Quand François donne des alibis au terrorisme

Un journaliste espagnol commente un discours prononcé par le Pape au Kenya. Traduction de Carlota

L’expérience montre que la violence, le conflit et le terrorisme se nourrissent de la peur, de la méfiance ainsi que du désespoir provenant de la pauvreté et de la frustration.
(Discours du Pape à Nairobi le 25 novembre, Rencontre avec les autorités kenyanes et avec le corps diplomatique)

Lues dans la page Opinion du portail espagnol Libertad Digital, les remarques du journaliste Daniel Rodríguez Herrer (également porte paroles de l’Institut Juan de Mariana, institut indépendant, "réservoir d’idées", de jeunes Espagnols libéraux) qui s’exprime sur ce qu’a déclaré le Pape François lors de son voyage en Afrique, par rapport au terrorisme. Des paroles papales que certains considéreront peut-être de sage diplomatie vaticane, pour éviter le pire, d’autres au contraire n’y verront ni sainte naïveté par rapport au prince mauvais de ce monde, ni ignorance d’un souverain pontife venu d’un autre monde, ni trop facile démagogie, mais bien idéologie, de ce qu’on appelait un temps théologie libératrice… née des mêmes principes révolutionnaires et totalitaires quelle que soit la couleur de la parure adoptée par celui qui s’en réclame.
Il s’agit d’une opinion exprimé par un catholique qui en tant que laïc, peut encore exercer sa liberté d’expression, rien de plus, rien de moins
(Carlota)

Le pape donne des alibis au terrorisme


Nous, catholiques, sommes en train de souffrir actuellement du fait de nos péchés d’un châtiment divin sous la forme du Pape progressiste, section péroniste, qui nous a été donné sous le nom de François. Alors que les siens, grâce à Dieu, traversent une mauvaise passe dans leur propre pays avec la victoire d’un candidat qui ne milite dans aucune des branches du Mouvement argentin, il semble que le Saint Père a décidé d’utiliser le puissant porte-voix dont il a la jouissance pour des motifs religieux afin de lancer au monde des théories politiques à la base morale et matérielle douteuse.

La dernière il l’a lâchée au Kenya où il a affirmé que le terrorisme nait d’un désespoir provoqué par la pauvreté (1).
Ben ça alors, auront pensé les Kényans, et alors, pourquoi nous, qui sommes beaucoup plus pauvres que le plus pauvre des membres d’Al Qaida, nous ne nous consacrons pas à voyager à Paris et tirer à la kalashnikov sur les passants ? Comme bon ondoyé progressiste, François ne peut concevoir qu’il existe des raisons de nature personnelle qui s’insèrent dans les péchés du monde. Tout doit faire partie d’un système. Et le système capitaliste est accusé, bien qu’il soit le seul système capable de sortir les gens de la pauvreté, de ne pas répartir les fruits du capitalisme à son goût (ndr du Pape).

Mais les faits ne lui donnent raison, naturellement, ni ici ni au niveau d’une autre Grande Cause à laquelle il a uni l’Église, le changement climatique. Il y a des terroristes pauvres, mais les principales figures de cette branche du crime sont des gens avec des ressources et des études d’un niveau supérieur à la moyenne. Depuis Ben Laden jusqu’aux membres de l’ETA, en passant par les Brigades Rouges, l’IRA, le Sentier Lumineux ou le Hamas, le seul point commun que nous puissions trouver c’est le fanatisme de ses membres et les objectifs politiques sans équivoque de leurs crimes. Politiques, oui, car même le terrorisme d’origine religieuse lutte pour des changements politiques et des objectifs politiques. L’ETA tuait pour fonder une Euskal Herria (ndt Pays Basque en langue basque) socialiste. L’État Islamique, pour soumettre les autres musulmans et les infidèles à un régime politique dominé par la Charia. Comme l’a bien expliqué Jean-Paul II, « quand les hommes se croient en possession du secret d’une organisation sociale parfaite qui rend impossible le mal, ils pensent aussi qu’ils peuvent utiliser tous les moyens même la violence et le mensonge, pour la réaliser ».

Avec ses déclarations, le Pape ne fait rien de plus que chercher des excuses et des alibis pour les crimes les plus inhumains, il essaie de les expliquer en fonction de circonstances qui sont plus au delà du contrôle des terroristes eux-mêmes. Comme ils sont pauvres et qu’ils sont désespérés, comment ne vont-ils pas se consacrer au meurtre de chrétiens pour le fait qu’ils sont chrétiens. Comme ils sont frustrés de par leur situation économique, comment ne vont-ils pas se lancer contre ces maudits occidentaux qui vivent si bien qu’ils vont à des concerts de rock et vont dîner hors de chez eux.
Cette justification est immorale. Et ce qui l'est plus encore, c’est que c’est complètement contraire au christianisme, qui s’il est caractérisé par quelque chose, c’est par la personnalisation de la faute et du péché. La majorité des pauvres ne tuent pas parce qu’ils sont pauvres. Quand quelqu’un se met dans le négoce du terrorisme il le fait pas fanatisme et par haine. Nier le péché des terroristes est quelque chose d’impropre à la personne qui dirige les destinées de l’Église.

Note

Sur ce thème, le Pape en a remis une dose devant les jeunes à Nairobi, le 27 novembre (w2.vatican.va)

Manuel aussi a posé des questions incisives. Je m’intéresse à la première qu’il a posée : Que pouvons-nous faire pour empêcher le recrutement des personnes qui nous sont chères ? Que pouvons-nous faire pour les faire revenir ? Pour répondre à cela nous devons savoir pourquoi un jeune, plein d’illusions, se laisse recruter ou bien cherche à être recruté : il se détache de sa famille, de ses amis, de sa tribu, de son pays ; il se détache de la vie, pour apprendre à tuer. Et c’est une question que vous devez adresser à toutes les autorités. Si un jeune, garçon ou fille, n’a pas de travail, ne peut pas étudier, que peut-il faire? Il peut être délinquant, ou bien tomber dans une forme de dépendance, ou bien se suicider – en Europe, les statistiques des suicides ne sont pas publiées –, ou bien s’enrôler dans une activité qui lui donne un but dans la vie, en le trompant, en le séduisant.

La première chose que nous devons faire pour éviter qu’un jeune soit recruté ou cherche à se faire recruter c’est l’instruction et le travail.
Si un jeune n’a pas de travail, quel avenir l’attend? De là vient l’idée de se laisser recruter.
Si un jeune n’a pas la possibilité de recevoir une éducation, même une éducation d’urgence, de petits métiers, que peut-il faire?
Là se trouve le danger! C’est un danger social, qui nous dépasse, et qui dépasse aussi le pays, parce qu’il dépend d’un système international qui est injuste, qui met au centre de l’économie non pas la personne, mais le dieu argent.