Un second synode manipulé ?

Après celui d'octobre 2014, dont le vaticaniste Edward Pentin a tiré un livre au titre évocateur "The rigging of a Vatican Synod" (*), Marco Tosatti redoute une suite à l'ouvrage. Que laissent présager les procédures mises en place en 2015, et les nominations personnelles du Pape

(*) La manipulation d’un synode du Vatican

 

Synode, la transparence c'est mieux.

Marco Tosatti
San Pietro e dintorni
8 octobre 2015
(Traduction d'Anna)


Ces premières journées des travaux du Synode sur la Famille font penser qu'en réalité une totale transparence sur les interventions des Pères aurait rendu un meilleur service à l'Église, et surtout aux fidèles.
Il y en a qui ont parlé de lobbying; il y en a qui ont parlé de conspirations; mais de tout cela, hélas, ceux qui sont à l’extérieur ne sont informés que par petit bouts; une indiscrétion par ci, une allusion par là, une autre information encore plus loin. Et évidemment, connaissant le monde et l'Église, les soupçons ne peuvent pas ne pas s'installer que les unes et les autres aient pu être pilotées ou adressées, ou fournies de façon à pouvoir servir quelque chose ou quelqu'un.

Ce n'est pas un hasard si, ces dernières semaines, le livre d'Edward Pentin - un collègue qui écrit sur le National Catholic Register, et qui est tout sauf une tête brûlée - vient de sortir, avec le titre "The rigging of the Synod", qu'on pourrait traduire par "Le synode manipulé". Il se référait au Synode extraordinaire de 2014, dont celui en cours est le prolongement.

Qu'il y ait des positions différentes, entre ceux qui veulent en général des ouvertures et de nouvelles mesures dans l'Église, et ceux qui sont plus attentifs à ne pas se détacher de l'enseignement jusqu'ici transmis, c’est une évidence. Et si l'on considère les noms des 45 (un nombre très élevé) invités personnels du Pape au Synode, sur un total de 270; et ceux, toujours de nominations pontificale, chargés de rédiger la relation finale, je crois qu'on peut observer une nette prévalence de ceux qui sont pour l'ouverture (aperturisti).

Un vaticaniste chvronné, et suspect de tout sauf d'élans contrerévolutionnaires, don Antonio Pelayo, écrivait sur son profile Twitter: "El sínodo cambia metodos de trabajo y abre alguna ventanilla a la información. Insuficiente si se quiere transparencia y comunicaciòn réal". Le Synode change de méthodes de travail et ouvre quelques petites fenêtres à l'information. Insuffisant si l'on recherche la transparence et la communication réelle.

Seule la transparence effective, pratiquée jusqu'en 2014 dans toutes les éditions précédentes du Synode, pendant à peu près 20 ans, dans un organe tel que celui-ci, et dont les résultats seront totalement dans les mains et dans les décisions du Numéro Un, si quand et comment il voudra, aurait pu éviter que l'an prochain l'excellent collègue Pentin ait du matériel pour la suite du premier volume…