La fumée de Satan dans l'Eglise

L'avertissement dramatique d'Antonio Socci après la deuxième semaine du Synode sur la Famille

>>> Synode: L'Eglise vers la dictature du relativisme? (l'analyse du site "Voice of the Family")
>>> L'important discours du Pape hier, à l'occasion du cinquantenaire du Synode, institution créée par Paul VI, est résumé ici en français: fr.radiovaticana.va .
Il n'est pour le moment qu'en italien sur le site du Vatican.

 

Pourquoi Bergoglio annonce maintenant la réforme/démolition de la papauté.
L'archevêque Tomasz Peta au Synode: ici est entré la «fumée de Satan» prophétisée par Paul VI

www.antoniosocci.com
18 octobre 2015
Ma traduction


Hier, le pape Bergoglio a prospecté - rien de moins - une réforme de la papauté:

«Il n'est pas opportun que le Pape remplace les épiscopats locaux dans le discernement de toutes les problèmatiques qui se présentent dans leurs territoires. En ce sens, je ressens la nécessité de procéder à une salutaire "décentralisation"».

Bien qu'il cite une phrase de Jean-Paul II, Bergoglio entend en réalité faire une opération qui suit la vieille idée anti-romaine des catho-progressistes, qui est le contraire de ce qu'entendait le pape Wojtyla.
Ce n'est pas un hasard, en effet - après qu'il l'ait proposé dans Evangelii Gaudium - que le pape argentin relance cette idée aujourd'hui, en plein Synode de cet incandescent synode sur la famille. La raison est claire.

SYNODE CONTOURNÉ
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Il y a quelques mois - voyant que la révolution de Kasper n'avait pas été approuvée par le Synode de 2014 - le président de la Conférence épiscopale allemande, Reinhard Marx, avait affirmé avec arrogance que l'épiscopat allemand n'est pas «une filiale de Rome». Revendiquant donc la prétention de pouvoir suivre sa propre route (cela sembla presque une menace de schisme «de la gauche»).
L'idée formulée hier sert à Bergoglio à dribbler le Synode (où la majorité reste catholique) comme il l'a fait avec le motu proprio qui introduit le divorce dans l'Église.
Dans la pratique, on déléguerait aux épiscopats - comme celui allemand - les questions controversées (divorcés remariés, unions civiles et homosexualité).
Mais un tel choix, au lieu de résoudre le problème, le rendrait encore plus explosif et plus grave. Parce que ce serait démolir l'Eglise elle-même.

FIN DU CATHOLICISME
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En effet, en mars dernier, le cardinal Müller, Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, avait répondu à Marx que déléguer les décisions doctrinales ou disciplinaires en matière de famille ou de mariage aux conférences épiscopales nationales «est une idée absolument anti-catholique qui ne respecte pas la catholicité de l'Eglise».
La vérité ne change pas avec le climat. Si la vérité n'est pas la même partout, ce n'est plus la vérité. Ce serait le triomphe de la «dictature du relativisme» même dans l'Eglise, et donc sa fin.
Le cardinal Burke l'a répété:

«C'est tout simplement contraire à la foi et à la vie catholique. L'Eglise suit l'enseignement de notre Seigneur Jésus-Christ (et) elle est une dans le monde entier. Il n'y a aucun changement dans ces vérités, d'un lieu à un autre ou d'une époque à lune autre. Bien sûr, l'enseignement de ces vérités tient compte des exigences particulières de chaque région. Mais cela ne change pas l'enseignement (...) qui devrait même être encore plus fortedans les endroits où il est le plus compromis».

Si l'idée des «diversités régionales» - également présentée au Synode - passe, «l'Eglise n'est plus catholique [universelle]. Cela signifie - ajoute Burke qu'elle n'est plus 'une' dans son enseignement, à travers le monde. Nous avons 'une' seule foi. Nous avons 'un' [ensemble de] sacrements. Nous avons 'un' gouvernement pour l'ensemble du monde. C'est cela que signifie «catholique».
Une réforme de la papauté qui transformerait l'Eglise en une fédération d'Églises locales qui décident - chacune pour soi - à propos des divorcés remariés et l'homosexualité, puis des commandements et des sacrements - porterait atteinte à la «constitution divine» de l'Eglise (c'est-à-dire l'Église telle qu'elle a été fondée par le Christ) et une telle réforme n'est dans les pouvoirs d'aucun pape. Parce que le pape n'est pas supérieur à Jésus-Christ.
Comme on le voit, au Synode, plus on entre dans le vif du sujet et plus on découvre qu'au fond, le vrai conflit porte sur les fondements de la foi catholique et sur la survie de l'Église elle-même, comme le Christ l'a instituée et comme elle existe depuis deux mille ans.

ÉGLISE ET ANTI-ÉGLISE
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Peu de gens comprennent la portée du conflit actuel parce que le Synode a été voulu (par Bergoglio) à huis clos, il est bâillonné et filtré par l'establishment bergogliien.
Et la plupart des médias chantent en chœur la même vieille rengaine voulue par les Maîtres de chant.
Mais si on se met à creuser, on découvre qu'il y a désormais un schisme de fait, non déclaré, mais évident.
Beaucoup de Pères synodaux, conscients de l'immensité des enjeux, expriment leur profonde préoccupation.
C'est ce qu'ont fait - au nom de beaucoup d'autres - les treize cardinaux de la fameuse lettre, avec loyauté et respect, mais dans la Salle, ils ont reçu de Bergoglio une réponse très dure (un «non» sur tout), puis ils se sont vus mis à l'index comme «conjurés» grâce à "quelqu'un" qui - faisant filtrer la lettre à la presse - l'a fait dans le but de discréditer les signataires et même les non-signataires ( contraints de se dissocier). Et de discréditer même Sandro Magister - journaliste gênant pour l'establishment actuel - liquidé comme celui qui alimente les complots quand il n'a fait que son travail (s'il ya une conspiration, ce n'est pas contre Bergoglio, mais - selon les mots du cardinal Dolan - contre la famille qui au Synode, au lieu d'être défendue, risque la liquidation définitive).

Tel est le climat.
L'Association américaine "Voice of the Family" soutient qu'au synode, un affrontement entre Eglise et anti-Eglise est en cours (cf. Synode: L'Eglise vers la dictature du relativisme?), mais l'archevêque bergoglien Cupich - à qui cette affirmation a été soumise - a haussé les épaules: «Je ne suis pas d'accord. Nous écouter mutuellement est d'une grande utilité».
Malheureusement, ce n'est pas le cas, parce que Bergoglio ne veut pas entendre raison et fonce vers son objectif comme un char d'assaut.
Il n'y a aucune écoute de la voix des catholiques, qui sont même snobés avec mépris, voire délégitimés, comme on l'a vu justement avec la lettre des cardinaux.
Il est arrivé la même chose avec l'ensemble de l'épiscopat polonais, qui a défendu la doctrine catholique, parce que dans le pays de Jean-Paul II, on assiste avec consternation au renversement soudain de son enseignement mis en place à Rome.
La revue «Pologne chrétienne», représentative du monde catholique polonais, a réalisé une vidéo "Krisis. Où va nous mener le Synode», dans laquelle les évêques et les cardinaux s'expriment et où l'on peut entendre des affirmations dramatiques selon lesquelles l'hérésie dans l'Église est arrivée aux niveaux (aux étages) les plus élevés.

«FUMÉE DE SATAN»
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Tomasz Peta, Archevêque de Astana, au Kazakhstan, ressemble aux anciens confesseurs de la foi: son église et composée essentiellement d'anciens prisonniers des camps de concentration communistes (tant prêtres que fidèles).
Au Synode, il a fait une intervention formidable et dramatique:

«Le Bienheureux Paul VI a dit en 1972: "Par quelque fissure, la fumée de Satan est entrée dans le temple de Dieu". Je suis convaincu que ces paroles du saint pontife, l'auteur d'Humanae Vitae, furent prophétiques. Au cours du Synode de l'année dernière, "la fumée de Satan" a essayé d'entrer dans la Salle de Paul VI».

À ce point, l'archevêque énumère les trois questions qui sont un tremblement de terre pour l'Église, et dans lesquelles il sent cette "fumée". Les voici, selon le prélat kasakh:
1) La proposition d'admettre à la sainte communion celui qui est divorcée et vit dans une nouvelle union civile; 2) L'affirmation que la cohabitation est une union qui peut avoir une certaine valeur en soi; 3) Le plaidoyer pour homosexualité comme quelque chose qui est censé être normal».
Il convient de mentionner que ces trois points ont été rejetés au Synode de 2014, mais ont été réintégrés d'autorité par Bergoglio dans l'Instrumentum laboris de ce synode.
En effet, l'archevêque Peta ajoute que dans ce Synode aussi, on a recommencé à «avancer des idées qui contredisent la tradition bimillénaire de l'Eglise, enracinée dans le Verbe éternel de Dieu» et que «malheureusement, on peut percevoir encore l'odeur de cette "fumée infernale" dans certains passages de l'Instrumentum laboris, et également dans les discours de certains des Pères synodaux de cette année».
L'Archevêque kazakh a conclu: «Il n'est pas permis de détruire la fondation et le roc».
Intervention trop alarmiste? Non, réaliste.
Il suffit de considérer ce qui est arrivé ces derniers jours, quand l'establishment bergoglien du Synode est allé jusqu'à faire connaître et à célébrer comme «émouvant» et exemplaire un fait extrêmement déplaisant qui - de fait - était une profanation de l'Eucharistie (*).
La gravité du fait prouve qu'il y a une alerte rouge pour l'Eglise.

(*) Voir: La présence réelle du Christ