Le pape et le péché d'humilité

Retour sur l'épisode récent de la prière de François à la chapelle de Saint-Pierre dédiée à Pie X.

>>> Voir ici: François et saint Pie X

L'article ci-dessous est issu du site italien <Una Vox>, qui n'est certes pas pro-Bergoglio.
Tout est une question de perception, diront certains.
Mais il est difficile d'échapper à un sentiment de malaise devant cette ostentation d'humilité répétée. Et pas une ligne de cet article d'opinion ne peut être écartée comme mensongère, ou calomnieuse.

(Mat 6: 5-6)

Le pape et le péché d'humilité

www.unavox.it
(ma traduction)

* * *

Les images du pape Bergoglio assis parmi les fidèles, écoutant la messe célébrée par Mgr Bonora, ce vendredi 21 Août 2015 à Saint-Pierre, ont fait beaucoup de bruit et suscité beaucoup d'enthousiasme. Il était parmi les nombreuses personnes faisant la queue pour accéder à l'Eucharistie, "l'un de nous", comme il aime à être appelé, avec la même attitude effacée, étudiée, qu'il avait montrée le 25 Juillet 2014, quand, à la cafétéria du Vatican, il avait déjeuné avec les employés, se mettant - bien en vue, naturellement devant les journalistes et les caméras, étrangement présents comme si quelqu'un les avait alertés - dans la file et attendant son tour, le plateau à la main.
Bref: cette messe [est] un sketch à l'intention des médias, dont la signification humiliante et dégradante a été mise en évidence [dans cet article, où sont soulignées] la gratuité et la ruse sous-tendant cette figuration, assaisonnée par ailleurs, avec la dévotion déclarée à saint Pie X, si grossièrement et ostensiblement hypocrite.

Notre intervention, brève, veut mettre en évidence un autre aspect, qui est d'illustrer le contraste frappant entre cette manie "démocratique", communarde et mondaine - la marque de Bergoglio -. et la singularité pédagogique du Christ.

Nous ne devrions pas en parler parce que la comparaison que nous allons exposer devrait considérer et placer le pontife dans son très haut et unique rôle de "Vicaire de Christ", alors que ce dernier ne se considère pas comme le Vicaire de quelqu'un, encore moins le "Successeur de Pierre", mais seulement "l'évêque de Rome".

Humilité à gogo, - un catalogue déjà bourré - propre à surprendre le monde envers lequel il se montre si accommodant, déférent et obéissant, mais poing féroce et action inquisitoriale digne du plus raffiné style stalinien contre la vraie humilité, celle des Frères Franciscains de l'Immaculée; indulgent à la renommée de la "race outrecuidante des Adimari" dont le poète (ndt: Dante Alighieri dans la Divine Comédie, Le Paradis, Chant XVI, 115-117) écrivit:

“… che s’indraca dietro a chi fugge,/e a chi mostra ‘l dente o ver la borsa, com’agnel si placa” .

["... qui se fait dragon à qui fuit,/ et, envers qui montre ou la dent ou la bourse/, s’apaise comme un agneau " (traduction Lamennais)]

En somme: voilà Bergoglio, le Pontife de la catholicité, le Délégué du Christ, ostensiblement au milieu des fidèles comme un parmi tant d'autres, pour prier. Nous évoquions le contraste avec l'attitude de Jésus, car il ne semble pas que le Fils de Dieu se mettait dans la foule, un parmi d'autres, quand il devait prier. L'Évangile nous donne une version bien différente: il nous dit que quand Il prêchait et accomplissait Son divin Magistère, Il était - comme c'est naturel - parmi les gens, mais toujours dans la position éminente d'un "rabbi" pourvu d'autorité, mais quand Il devait prier Son Père, Il se retirait dans des lieux solitaires, loin du bruit et même de ses disciples - son petit troupeau - en parfaite communion avec Lui.

Voilà ce que disent les Evangiles:

• Jésus, l'ayant appris, partit de là dans une barque vers un endroit désert, à l'écart; les foules, l'ayant su, le suivirent à pied des villes. (Mat 14, 13.)
• Quand il eut renvoyé les foules, il monta dans la montagne pour prier à l'écart; et, le soir étant venu, il était là seul (Mat 14, 23)
• Alors Jésus arrive avec eux en un domaine appelé Gethsémani, et il dit à ses disciples: 'Demeurez ici, tandis que je m'en vais là-bas pour prier' (Mt 26, 36)
• Le matin, s'étant levé longtemps avant le jour, il sortit, s'en alla dans un lieu désert, et là il priait (Marc 1,35)
• Mais lui se retirait dans les (lieux) déserts et il priait" (Luc 5,16)
• Or, en ces jours-là, il s'en alla dans la montagne pour prier, et il passa la nuit à prier Dieu (Lc 6,12);
• "Et il s'éloigna d'eux environ d'un jet de pierre; et, s'étant mis à genoux, il priait ... "(Lc 22, 41).

Comme on peut le voir, Jésus aimait prier loin de la foule et de l'agitation de gazetiers, il évitait la publicité, alors qu'au contraire celui qui devrait en assumer l'office de vicaire, c'est-à-dire le Pape, la recherche sans modération, jusqu'à recourir à la fausse humilité, celle qui, selon Saint François de Sales (Philotée, ch V) conduit à déprécier les bénéfices et les vertus que Dieu a accordés à l'homme.

A présent, le cardinal Jorge Mario Bergoglio, parvenu à la Papauté, sommet de la hiérarchie, ne peut pas occulter sa haute et unique fonction, en faisant de lui-même visiblement et immodérément, un parmi les nombreux chrétiens anonymes en circulation. Ue torche ne doit pas être mise sous l'éteignoir, tout comme le suprême pouvoir sacerdotal, magistériel, la dignité dont le pape est investi, ne peut pas être, par un excès d'humilité qui devient péché, nivelée vers le bas.

Conséquence de la pensée de saint François de Sales, le constat que le pape Bergoglio ne reconnaît pas les bénéfices et les dons reçus de Dieu. Et que ce ne soit pas un parler vain et sans fondement, est démontré par des témoignages issus du monde séculier, dont nous rapportons deux:

"Souvent, l'humilité n'est rien d'autre qu'une fausse soumission dont on se sert pour soumettre les autres" (François de La Rochefoucauld)
"De toutes les formes d'orgueil, l'humilité est la plus calculatrice" (Roberto Gervaso).

Le troupeau catholique a désormais devant lui un Pasteur qui joue à se représenter et à se faire brebis. Les fruits de cette évolution génétique sont sous les yeux de chacun, en dépit de la dévotion ostentatoire à Saint-Pie X dont le pape Bergoglio a déjà totalement pulvérisé l'héritage théologique, moral, apologétique, liturgique.

Le reste, nous le verrons au prochain Synode d'Octobre 2015