Un catéchisme sur le mariage et la famille

Un appel aux Pères synodaux, à l'issue de la rencontre pré-synodale d'hier à Rome sur le thème «Rester dans la vérité du Christ» que Giuseppe Rusconi annonce depuis plusieurs semaines. Compte-rendu de Riccardo Cascioli, l'un des initiateurs

Après avoir fini ma traduction, je trouve celle qui figure sur l'Homme nouveau. Elles diffère un tout petit peu du texte en italien (qui contient quelques coquilles) tel qu'il figure sur le site de la Bussola.

>>> Voir à ce sujet la présentation de Giuseppe Rusconi:
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Un Congrès à Rome et un "Appel au Synode".
¤ Un congrès pré-synodal à Rome

(...) la famille - avec son identité, sa responsabilité éducative, ses buts - empêche le contrôle social de ses membres, elle est l'institution qui résiste le mieux à la puissance dominante.

(...) Ce serait une grave erreur d'accepter la position que les forces aujourd'hui dominantes dans le monde voudraient réserver à l'Église: réduite à des pratiques de dévotion et de bienfaisance, mais pas tolérée là où elle a la prétention d'une proposition globale, qui intéresse l'existence de l'homme en tant que tel.

«Que sorte du Synode un catéchisme pour reproposer la proposition chrétienne sur le mariage et la famille»


Riccardo Cascioli
www.lanuovabq.it
01/10/2015
(Ma traduction)

« La promulgation papale d'un Catéchisme du mariage et de la famille, comme fruit du Synde, serait une bonne chose pour toute l'Eglise».
C'est la proposition faite par le cardinal Carlo Caffara, archevêque de Bologne, à la conférence internationale «Rester dans la vérité du Christ», qui a eu lieu hier à Rome, organisée par la Nouva Bussola Quotidiana, Il Timone, L'Homme Nouveau, Dignitatis Humanae Institute et Infovaticana.
Orateurs, outre le cardinal Caffara, également le cardinal Raymond Burke, l'archevêque Cyril Vasil et le Professeur Stephan Kampowski de l'Institut Jean-Paul II de l'Université du Latran.
Caffara a affirmé que la réponse au défi posée au mariage par la modernité - «un défi radical, sans précédent dans l'histoire» - doit arriver à répondre à la question sur «comment guérir les blessures»: il ne peut s'agir d'une réponse provenant de la sociologie, ou de la miséricorde. Seule la reproposition de la proposition chrétienne peut être une réponse appropriée. Et la vraie nature de la proposition chrétienne «n'est pas un idéal mais est la vérité sur le mariage et la famille. Ce n'est pas une loi, mais c'est la grâce qui est donnée».
À son tour, le cardinal Burke, après avoir démonté quelques lieux communs sur le Synode, s'est arrêté sur les problèmes liés à la vérification de la validité du mariage et aux processus de nullité s'y rapportant.
Tandis que Mgr Vasil a mis en évidence l'extrême superficialité de ceux qui prévoient de prendre en exemple les Eglises orthodoxes dans la possibilité de concéder un second mariage, et que le Professeur Kampowski a nié la possibilité de reconnaître un bien quelconque dans les unions non matrimoniales, comme au contraire l'Instrumentum Laboris du Synode le suggère. Dans les prochains jours, nous publierons les discours des différents orateurs.

A l'occasion du Congès, où l'on notait parmi l'assistance très dense (à peu près 200 personnes) la présence des Cardinaux Brandmuller et Sarah, de Mgr Luigi Negri, archevêque de Ferrare-Comacchio, et de Mgr Livio Melina, président de l'Institut Jean-Paul II, un appel aux Pères synodaux a également été présenté, réclamant une reproposition intégrale de la tradition catholique sur les problèmes de la vie, la famille et l'éducation.
En voici le texte, et la liste des signataires (*).

Chers pères,

il est évident que «la famille, le mariage n'ont jamais été attaqués comme en ce moment», et que la culture dominante et le pouvoir exercé à travers les médias «bastonnent la famille de tous les côtés, lui laissant beaucoup de blessure» (François, 25 octobre 2014, discours au mouvement de Schönstatt). Cela se produit principalement parce que la famille - avec son identité, sa responsabilité éducative, ses buts - empêche le contrôle social de ses membres, elle est l'institution qui résiste le mieux à la puissance dominante.

Les enjeux pour l'humanité toute entière sont énormes: «Les ténèbres qui entourent aujourd'hui la conception même de l'homme, obscurcissent en premier lieu et directement la réalité et les expressions qui lui sont innées. Les personne et la famille sont liées dans l'estime et la reconnaissance de leur dignité, ainsi que dans les attaques et les tentatives de les détruire. La grandeur et la sagesse de Dieu se manifestent dans ses œuvres. Cependant, aujourd'hui, il semble que les ennemis de Dieu, plutôt que d'attaquer directement l'auteur de la création, préfèrent le frapper dans ses œuvres. L'homme est le point culminant, le sommet de ses œuvres visibles. (...) Parmi les vérités occultées dans le cœur de l'homme à cause de la sécularisation croissante et de l'hédonisme dominant, toutes celles concernant la famille sont particulièrement touchées. Autour de la famille et de la vie, se déroule aujourd'hui, la lutte fondamentale de la dignité humaine». (Jean-Paul II, 3 Octobre 1997). L'attaque à la famille n'est pas seulement culturelle: elle est sociale, économique, juridique, doctrinale, et même sacramentelle. C'est pourquoi sa défense veut un magistère spécifique, fort et clair. Un Magistère qui réaffirme les préceptes de la loi naturelle - que l'Evangile n'abolit pas mais perfectionne - et oriente les fidèles catholiques, dans la nécessité de défendre la famille, également par responsabilité pour le bien commun de la société et de tous.

La profonde réflexion que l'Eglisemène en ce moment sur la famille, avec les deux synodes qui lui sont dédiés capte l'essentiel du moment historique actuel. Ce serait une grave erreur d'accepter la position que les forces aujourd'hui dominantes dans le monde voudraient réserver à l'Église: réduite à des pratiques de dévotion et de bienfaisance, mais pas tolérée là où elle a la prétention d'une proposition globale, qui intéresse l'existence de l'homme en tant que tel.

Aujourd'hui, rien n'est plus nécessaire à la société que l'Église et les chrétiens vivent la nouveauté de la famille chrétienne et en expriment les convictions profondes, ou la doctrine qui est impliquée dans l'expérience de la famille. «Il nous est demandé de mettre en évidence le lumineux plan de Dieu sur la famille et d’aider les conjoints à le vivre avec joie dans leur existence, en les accompagnant dans beaucoup de difficultés, avec une pastorale intelligente, courageuse et pleine d’amour.»(François, Consistoire du 20 Février 2014).

Chers pères,

pour cette raison, nous demandons que du Synode sorte une reproposition intégrale de la tradition catholique sur les problèmes de la vie, de la famille, de l'éducation, qui permette au peuple chrétien d'aujourd'hui d'approfondir sa propre identité pour accomplir sa mission de façon adéquate. Car «à la base de tout l'ordre social on trouve ce principe d'unité et d'indissolubilité du mariage, principe sur lequel se fonde l'institution de la famille et de l'ensemble de la vie de famille» (JP II, 4 Octobre 1997) (*). Cette prise de conscience implique aussi un jugement culturel sur la mentalité dominante, qui permet d'être de plus en plus charitable.

Nous vous demandons de dépasser l'opposition abstraite entre vérité et charité, entre doctrine et pastorale, qui n'a aucun fondement du point de vue de l'expérience de l'Eglise, parce que la vérité s'exprime dans le monde comme jugement sur les positions et comme charité envers les personnes .

Nous vous demandons d'investir toutes les problématiques particulières, dont certaines douloureuses, non pas comme totalisantes, mais comme des points des points qui expriment la totalité des positions. En particulier, il est impensable que l'Église suppose l'équivalence de fait, pas seulement de droit, entre un rapport et un couple hétérosexuels et une relation à caractère homosexuel, parce que ce serait la subversion de la loi naturelle et du plan d'amour de Dieu créateur.

Nous vous demandons de donner au cours du Synode l'espace qu'il se doit à l'expérience de familles qui vivent et témoignent de la beauté de la famille comme l'a rappelé Jean-Paul II: «à la base de tout l'ordre social...»

(*) Il manque un bout de phrase dans le texte publié par La Bussola, je l'ai reconstitué comme j'ai pu, en recherchant le texte de Jean Paul II.



Suit la liste des signataires parmi lesquels on relève, outre ceux des participants déjà cités, les noms (sans surprise!) du cardinal Joachim Meisner, de mgr Athanasius Schneider, de mgr Marc Aillet, du Père Antonio Livi, de l'Abbé Barthe, du Père Fessio (directeur des éditions Igniatius, ancien élève du Prof. Ratzinger et membre du Scülerkreis), de Robert Spaemann, Armin Schwibach, Ettore Gotti-Tedeschi, Philippe Maxence, Guillaume d'Alençon (co-auteur du livre interview du card Burke récemment paru aux ed. Artège et secrétaire de mgr Aillet, cf. A ne pas manquer!), Marco Respinti (La Bussola) Andrea Zambrano (la famille de lapins... cf. Un cadeau-boomerang), Thibaud Collin...