Des questions lancinantes

Après la première partie du voyage du Pape sur le continent américain, les questions s'imposent, et les réponses possibles deviennent de plus en plus restreintes... et de plus en plus troublantes



L'Eglise vit des moments difficiles.
Tandis que les révélations explosives du cardinal Danneels, confessant avec un incroyable cynisme sa participation à ce qu'il faut bien appeler des conspirations visant à éliminer le cardinal Ratzinger de la "course" vers le conclave en 2005 (cf. Danneels et la mafia de Saint-Gall), avant de saper systématiquement le pontificat de Benoît XVI, manoeuvres culminant dans l'élection du cardinal Bergoglio en mars 2013, font trembler les fondements du pontificat de ce dernier, j'avoue n'avoir suivi que de loin le voyage du pape aux Etats-Unis; et si j'en parle, c'est plutôt en me fiant aux rapports de blogs auxquels je fais confiance, pour les pratiquer depuis longtemps. De toute façon, il suffit de prêter une oreille, même distraite, à la grosse caisse médiatique chantant sur tous les tons les louanges du "Pape humble" (en Fiat 500!!) du "Pape des pauvres", etc., pour ressentir un gros malaise, et même entendre retentir le son strident d'une sonnette d'alarme.

Marie-Christine m'a transmis en lien un article paru hier sur le navire amiral de la pensée ultra-politiquement correcte, dans sa version américaine, le Huffington Post. L'article a été traduit sur la version française du même site (dont la directrice éditoriale n'est autre qu'Anna Sinclair!) .
Le titre est très évocateur (l'auteur de l'article aurait-il lu le livre de Hugh Benson, "Le Maître de la terre"?): LE PAPE FRANÇOIS VEUT DEVENIR PRÉSIDENT DU MONDE.
Malgré les approximations d'un journalisme qui à l'évidence ne connaît pas le pape (l'auteur de l'article parle à son sujet de "finesse, méthode et toute l’élégance d’un homme de scène", les ghost-writers apprécieront sans doute, mais ce sont les derniers qualificatifs que, même sans aucune hostilité, je songerais à accoler à François!!), et encore moins l'Eglise, l'article est extrêmement intéressant, surtout dans sa première partie.
il est à lire en entier, mais je reproduis ici le passage le plus significatif:

Il n’a pas annoncé sa candidature.
D’ailleurs, le poste qu’il vise n’existe pas vraiment.
Mais du haut de ses 78 ans, Jorge Mario Bergoglio -le pape François-, jésuite argentin à la voix douce, a montré jeudi qu’il était bien candidat à la présidence de la planète en s’adressant, avec finesse, méthode et toute l’élégance d’un homme de scène, au Congrès américain, lors d’une cérémonie laïque en grande pompe donnée dans une enceinte qui ne manque pas de rappeler la Rome antique.
François a beau être très pieux et concentré sur la foi et les usages de l’Église catholique, il mène également campagne pour promouvoir un dialogue public, politique et laïc à l’échelle mondiale. Son idée: que le domaine de la foi et celui de la politique se rejoignent, et que les enseignements moraux et spirituels de la foi informent et guident les décisions politiques concernant notre "foyer commun" (ndr: sous-entendu évidemment, à condition que ses "idées" coïncident exactement avec le projet politique mondial(iste)) .
L’idée n’est pas nouvelle, mais elle semble arriver à point nommé. L’Église de François a terriblement besoin du renouveau qu’apporte l’interaction avec l’opinion mondiale. Les leaders laïques, eux, sont rejetés par le peuple, et le gouvernement lui-même semble avoir perdu de vue toute notion de moralité.
Avec toute l’empathie de Bill Clinton et l’art de la mise en scène de Ronald Reagan, le pape François, véritable animal politique, vient vendre sa personnalité et son message à Washington.
Lors de son discours devant le Congrès (une première pour un pape), il n’a jamais fait directement allusion à l’avortement. Il a défendu la "famille" mais n’en a pas donné de définition spécifique, qu’il s’agisse de préférences sexuelles ou d’égalité des sexes. Il n’a pas parlé d’attaque envers les traditions catholiques, ni même la culture judéo-chrétienne.
Ce serait ringard.
Au lieu de cela, il a prononcé une homélie laïque de 45 minutes sur la nécessité, pour les législateurs américains, de respecter la morale collective inspirée de l’évangile social catholique. En termes de politique américaine, cet homme vêtu d’une simple robe blanche aurait tout aussi bien pu être le leader de l’aile progressiste du Parti démocrate.
www.huffingtonpost.fr/2015/09/25/pape-francois-president...

Le Pape est-il catholique?

C'est exactement ce que dit, avec d'autres mots et évidemment dans une toute autre perpective Antonio Socci, sur sa page Facebook.
Il a mis en illustration la une de Newswek, dont nous avons déjà parlé, barrée du titre: IS THE POPE CATHOLIC? (La troublante question de Newsweek).

 

Mais pour qui travaille-t-il?

Cet évêque qui ne s'agenouille jamais devant l'Eucharistie et le tabernacle, pour qui travaille-t-il?
Il déchaîne la «guerre civile» dans l'Eglise, pour la communion aux divorcés remariés. Il introduit le divorce dans l'Eglise, envoyant au pilon la Parole de Jésus sur l'indissolubilité du mariage et deux mille ans de Magistère.
Il va à Cuba et il s'en prend aux persécutés, mais ensuite il est tout sucre tout miel avec les persécuteurs, les tyrans communistes.
Puis il va aux États-Unis d'Obama le laïciste, et s'en prend aux évêques les plus combattifs, leur intimant l'ordre d'arrêter de combattre, tout en faisant l'éloge du président le plus ennemi de l'Église, de la vie et de la famille qui soit, parce qu'il s'occupe de la pollution de l'air.

Y a-t-il lieu de s'étonner si tous les ennemis de l'Eglise l'applaudissent frénétiquement et avec enthousiasme?
Y a-t-il lieu de s'étonner si tout le système médiatique est une colossale machine d'exaltation à son profit?
Il fait le contraire de ses prédécesseurs qui confortaient et confirmaient dans la foi les chrétiens persécutés et les pasteurs, tandis qu'ils admonestaient les ennemis de Dieu, surtout s'ils étaient puissants.
La question est: POUR QUI TRAVAILLE-T-IL?
Certes, il ne travaille pas pour notre Dieu, parce que Bergoglio a littéralement déclaré dans l'interview à Eugenio Scalfari: «Il n'y a pas un Dieu catholique».

Vicaire du Christ ou chapelain d'Obama?

Dans un précédent court billet, illustré d'un montage photo éloquent, il posait déjà une autre question: "VICAIRE DU CHRIST, OU CHAPELAIN D'OBAMA?"

 

Addendum (dernière minute)

Et ça ne s'arrange pas. Je suis désolée pour ceux qui veulent fermer les yeux coûte que coûte, mais les faits parlent d'eux-mêmes.
Voici ce qu'on peut lire sur le blog d'Yves Daoudal:

La messe du pape au Madison Square Garden de New York était une « eucharistie pour la préservation de la paix et de la justice » (..) Le lecteur de la première lecture était Mo Rocca, un animateur de télévision, homosexuel militant.
Sur les réseaux sociaux, la communauté gay défaille de bonheur et déborde de tendresse pour son pape…



Et il ne s'agit pas d'un mauvais coup de dernière minute, où le Pape aurait été mis à son insu devant le fait accompli.
Yves Daoudal précise bien que Mo Rocca est le seul lecteur dont le nom figurait dans le programme officiel.