Ils auront tout essayé!

Décidément, les novateurs sont prêts à tout pour ne pas s'avouer vaincus. C'est du moins la lecture que font deux vaticanistes italiens de l'histoire abracadabrante de l'enfant (italien, ou bien mexicain?) qui aurait cassé l'hostie pour en donner la moitié à son père divorcé-remarié


>>>
La présence réelle du Christ

 

Imbroglio dans la Salle synodale

Dans son dernier billet sur www.rossoporpora.org, Giusppe Rusconi nous annonce dans l'introduction «quelques réflexions sur le cas singulier de l'enfant qui, comme cela a été raconté dans la Salle du Synode, a brisé une hostie pour en offrir une moitié à son père divorcé remarié. Pour le journal de la Conférence épiscopale italienne l'épisode a été raconté par un prêtre de Trieste, Père Synodal par volonté du pape. La télévision de la CEI, quant à elle, a donné la parole à Mgr Garzala, un évêque mexicain qui revendique la paternité de l'histoire».

Plus loin, il cite l'Avvenire du 15 Octobre, qui par la plume d'un journaliste jugé par lui honnête et fiable, Luciano Moia, écrit entre autres choses:

«En attendant de voir si l'engagement constant et passionné pour l'éducation a moins de valeur que la sexualité conjugale, le Synode s'émeut pour l'histoire d'un enfant, le fils d'un couple de divorcés remariés. Un enfant qui - comme le raconte don Roberto Rosa, curé de Saint-Jean l'Apôtre à Trieste, au cours de la Congrégation Générale de ce matin - a cassé l'hostie en deux pour en donner une moitié à ses parents qui ne pouvaient pas la recevoir. Ce curé a raconté que cela s'est passé lors d'une messe de première communion.(...) Le prêtre a appris depuis que ses parents avaient tenté à plusieurs reprises d'expliquer au petit pourquoi les divorcés remariés ne pouvaient pas recevoir la communion. Un obstacle non négligeable dans un projet d'éducation à la foi qui, comme tous les parcours pédagoqiues, devrait être nourri davantage d'exemples et de gestes que de mots.
C'est probablement à cet aspect qu'ont dû penser les pères synodaux qui, en écoutant l'histoire, n'ont pas cherché à cacher leur implication émotionnelle».


Le surlendemain 17 octobre, le même Moia revient sur l'épisode, et écrit:

«Une histoire qui touche le cœur, comme celle proposée avant-hier dans la salle du synode par don Roberto Rosa, curé de Saint-Jean l'Apôtre, à Trieste, peut-elle servir à arrondir les angle de la réflexion? A faire fondre quelque durcissement, à s'entr'ouvrir vers une ouverture pastorale où l'accueil vient avant la norme, mais sans la supprimer? L'idée a été proposée par l'évêque de Gand, en Belgique, Luc Van Looy, selon lequel, après avoir entendu l'histoire de l'enfant qui, lors de sa première communion a brisé l'hostie pour la partager avec ses parents divorcés remariés "les interventions dans la Salle sont devenues plus proactives"».


Mais ce n'est pas tout.
Le 18 octobre, TV 2000 (la chaîne de la CEI) publiait un communiqué, sous le titre: «Synode, évêque mexicain: "C'est moi qui ai raconté l'histoire de l'enfant qui a ému l'Assemblée»...

Rusconi conclut non sans humour par «quelques questions spontanées»:

¤ Se peut-il qu'il y ait eu deux épisodes, un à Trieste et un au Mexique? On ne peut pas totalement l'exclure.
¤ Se peut-il que les deux épisodes aient eu lieu de la même manière à Trieste et au Mexique? On ne peut pas totalement l'exclure.
¤ Se peut-il que Luciano Moia ait gaffé en toute bonne foi? Difficile mais - quand on doit écrire rapidement - il arrive à tout le monde de faire des erreurs.
¤ Se peut-il qu'un des a deux affabulateurs ait «chipé» l'épisode à l'autre? On ne peut pas totalement l'exclure.
¤ Se peut-il alors qu'un père Synodal (l'évêque mexicain? le prêtre nommé au Synode par le pape?) ait menti avec l'intention de «valoriser» sa présence? On ne peut pas totalement l'exclure.

En tout cas, si dans toute cette affaire, il y a eu un «faussaire» (comme l'écrivent les gardiens d'un journalisme auto-proclamé «vrai»), est-il sur www.rossoporpora.org ou bien ailleurs?


Commentant hier l'affaire sur son blog Sanpietroedintorni hier, Marco Tosatti montrait que lui non plus n'était pas dupe.

Après le récit poignant fait aux Pères synodaux de l'enfant qui partage l'hostie de sa première communion avec son papa qui ne peut pas la recevoir, parce qu'il est divorcé remarié, les malintentionnés auront pensé: voilà à quoi servait le bon curé invité par le pape au synode!
Le synode est par définition un synode des évêques; Mais François a invité deux curés, inconnus du grand public et de l'auteur de ces lignes, mais certainement bien connus dans leur ville.
L'histoire de l'enfant aurait rouvert, selon plusieurs, le débat sur l'Eucharistie aux divorcés remariés, qui semblait prendre une tournure défavorable aux "aperturistes".
Si la tendance continue à se montrer favorable à la tradition millénaire de l'Église, nous pouvons nous attendre à une histoire à propos de la maman mourante qui partage l'hostie avec son fils divorcé remariée.

Chantage à l'émotion

Une conclusion s'impose: toute l'histoire est un canular, ou une manipulation, montés dans le dessein précis de relancer un débat qui s'enlisait, par un chantage à l'émotion où la miséricorde "franciscaine" joue le premier rôle.
Que les deux faussaires se soient trahis réciproquement, ou qu'un non-faussaire ait trahi un faussaire, c'est le Bon Dieu qui doit bien rire, car il s'agissait après tout (comme l'ont dénoncé les "rigoristes" si honnis par François), d'une grave profanation de l'Eucharistie....