Pas de panique

A sa manière pleine d'humour à froid, Father Hunwicke apaise les inquiètudes que le Synode a pu faire naître chez certains, et s'amuse des ultrapapistes et autres flagorneurs

Que faire si le pape devait ...

27 octobre 2015
liturgicalnotes.blogspot.co.uk
Ma traduction

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Les gens me font parfois l'honneur de partager leurs craintes avec moi. Puis-je préciser que je serais très très très surpris vraiment ... très très très très surpris ... sinon plus ... si le Saint-Père allait être en contradiction avec le Magistère doctrinal de ses prédécesseurs? Mon conseil, comme toujours, est: PAS DE PANIQUE !! Ni maintenant, ni jamais.
Mais je vais vous proposer une réflexion logique. Elle est basée sur le dogme largement admis que si vous coupez la branche sur laquelle vous êtes assis, quelque chose appelé Gravitation vous entraînera avec une vitesse croissante dans la direction générale de la Planète Terre.
Si le pape Clément XXV devait dénigrer le Magistère doctrinal du pape Innocent XXV, il dénigrerait automatiquement et d'autorité son propre Magistère doctrinal. Malgré la flagornerie rhétorique que nous entendons pour chaque pontificat (ce que Robert Mickens a à juste titre qualifié de papolâtrie), aucun pape n'a plus d'autorité magistérielle doctrinale que tous prédécesseurs. Ainsi, ce qu'un pape dit ou implique sur l'autorité d'un pape précédent, il le dit ou l'implique inéluctablement sur la sienne propre.
Si le pape Clément XXV contredit une proposition doctrinale contraignante enseignée par le pape Innocent XXV, ipso facto et en vertu du principe de non-contradiction, il enseigne que les propositions doctrinales que lui-même a avancées d'autorité n'ont pas de pouvoir contraignant.
Si Clément XXV nie la force contraignante de la doctrine enseignée dans une encyclique d'Innocent XXV, il nie implicitement la force contraignante de la doctrine enseignée dans ses propres encycliques. Idem pour un motu proprio. Idem pour une Constitution apostolique. Idem pour une exhortation post-synodale (comme Familiaris consortio, et Sacramentum Caritatis de 2007). Et cetera et cetera...
Donc, personne n'a rien à craindre. Juste pour situer les choses au niveau le plus terre-à-terre: aucun pape sain d'esprit ne va être assez stupide pour couper la branche sur laquelle il est lui-même assis.
Le Pape François l'a clairement souligné quand il a dit que, comme fils loyal de l'Eglise, il n'a pas le pouvoir de mettre de côté l'enseignement de saint Jean-Paul II à propos de la prétendue ordination des femmes au ministère sacerdotal.
Et, tout comme aucun pape n'a plus d'autorité doctrinale que tous ses prédécesseurs, de la même manière aucun pape n'a plus d'autorité que ses successeurs.
Maintenant: regardez l'archevêque Fernandez. Il est l'un des principaux potes (!) de notre Saint-Père. Il est l'un de ces ultrahyperultrapapistes extrémistes contre lesquels je vous mets en garde (il s'est signalé pour avoir critiqué les traditionalistes au motif qu'«ils ne semblent pas avoir la foi dans l'assistance spéciale de l'Esprit Saint que Jésus a promise au pape»; à comparer avec ce que Vatican I a dit sur les raisons exactes, précises, limitées pour lesquelles l'Esprit Saint avait été promis aux successeurs de saint Pierre). Ce mec, Fernandez, a révélé que ce qu'il dit, ce sont les plans de 'Papa Bergoglio' pour faire dans l'Église des changements qui seront «irréversibles». Mais, croyez-moi, abstraction faite des définitions dogmatiques irréformables, ce qu'un pape fait peut être «inversé» par un successeur, et l'est souvent. Clio partage ce point de vue.
Le prochain pontificat peut très bien être aussi différent de celui-ci que celui-ci l'est du précédent. Ceux qui expliquent à quel point celui-ci est mieux que le précédent, ne seront logiquement pas bien placés pour critiquer le prochain parce qu'il est encore mieux.
Un triple hourra pour le meilleur pontificat jamais vu!!! Un triple triple hourra pour le prochain et encore meilleur!!!