visible de "l’Eglise domestique" et l’un des outils de la " nouvelle évangélisation". Sur le site <Liturgical movement>, des indications concrètes pour le réaliser.

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Transmission de la foi: un très beau témoignage

A la suite du témoignage d’une lectrice, publié récemment, Anna a trouvé sur un site en langue anglaise <Liturgical movement> un article traitant du thème de "la famille, église domestique", et expliquant, mode d’emploi à l’appui, comment réaliser chez soi un "coin d’icônes" pour prier en famille. C’est par là que passe la "nouvelle évangélisation", chère à Jean Paul II, puis Benoît XVI.
L’auteur de l’article, David Clayton - qui a aussi écrit un livre sur le sujet The Little Oratory, A Beginner’s Guide to Praying in the Home (Le Petit Oratoire. Guide du débutant pour prier à la maison) - fonde sa réflexion sur un "essai" (sic!) du cardinal Ratzinger datant de 2000. Malheureusement, il n’indique pas la référence.
Je pense qu'il s'agit de la conférence qu'il a donnée le 10 décembre 2000 à l'occasion du jubilé des catéchistes organisée à Rome par la Congrégation pour le clergé. Cf. benoit-et-moi.fr/2013-II/benoit/la-nouvelle-evangelisation

La Nouvelle Evangélisation et l'Église domestique. Le Pape Benoît XVI et le lien entre les deux

POURQUOI LA BEAUTÉ D'UN COIN DE PRIÈRE À LA MAISON EST INDISPENSABLE À LA NOUVELLE EVANGÉLISATION
David Clayton
15 mars 2015
www.newliturgicalmovement.org
Traduction de Anna
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La Nouvelle Evangélisation est devenue une expression à la mode de notre époque. Utilisée par le Pape Saint Jean-Paul II (ndt: cf. Familiaris Consortio), elle se réfère au besoin de toucher ceux qui n'ont pas la foi en Occident, et dont les parents et grand-parents étaient Chrétiens. Mais comment atteindre ces gens qui n'ont pas la foi, mais croient qu'ils en savent assez déjà de la Chrétienté pour lui être hostiles?
Dans un bref et clair essai écrit en 2000, Benoît XVI a indiqué celle qu'il croit être la réponse à la question.
Si les gens doivent être convertis ils doivent croire que l'Église a la réponse à la question fondamentale: "Quelle est la voie vers le bonheur? " Il ne faut pas leur dire la réponse, mais plutôt la leurs montrer, dit-il. Par l'exemple de nos propres vies heureuses et nos interactions aimantes nous montrons le Christ aux autres. La seule façon pour le faire est de nous efforcer d'être des icônes vivantes du Christ surnaturellement transformé au point de participer de la lumière de la Transfiguration.

Le Pape Benoît pensait que deux aspects du message résonneraient s'ils étaient communiqués de la façon suivante.
Primo, que nous montrions la joie chrétienne transcendant la souffrance humaine, de sorte qu’à notre petite manière (parfois pas si petite) nous supportons la souffrance dans la joie et la dignité comme le firent les martyres.
Secundo, que nous communiquions le fait de la vie après la mort, et un jugement du Christ juste et miséricordieux. Si nous sommes remplis d’une espérance joyeuse en un futur au-delà de la mort, la peur est dissipée et un but nous est donné dans cette vie présente (le cardinal anticipe des thèmes qu'il discutera plus tard dans Spe Salvi avec plus de profondeur). Encore une fois, cela est plus puissamment transmis dans notre manière d'être plutôt qu'en disant aux gens que nous sommes pleins de joie et sans peur.

Comment pouvons-nous vivre à la mesure de cet idéal?
La réponse est que livrés à nos seules ressources nous ne le pouvons pas, mais avec la grâce de Dieu, si. Le fondement de cette transformation, dit Benoît, est la prière.
Benoît décrit la vie de prière qui est un équilibre entre trois sortes différentes de prières, toutes ordonnées en vue de l''Eucharistie. La première est la Sainte Liturgie - la Messe et la Liturgie des Heures; la deuxième, les prières "para-liturgiques" qui sont les prières dévotionnelles dites en commun comme le rosaire; la troisième est la prière personnelle qui est dite seul et en privé.

La plupart d'entre nous ne savent pas prier sans qu'on nous l’enseigne. Même les Apôtres demandaient à Jésus de leur apprendre à prier et Benoît nous dit que nous avons besoin d' "écoles de prière" où nous puissions apprendre cette manière transformante de prier.

L’école de prière idéale, la plus puissante, est l'église domestique - la maison familiale - où les enfants apprennent en suivant l'exemple de leurs parents (et, je dirais, surtout les pères) à prier Dieu, de manière visible et audible, dans le "coin des icônes". Benoît nous dit que l'église domestique est un aspect essentiel de la nouvelle évangélisation:

"La nouvelle évangélisation dépend largement de l'Eglise Domestique. La famille chrétienne, dans la mesure où elle parvient à vivre l'amour comme communion et service comme un don réciproque ouvert à tous, comme un voyage de conversion permanent soutenu par la grâce de Dieu, reflète la splendeur du Christ dans le monde et la beauté de la divine Trinité".

Il semble dire que si nous n'avons pas appris à prier à la maison (peut-être parce que vous êtes un converti comme moi), nous avons une responsabilité d'apprendre et ensuite de prier à la maison de sorte que chacun de nous puisse créer sa propre église domestique.

(…)

Le livre The Little Oratory, A Beginner’s Guide to Praying in the Home, a été écrit par moi-même et Leila Lawler dans ce but. Le mot "oratoire" dérive du latin "Orare", prier, et signifie littéralement "maison de la prière". Nous y transmettons les suggestions qui nous ont été faites lorsqu’on nous a posé la question "apprenez nous à prier". Il décrit comment ordonner la prière selon la hiérarchie décrite par Benoît, de façon qu'elle allège la charge de la vie quotidienne et qu'elle ne devienne pas un poids. Il traite de comment disposer les images dans le coin des icônes de la maison et comment les prier.

La disposition traditionnelle des images principales est la suivante: au centre devrait être le Christ souffrant, c'est à dire le Christ sur la Croix; à gauche une image de la Sainte Vierge; à droite devrait être une image du Christ glorifié (peut-être une Véronique ou le Christ sur le Trône avec les Anges).

Presque tous les aspects de la Foi sont contenus d’une certaine façon dans ces seules images, la place manque ici pour dire tout. Mais il est intéressant de noter qu'elles répondent directement aux questions soulevées par Benoît au sujet de la nouvelle évangélisation: Le Christ sur la croix est le plus poignant symbole de consolation dans notre souffrance; et toutes les images du Christ glorifié nous parlent de la gloire du ciel et ce qui nous attend par la déification. C'est la transformation par laquelle nous participons de la nature divine à travers le Christ. Cela arrive par degrés dans cette vie à travers la participation à la vie sacramentelle.

Les images iconographiques de la face du Christ sont toujours peintes avec une expression de compassion teinte d'une légère sévérité. Cette combinaison énigmatique nous dit que le Christ est un juge (d'où la sévérité), mais qu'il est un juge bon et miséricordieux.

Enfin, il me semble que le rôle de Marie est essentiel dans la nouvelle évangélisation. Tout ce que la Mère de Dieu fait est de nous diriger vers son fils. Nous voyons cela dans de nombreuses images de la Sainte Vierge: elle nous engage avec les yeux tandis qu'avec le geste elle nous indique son fils.

Comment l'église domestique évangélise-t-elle celui qui ne va pas à l'église (un-churched). À première vue ce n'est pas clair; il est possible que les images de l'église domestique puissent communiquer ces vérités directement, à ceux qui sont invités dans nos maisons, par exemple, mais c’est improbable. Ce n'est pas l’essentiel.

L'idée est qu'elles sont placées dans la maison du fidèle pour l'effet que cela a sur nous. La beauté de l'art sacré communique quelque chose que les seuls mots ne peuvent pas transmettre.
Lorsque nous prions avec les images saintes (sacrées), surtout les prières liturgiques comme dans l'Office Divin, ce que nous voyons s'imprime dans nos âmes et nous somme soulevés vers l'idéal qu'elles représentent. En dépit de nous, dans la plupart des cas, nous sommes transformés, participant de la nature divine si bien que nous pouvons montrer le Christ aux autres. Tandis que nous sortons de nos maisons pour vaquer à nos affaires quotidiennes, nous engageant avec le monde dans une société séculière, les gens voient en nous quelque chose de plus grand, la personne divine. C'est le Christ qui touche ces personnes, à travers nous. C'est un laïc "in persona Christi". Ce faisant nous imitons aussi, à notre propre façon diminuée, […] la Vierge Marie qui nous monte son fils et Le prie constamment pour nous.

J'ai peint les images ci-dessus comme exemples qui seraient adaptées à un coin d'icônes dans une Eglise Domestique. Avec les trois images principales, la face du Christ glorifié, le Christ sur la croix et Notre Dame de Merrimack. La première est dans un style iconographique traditionnel et les deux autres sont dans un style gothique occidental.

Il y a également l'image du Chevalier de la Nouvelle Évangélisation que j'ai peint comme symbole de la mission de l'Église aujourd'hui. Il représente le besoin de chevalerie et de vertu dans la culture d'aujourd'hui hostile à la Chrétienté. La bataille en Occident est spirituelle mais requiert néanmoins du courage.





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