Grandiose Magister!

Il propose à ses lecteurs, en exclusivité, la première intervention du Synode, le 4 octobre prochain, jour d'ouverture. Il y a forcément une intervention divine derrière!!

(Je n'aurai pas le mauvais goût d'insister sur la triste figure que doivent faire ceux qui avaient cru qu'en le privant de sa carte d'accréditation auprès de la salle de presse du Saint-Siège, on le réduirait au silence.)

 

Avant-première du synode. Le texte intégral de la première intervention

Settimo Cielo
25 août 2015
(ma traduction)

* * *

La chose doit avoir échappé à celui qui a planifié le calendrier et l'ordre du jour du Synode sur la famille. Mais maintenant, c'est fait. Le 4 Octobre, le jour d'ouverture de la prochaine session, le premier à parler sera l'Esprit Saint, avec la voix - ou plutôt, le rugissement - de l'Evangile de Marc.

Tel quel. Le 4 octobre est la fête de saint François d'Assise, mais sera aussi la vingt-septième dimanche du temps ordinaire, année B du lectionnaire, et dans toutes les églises catholiques du monde, à la messe, le passage évangélique qui sera proclamé et que vous entendrez sera celui de Marc 10:2-12 qui récite textuellement:

Des Pharisiens, l'ayant abordé, lui demandèrent s'il est permis à un mari de répudier sa femme. C'était pour le mettre à l'épreuve.
Il leur répondit : "Que vous a ordonné Moïse?"
Ils dirent : "Moise a permis de dresser un acte de divorce et de répudier"
Jésus leur dit : "C'est à cause de votre dureté de cœur qu'il a écrit pour vous cette loi. Mais, au commencement de la création, Dieu les fit mâle et femelle. A cause de cela, l'homme quittera son père et sa mère et s'attachera à sa femme, et les deux ne seront qu'une seule chair. Ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Que l'homme donc ne sépara pas ce que Dieu a uni!"
De retour à la maison, ses disciples l'interrogeaient encore sur ce sujet, et il leur dit : "Celui qui répudie sa femme et en épouse une autre, commet l'adultère. à l'égard de la première. Et si celle qui a répudié son mari en épouse un autre, elle commet l'adultère".


Les champions de la communion pour les divorcés remariés - qui est en réalité la brèche pour la légitimation du divorce - auront d'emblée quelques difficultés à mettre de côté ces paroles de Jésus tellement nettes et sans équivoque, et de leur point de vue si peu miséricordieuses pour les «durs de cœur».

L'Évangile de Marc manque même de cette sybilline «exception» à l'interdiction de divorcer - «sauf en cas de porneia» (relation sexuelle illégitime) - qui figure dans le passage parallèle de l'Evangile de Matthieu, mais que, quoi qu'il en soit, l'Eglise catholique n'a jamais interprétée comme une admission même partielle, du divorce.

Certes, il ne manque pas d'exégètes qui lisent dans les paroles de Jésus non pas une révocation mais un maintien du droit de répudiation accordée par la loi mosaïque. Comme l'a fait ces derniers mois - dans deux textes évocateurs relayés par www.chiesa - le moine Camaldule Guido Innocenzo Gargano, bibliste et patrologue estimé (cf. Synode. La question clé: Jésus admet ou non un divorce?)

Mais il sera malgré tout difficile pour les Pères synodaux de souscrire à une re-lecture de l'Evangile aussi radicalement opposée à celle faite unanimement durant deux mille ans par les Pères et les Docteurs de l'Église, par les Papes et les conciles œcuméniques.
Pas plus que ne sera facilement vendable l'argument de ceux qui affirment qu'un assouplissement dans la «pastorale» ne portera en aucun cas atteinte au dogme de l'indissolubilité.

Pour rafraîchir la mémoire de tous, le premier jour du synode, dans toutes les églises du monde, résonnera le rugissement du lion évangélique.