Pardon pour les scandales de l'Église...

Ce n’est pas la première fois. Mais quid du scandale actuel, de la participation au Synode du cardinal Danneels ? Les questions d’Edward Pentin

Questions soulevées au sujet du Cardinal Danneels

Edward Pentin,
14 octobre 2015
www.ncregister.com
Traduction par Anna


Le Pape François a demandé pardon aujourd'hui pour les scandales qui se sont produits dans l'Église, au Vatican et aussi dans la Ville de Rome (cf. Audience générale du 14 octobre)

Avant de commencer sa catéchèse, lors de l’audience générale hebdomadaire, où il a souligné la nécessité de rester fidèles aux promesses faites à nos enfants, le Saint Père a dit:

«Au nom de l'Église, je voudrais vous demander pardon pour les scandales qui se sont produits récemment, que ce soit à Rome ou au Vatican, pour lesquels je demande pardon.»

Une série de scandales ont ravagé l'Église et le Vatican pendant les dernières années, y compris évidemment le scandale des abus sexuels du clergé, mais aussi des scandales concernant les finances du Vatican, ainsi que l'affaire Vatileaks.

Le Pape pourrait avoir à l'esprit d'autres scandales impliquant surtout des évêques dans des secteurs de l'Europe germanophone, qui semblent faire peu ou aucun cas du sixième commandement en promouvant la Sainte Communion pour les divorcés remariés, et qui sont accusés de miner l'enseignement de l'Église en promouvant les relations homosexuelles.

Une lettre au Pape François, signée par 11 pères synodaux la semaine dernière, a également été considérée par certains comme un scandale.

Mais la lettre privée et confidentielle, qui recommandait au Pape d'introduire quelques mesures permettant à l'actuel Synode pour la Famille en cours à Rome de mieux fonctionner, était en ligne avec le désir du Pape d'une discussion libre et ouverte. Le scandale, s'il existait, est qu'elle ait été divulguée.

L’intrigue entourant cette histoire n'est donc pas aussi grave que ce que certains voudraient le faire croire.

Plus sérieusement, les propos du Pape vont à l'encontre de sa décision personnelle de choisir le Cardinal Godfried Danneels, ancien Archevêque de Bruxelles, pour participer à l'actuel Synode sur la Famille. Certains disent que les actions du cardinal, considéré comme un proche confident du pape, ont été une source grave de scandale. Le pape l'a choisi pour être un de ses 45 délégués de nomination papale à l'assemblée. Le cardinal a aussi pris part à la session extraordinaire de l'année dernière.

Parmi d'autres abus, le cardinal est accusé d'avoir couvert un cas d'abus sexuel, d'avoir encouragé le Roi de la Belgique à signer une loi autorisant l'avortement, et d'avoir avoué qu’il avait fait partie d'un groupe secret, dit «de Saint Gall», qui s'opposait au Pape Benoît et a œuvré pour faire élire le Cardinal Bergoglio en 2005 (très probablement aussi en 2013, bien que le groupe se soit officiellement dissous en 2006). Le cardinal y a fait référence par plaisanterie comme à une sorte de "mafia".

Le respecté journaliste et écrivain allemand Paul Badde (1) a déclaré à CNA le 10 octobre que le fait d'avoir choisi un tel prélat pour participer à un synode sur «la vocation du mariage et de la famille … est un mystère pour beaucoup, c'est le moins qu'on puisse dire».

Interrogé sur les raisons de sa présence au synode lors d'un briefing au Vatican aujourd'hui, le cardinal Vincent Nichols de Westminster, en Angleterre, a dit qu'il «n'avait pas de commentaires à ce sujet. Il a été invité et il a accepté. C'est à lui de répondre».

Aucun des autres pères synodaux présents, ni le Père Federico Lombardi porte-parole du Vatican, n’ont fourni d'explication.

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(1) Voir à ce sujet l’article de Jeanne Smits qui a traduit le passage correspondant de l’interview :
Un vaticaniste allemand, Paul Badde, confirme l’existence de la « mafia » de Sankt-Gallen autour de Kasper, Lehmann et Danneels