Une vérité qui dérange vraiment beaucoup

... Celle de Vaclav Klaus dans son passionnant pamphlet "Planète bleue en péril vert" publié en France en 2009

>>> Couverture du livre: Qu'est-ce qui est en danger aujourd'hui: le climat, ou la liberté?

 

Terrorisme intellectuel

Les tenants du réchauffement climatique (tout court, ou causé par l'homme) sont-ils de dangereux ayatollahs?
C'est de moins en moins une figure de style. Ceux qui ne sont pas d'accord avec leurs théories - lesquelles tiennent plus du terrorisme intellectuel, coercition et menaces à l'appui, et de la sidération collective des masses que de la démarche scientifique raisonnée - ont l'interdiction de s'exprimer, et sont la cible d'insultes et d'intimidation, comme on le voit par exemple ici...
C'est une des raisons pour lesquelles on peut (au minimum!!) regretter que le Pape leur ait apporté la caution de l'Eglise, et que dans l'élaboration de l'encyclique "écologique" et dans les débats qui ont précédé sa publication, on n'ait accordé aucune voix à ceux auxquels on a accolé l'étiquette infâmante de "négationistes".
Parmi ceux-ci, au tout premier plan, un authentique homme d'Etat, par surcroit économiste distingué, Vaclav Klaus (né en 1941), qui fut président de la République tchèque de 2003 à 2013.
Etant passé par la case communiste, il sait ce que (non-)liberté veut dire.

Un grand ami de Benoît XVI

Pour situer l'homme dans la perspective qui est celle de mon site, qu'il suffise de dire que dans la République tchèque rescapée du communisme et massivement athée, lors de son voyage du 26 au 28 septembre 2009 (cf. benoit-et-moi.fr/2009), Benoît XVI avait reçu un accueil exceptionnellement chaleureux: le Président Klaus l'avait accompagné à chacune des étapes, mis à sa disposition, geste de courtoisie vraiment extraordinaire, son propre avion présidentiel, pour son déplacement à l'intérieur du pays, mais aussi pour le voyage de retour vers l'Italie. Et au moment du départ, il lui avait adressé un discours en italien (autre marque insigne de courtoisie, et exercice nullement évident si l'on considère l'écart entre les langues slaves et les langues latines), mémorable. On lira en annexe ma traduction en français, d'après le texte publié à l'époque sur Radio Vaticana.
Du reste, lors des voeux à la Curie Romaine de décembre 2009, le Saint-Père lui-même s'en était souvenu avec émotion:

 

Je voudrais encore exprimer ma reconnaissance et ma joie pour mon voyage en République tchèque. Avant ce voyage, j'ai toujours eu conscience qu'il s'agissait d'un pays avec une majorité d'agnostiques et d'athées, où les chrétiens constituent désormais seulement une minorité. Ma surprise a été d'autant plus joyeuse en constatant que j'étais partout entouré d'une grande cordialité et amitié; que de grandes liturgies étaient célébrées dans une atmosphère joyeuse de fête; que dans le monde des universités et de la culture ma parole recevait une vive attention; que les autorités de l'Etat ont fait preuve à mon égard d'une grande courtoisie et ont accompli tout leur possible pour contribuer au succès de la visite.

Climato-sceptique

En 2007, Vaclav Klaus avait écrit un pamphlet de vulgarisation traduit en français en 2009 sous le titre "Planète bleue en péril vert" (publié par l'Institut de recherches économiques et fiscales, l'IREF).
Wikipedia nous dit qu'il voulait ainsi répondre au film de propagande de Al Gore "Une vérité qui dérange"
Peut-être, mais son propos est certainement plus ambitieux que le simple éreintement d'un nanar (même si ce nanar, par l'énorme impact démultiplié par la grosse caisse médiatique, a pu faire beaucoup de dégât). Je me félicite de l'avoir acheté à l'époque, car il est aujourd'hui pratiquement introuvable, même d'occasion!! cela ressemble fort à un boycott en règle. Apparemment, ce n'est pas la "vérité" de Al Gore, qui dérange, mais bien celle de Vaclav Klaus!!!
A cet égard, les commentaires de lecteurs sur le site d'Amazon, qui datent de 2009, donc l'année de publication, sont très éloquents (Amazon annonce en ce moment: Actuellement indisponible. Nous ne savons pas quand cet article sera de nouveau approvisionné ni s'il le sera).

En voici un exemple:

J'ai eu beaucoup de mal à trouver ce livre. En rupture de stock momentané chez Amazon pendant un moment, j'ai fini par aller voir à la FNAC : il m'a été répondu que ce livre n'avait pas été référencé. Gibert Jeune : réponse évasive et fort peu aimable correspondant apparemment au même cas de figure. Virgin: pas trouvé. Difficulté qui me semble assez significative. ...
Comme tout ouvrage n'allant pas dans le sens de la marée, voici un essai courageux destiné sans le moindre doute à être diabolisé (c'est d'ailleurs déjà le cas), comme l'ont été avant lui toutes les tentatives d'apporter une thèse contraire à l'idéologie du moment.

Ce serait peut-être une bonne idée de mettre à la disposition de mes lecteurs (sans léser d'intérêt commercial, et pour cause) quelques pages de ce bref mais passionnant essai, quitte à faire grincer des dents les khmers verts: cela pourrait les aider à se forger une opinion fondée sur des arguments scientifiques solides, contrastant avec la doxa officielle, à moins de 5 mois de la fameuse Conférence de Paris sur le Climat (COP 21), dont on nous tympanise déjà, et pour laquelle il y a tout lieu de craindre le pire....

En attendant, voici la quatième de couverture, et l'introduction du livre, par l'auteur lui-même:

Avant-propos de Vaclav Klaus

Politiquement incorrect

Nous vivons une drôle d'époque. Il aura suffi d'un seul hiver exceptionnellement chaud pour que les écologistes et leurs émules en tirent de savantes conclusions sur le changement climatique, et lancent un appel pour la mise en œuvre de mesures qui pourraient sur l'heure « faire quelque chose » pour le climat. Tout ce tintamarre s'est déclenché sans considération des tendances de longue période, et en dépit du fait que sur tout le XXe siècle on a enregistré une augmentation de la température moyenne de 0,6° C.

Les événements se sont enchaînés. Tout d'abord le film d'Al Gore, couronné par un Oscar, soit disant « documentaire », a été projeté dans les salles de cinéma du monde entier. Puis a été publié le rapport Stern, rédigé à la demande du Premier ministre britannique Tony Blair, puis encore, un résumé - davantage politique que scientifique - du quatrième rapport d'évaluation du Groupe d'experts intergouvernemental de l'ONU sur l'évolution du climat (GIEC-IPCC) a fait la une des journaux (et curieusement plusieurs mois avant la publication du rapport lui-même). Ainsi la barre du « politiquement correct » a-t-elle été sans cesse relevée, jusqu'à ce que s'impose la seule, l'unique vérité tolérée. Toute autre opinion sera désormais dénoncée comme inacceptable. Le ministre britannique de l'Environnement est allé jusqu'à déclarer que, de même que les terroristes n'ont pas le droit d'apparaître dans les médias, devraient aussi en être exclus les sceptiques du réchauffement de la planète. Ce n'est malheureusement pas la première fois que cela se produit dans l'histoire de l'humanité.

Le défi de la vérité
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Je suis d'accord avec Michael Crichton lorsqu'il affirme que « le plus grand défi auquel l'humanité soit confrontée est celui de distinguer le réel de l'imaginaire et la vérité de la propagande. Certes percevoir la vérité a toujours été un défi pour l'humanité. Mais dans cette ère de l'information (que je perçois plutôt comme une ère de la désinformation), relever le défi est d'une grande urgence et d'une importance extraordinaire. »

Ce petit livre se propose de relever le défi de la vérité.

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Le réchauffement de la planète est devenu ces derniers temps le symbole et l'archétype de l'affrontement de la vérité et de la propagande. Une vérité politiquement correcte a été édictée et il n'est pas facile de la contester. Pourtant, un nombre considérable de personnes, parmi lesquelles des scientifiques de premier rang, ont une perception complètement différente du problème du changement climatique, de ses causes et conséquences. Mais elles sont désarçonnées par la virulence des défenseurs de l'hypothèse du réchauffement planétaire, en même temps qu’elles s'inquiètent des liens que l'on établit entre le climat et certaines activités humaines.

Elles s'inquiètent également des mesures prises ou à prendre, et qui menacent la vie de chacune d'entre elles. C'est à juste titre. En ce qui me concerne, je partage leurs interrogations et leurs anxiétés.

Hommes de science, hommes politiques
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Les défenseurs et promoteurs des hypothèses sur le réchauffement de la planète sont pour la plupart des hommes de science qui tirent profit de leur recherche, financièrement et par la renommée scientifique qu'ils acquièrent. Mais ce sont aussi des hommes politiques (et leurs relais dans le monde intellectuel et les médias) qui voient dans le problème du climat un thème politique suffisamment attractif pour bâtir une carrière. Je perçois ce phénomène de la même façon que le célèbre physicien danois Hendrik Tennekes qui depuis 1990 n'a cessé de protester avec fermeté contre ces positions mais qui a éprouvé récemment le besoin d'élever à nouveau la voix. Il s'en explique en évoquant la différence fondamentale apparue entre 1990 et 2007 : « A l'époque j'étais inquiet, aujourd'hui je me fâche. » Fâché contre ses collègues scientifiques. J'ajoute pour ma part fâché contre certains politiciens.

Tennekes cite S. H. Schneider (alors doyen à Harvard) qui dès 1976 avait exprimé le jugement suivant: « Les scientifiques ne peuvent se permettre d'être naïfs en ce qui concerne les effets politiques des avis scientifiques qu'ils publient. Si leurs avis scientifiques ont un impact politique, alors ils ont l'obligation d'afficher leurs présupposés politiques et moraux, et d'essayer d'être honnêtes envers eux-mêmes, envers leurs collègues et envers les lecteurs en indiquant dans quelle mesure ces présupposés ont pu influencer la sélection et l'interprétation de leurs découvertes scientifiques ».

Ceci est une thèse clé, elle soutient toute la discussion que je mène dans cet ouvrage.

Je partage l'avis du professeur R. S. Lindsen du MIT (Massachussets Institute of Technology) qui, il y a peu, a écrit : « Les générations futures s'étonneront avec un peu d'amusement qu'au début du XXIe siècle le monde développé ait cédé à la panique à cause de l'augmentation générale de la température moyenne de quelques dixièmes de degrés et que, sur la base d'une grande extrapolation de prévisions-types très aléatoires générées par des ordinateurs, il ait envisagé de revenir à l'ère pré-industrielle » .

Ce sont précisément ces questions que j'ai voulu soulever dans ce petit livre, rédigé au cours des trois premiers mois de l'année 2007, en parallèle de ma « présidence à temps plein ». Ce n'est donc pas, pour l'essentiel, une recherche originale. Les citations y sont fréquentes. De plus, ce livre ne prétend pas non plus aller au-delà d'une connaissance banale des sciences de la nature, je ne considère d'ailleurs pas que ce soit un handicap. Le problème du réchauffement planétaire relève en effet davantage des sciences sociales que des sciences naturelles, il concerne l'homme et sa liberté plus que les dixièmes de degrés Celsius de variation des températures moyennes.

A la mi-mars 2007, alors que je mettais la dernière main à ce livre, j'ai été invité par le Congrès américain, dans le cadre de ses auditions, à présenter ma position, face à l'ancien vice-président Al Gore. Cinq questions m'ont été posées, et les réponses que je leur ai données sont reprises dans l'annexe 1 de cet ouvrage. En septembre 2007 j'ai prononcé un discours à l'occasion de la Conférence sur le climat de la planète organisée par les Nations Unies à New York; son texte est retranscrit en annexe 4.

En tant que témoin dans le débat mondial actuel, je dois dire que je ne me sens plus seulement concerné : je suis en colère. C'est ce qui donne du souffle à ce texte.

Le 25 mars 2007

Annexe

Voyage Apostolique de Benoît XVI en République tchèque
Discours de congé de Vaclav Klaus, 28 septembre 2009

Votre Sainteté,

Permettez-moi avant tout de vous remercier au nom de notre pays tout entier pour votre visite mémorable.
Votre séjour dans notre pays, le message que vous nous avez apporté de manière si convaincante, votre appel à la compréhension mutuelle, à la tolérance, à la paix, à l'importance de la raison, de la foi et des principes éthiques, a été transmis de manière claire, et nous l'avons compris. Nous nous en souviendrons et nous le garderons longtemps à l'esprit.
Vous nous avez apporté - pour reprendre vos paroles - une nouvelle espérance! Votre grande foi, votre courage dans l'expression d'opinions qui ne sont pas toujours politiquement correctes et partagée par tous, votre engagement en faveur des idées et des principes fondamentaux de notre civilisation et du christianisme sont ici pour nous donner à tous un exemple et pour nous encourager.
Des dizaines de milliers de citoyens tchèques et des gens des pays voisins ont eu l'occasion extraordinaire de vous voir en personne, des millions de personnes vous ont suivi heure après heure pendant ces trois jours à la télévision.
Je peux certainement dire - dans la conviction que ce n'est pas seulement mon opinion personnelle - que votre visite a été fructueuse et aura un effet durable.
Ont été renforcées les relations entre la République tchèque et l'État de la Cité du Vatican: Je suis heureux de dire qu'elles sont très bonnes. Je suis convaincu qu'elles le seront aussi à l'avenir.
Votre Sainteté,
les trois jours qui viennent de s'achever ont été remplis d'évènements, d'expériences, de moments inoubliables.
Nous aimerions vous garder plus longtemps, mais nous respectons vos autres engagements.
Nous vous souhaitons une bonne santé, et beaucoup d'énergie, afin que vous puissiez continuer votre mission si importante.
Merci pour votre visite.

 

La réponse du Pape est ici: w2.vatican.va

Question: J'aimerais bien savoir (encore que j'ai une idée de la réponse) si Vaclav Klaus aurait prononcé le même discours pour François... et ce qu'il pense de Laudati Si'