Un congrès pré-synodal à Rome

Présentation par Giuseppe Rusconi d'extraits du livre "Familles différentes: Expressions imparfaites du même idéal?", de Stephan Kampowski, professeur à l'Institut pontifical Jean-Paul II d'études sur le mariage et la famille, et l'un des orateurs du Congrès

 

Il y a une semaine, Giuseppe Rusconi nous avait informé de la tenue prochaine à Rome (le 30 septembre) d'un congrès préparatoire au Synode sur la famille, intitulé "Demeurer dans la vérité du Christ", parrainé entre autres par L'Homme Nouveau et La Nouva Bussola, et présenté par Riccardo Cascioli.
Parmi les intervenants se détachaient évidemment les noms des cardinaux Burke et Caffara.

>>> Cf. Un Congrès à Rome et un "Appel au Synode"

Giuseppe Rusconi présente aujourd'hui un autre orateur.

(Giuseppe Rusconi)

[Parmi les] orateurs, il y aura le Professeur Stephan Kampowski, 44 ans, professeur d'anthropologie philosophique à l'Institut pontifical Jean-Paul II d'études sur le mariage et la famille. Kampowski axera son intervention sur ce qu'il a affirmé dans sa dernière publication, éditée par Cantagalli, au titre déjà très significatif en soi: “Famiglie diverse: espressioni imperfette dello stesso ideale?” (Familles différentes: Expressions imparfaites du même idéal?). L'auteur offre au lecteur une réflexion ample et rigoureuse sur l'une des questions les plus sensibles qui seront approfondies par l'Assemblée des évêques du monde entier, un thème invoqué à la fois dans la Relatio Synodi de 2014 et dans l'Instrumentum laboris de 2015.

Voici quelque passages de “Famiglie diverse: espressioni imperfette dello stesso ideale?”, par Stephan Kampowski

 

. Peut-il y avoir une profonde affection entre les partenaires des unions de fait? Cela ne fait aucun doute. Mais il est également vrai que cette affection, si elle existe, n'est pas assez forte pour que les partenaires assument publiquement un engagement mutuel à vie. Ils vivent leur relation "jusqu'à nouvel ordre", c'est-à-dire tant que dure l'affection. Leur affection ne veut pas s'exprimer publiquement dans l'institution du mariage. S'ils le voulaient, les partenaires se marieraient. (...) L'affection ne donne pas lieu au projet d'une vie commune, parce qu'un tel projet exigerait un engagement.

. Qu'en est-il de la responsabilité envers les enfants? Il est vrai que des unions de fait (entre un homme et une femme) peuvent naître des enfants, même si peu de cohabitants (concubins) ont vraiment envie d'avoir des enfants. Mais, même s'ils les désiraient explicitement, la condition de vie des partenaires contredit directement leurs responsabilités envers leurs enfants. (...) Exposer les enfants à une situation où le fondement de leur existence, c'est -à-dire l'amour entre leur père et leur mère peut se dissoudre à tout moment, n'est pas quelque chose de responsable. Il est vrai que les partenaires vivant ensemble peuvent faire de nobles efforts pour se conformer aux détails et responsabilités pratiques quotidiens qui accompagnent la condition de père et de mère, mais le fait même d'avoir des enfants, dans leur condition de vie, est irresponsable, et leur première responsabilité envers leurs enfants serait de se marier.

. La solution au problème de la communication de l'Evangile de la famille aux hommes de notre temps n'est pas d'adapter le message de manière à le rendre plus acceptable pour la culture pan-sexualiste. (...) Une telle approche pragmatique ne rendrait absolument pas les personnes plus disposées à écouter l'Eglise: elle ne ferait que les confirmer dans la croyance qu'il n'existe pas une vérité au sujet de la sexualité humaine, que tout est également valable, et, en fin de compte, indifférent. A leurs yeux, l'Église aussi deviendrait indifférente. L'Eglise elle-même se viderait de son sens. Cette voie pragmatique a été observée rigoureusement par les anglicans, avec le résultat qu'aujourd'hui au Royaume-Uni il y a plus de catholiques pratiquants que d'anglicans pratiquants. (...) Ce que n'a pas réussi à faire Marie Tudor, à savoir ramener l'Angleterre au catholicisme, les évêques anglicans vont y parvenir, sans effusion de sang. Pourquoi nous, catholiques, voudrions-nous imiter une manière de procéder qui ne s'est pas révélée très profitable?