Pressions gays sur le Synode

Deux jésuites...

Photo sur <Riposte Catholique>

Un article de Lorenzo Bertocchi sur la Bussola, à lire aussi entre les lignes. Et qui soulève indirectement des questions sur l'attitude du père Lombardi

 

Une partie du commentaire de Lorenzo Bertocchi, que j'ai traduit ici, va dans la direction que j'avais empruntée hier (cf. Comment le Pape ménage LE lobby), en mettant en perspective la rencontre avec Kim Davis, celle avec l'ex-élève impliqué dans une union homosexuelle et l'outing du fonctionnaire curial - des faits qui, joints au passage de l'Ancien Testament sciemment "sauté" dans l'encyclique écologiste et au militant gay invité comme "lecteur" à une messe du Pape, convergent tous vers une infiltration de l'appareil de l'Eglise par LE lobby.
L'autre partie est malheureusement emblématique de l'attitude de ces catholiques qui, voulant à tout prix exonérer le pape de toute responsabilité dans le chaos d'ambigüité qui s'installe dans l'Eglise (dont il est au moins en - grande - partie responsable), cherchent, et trouvent, des explications et des justifications, même à ses gestes qui trahissent ses préférence de la façon la plus flagrante!

En ce qui concerne la rencontre avec Kim Davis, dont il est question ici, Riposte Catholique nous apprend qu'elle a bien eu lieu de la façon dont elle avait été initialement rapportée (sauf à mettre en doute la parole même de l'intéressée, à travers un communiqué de son conseiller juridique). Le Père Lombardi aurait donc sciemment menti (cf. Deux rencontres aux Etats-Unis).
La question est: sur ordre de qui?
Le pape tenait-il à ce que cette rencontre (dont il se confirmerait qu'elle rentre dans sa statégie du "un coup au cercle, un coup au tonneau" dont je parlais hier) reste secrète, pour ne pas froisser ses amis gays et rester dans les bonnes grâces des médias? Ou bien est-il "contrôlé" par des "gens" qui censurent ses faits et gestes afin d'éviter les dérapages? Et dans ce cas, où se situe le Père Lombardi?

Pressions gays sur le Synode

Lorenzo Bertocchi
4/10/2015
www.lanuovabq.it
(ma traduction)


Plusieurs observateurs des affaires du Vatican semblent très préoccupés par le débat médiatique accompagnant le Synode, en particulier par l'action de ceux qui, selon eux, s'inquiétent pour la doctrine et entravent le dialogue. La pression médiatique existe réellement et progresse avec un certain fracas, y compris à travers des faits qui semblent s'entrecroiser à dessein. Mais qui ont très peu de rapport avec les contenus du Synode, tandis qu'ils ont toute la saveur des méthodes des médias internationaux, qui inévitablement finissent par faire pression sur les travaaux du Synode.

Alors que le cardinal Kasper, comme le rapporte Il Corriere, a déclaré que l'«on naît gay» et que nous devons «accepter» cette réalité, un certain nombre d'incidents qui se sont produits ensemble vont sans aucun doute dans une certaine direction.

D'abord, l'épisode de la rencontre du pape, à Washington avec Mme Kim Davis, qui, comme chacun sait, a fini en prison pour avoir refusé de ratifier, en tant que fonctionnaire, un mariage homosexuel dans le Kentucky. Cette fois, François a embrassé la dame et lui a dit, plus ou moins, d'«aller de l'avant avec courage». Immédiatement, le New York Times s'est empressé de verser de l'eau sur le feu (d'éteindre l'incendie), l'image du pape qui émergeait de cette rencontre ne correspondantt pas exactement à la narration que l'on veut faire passer à la postérité. (!!)

En réalité, le Père Federico Lombardi, porte-parole de la Salle de presse du Vatican, a pris soin de souligner que la rencontre avec Kim Davis ne signifiait pas un soutien «à sa position dans tous ses aspects en particulier et complexe». La rencontre avec Mme Davis a été une rencontre comme beaucoup qui se produisent lors d'un voyage du pape, «il s'est agi - a expliqué Lombardi - de salutations de courtoisie, très brèves, auxquelles le Pape s'est prêté avec la gentillesse et la disponibilité qui le caractérisent». Apparemment, le New York Times peut dormir tranquille.

Cela nous amène au deuxième fait. Par une étrange hétérogenèse des fins, en précisant comment les choses se sont passées avec la fonctionnaire objecteur de conscience, [le Père Lombardi] a indiqué «la seule audience accordée par le pape à la nonciature... [celle] à l'un de ses anciens étudiants, avec sa famille». Eh bien, il se trouve que cet ancien élève, Yayo Grassi, d'origine argentine, est gay et, dans la «famille» qui l'accompagnait, il y avait aussi son partenaire Iwan. Il est évident qu'au niveau médiatique, cette rencontre restaure en plein la 'narration' du pape si chère au New York Times et consorts. Qu'ensuite les choses aient été précisées, dans le sens que le pape en 2010 avait déjà communiqué à son ancien élève son opposition aux mariages homosexuels, tout en confirmant son amitié, reste un fait en marge qui n'a pas d'incidence sur la narration du Pape 'gay-friendy'.

Pendant ce temps, après que les images de la rencontre entre François et Yayo aient fait et refait le tour du monde, le père Lombardi a encore précisé que «le pape conserve de nombreuses relations personnelles motivées pastoralement avec une attitude de bienveillance, d'ouverture et de dialogue». Il réaffirmait ainsi une chose évidente, à savoir que le pape est toujours attentif à la personne, et il ne faut rien y voir de plus. (?) Certes, du point de vue des médias, la puissance de ces images qui faisaient et refaisaient le tour du monde, sont comme la vague d'un tsunami par rapport au ruisseau des sacro-saintes précisions.

Quoi qu'il en soit, la pression médiatique sur le sujet ne cède pas d'un millimètre. Avec un coming-out qui semble minuté, voici le monsignor polonais Krzysztof Charamsa, un 'officiale' de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi et deuxième secrétaire de la Commission théologique internationale, déclarant à la moitié du monde qu'il est 'heureusement' gay. Le coming-out a un timing parfait, puisque nous sommes au seuil du Synode et aussi à la veille de la première assemblée internationale des LGBT catholiques, organisée par le Global Network of Rainbow Catholics à Rome.


Dans la conférence de presse que le monsignor s'est empressé de convoquer, il a précisé qu'«il y a énormément de gays au Vatican» et, comme par hasard, le foyer de l'homophobie serait dans l'ex-Saint-Office, la congrégation dirigée par le cardinal Ludwig Muller. Tandis que François, précise Charamsa, est «fantastique» parce qu'il «nous a fait redécouvrir la beauté du dialogue». Et maintenant, dit-il, «[souhaitons] que le Synode sur la famille soit vraiment pour toutes les familles et qu'aucune ne soit exclue».

Le porte-parole Lombardi a dû intervenir une troisième fois. «Le choix de se livrer à une manifestation aussi sensationnelle à la veille de l'ouverture du Synode», a dit Lombardi, «apparaît très grave et irresponsable, puisqu'il vise à soumettre l' Assemblée synodale à une pression indue de la part des médias».

Si trois indices font une preuve, il y a vraiment tous les éléments pour considérer que la pression des médias sur le Synode existe bel et bien. Et elle va dans une direction bien précise. Tout au plus faudrait-il se demander d'où elle provient.