Des nouvelles de la Bibliothèque Ratzinger

Un bel article riche en informations d'Andrea Gagliarducci, qui témoigne à quel point la pensée de Joseph Ratzinger est vivante, et combien il est aimé... Très loin des insinuations des "grands" médias

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Comment est née la Bibliothèque Ratzinger?

Andrea Gagliarducci
www.acistampa.com
17 novembre 2015
Ma traduction


C'était un projet lointain, mais il est devenu concret presque sans préavis. Un projet concret, car il répond à la question de beaucoup d'étudiants intéressés par le travail et la pensée de Joseph Ratzinger. Et en effet, la Fondation Joseph Ratzinger/Benoît XVI n'a pas seulement institué la Bibliothèque qui sera officiellement inaugurée le 18 Novembre 2015. Elle a également prévu la présence d'un responsable trois après-midi par semaine, qui aidera les étudiants à se dépêtrer dans l'oeuvre immense de Benoît XVI. Le responsable est le professeur Pierluca Azzaro, responsable pour la LEV des traductions des Opera Omnia de Benoît XVI, qui actuellemen travaille aussi à un livre qui rassemblera quelques homélies a braccio de Joseph Ratzinger.

C'est Mgr Giuseppe Scotti, président du conseil d'administration de la Fondation Ratzinger qui a raconté la genèse de la Bibliothèque Ratzinger, lors de la conférence de presse du 16 Novembre dans laquelle la Fondation a présenté les lauréats 2015 du «Prix Nobel de théologie», autrement dit le Prix Joseph Ratzinger.

«La Fondation - a raconté Mgr Scotti - avait en tête, dès sa création (en 2010, ndlr) d'instituer la Bibliothèque. C'était un projet à développer, pas immédiat. Mais ensuite, j'ai reçu une lettre du recteur du Collège teutonique. Il m'écrivait que le Collève avait l'intention de mettre en place dans sa Bibliothèque un Fonds Ratzinger, parce que Benoît XVI était très lié au Collège Teutonique, il y allait toujours pour célébrer la messe de Noël, et aussi parce qu'il y avait des étudiants qui cherchaient et réclamaient les œuvres Benoît XVI».

À ce stade, «la Fondation Ratzinger a demandé au Pape émérite si cette idée lui plaisait, et s'il pensait qu'elle était faisable. Le Pape émérite n'a pas répondu par lettre. Il nous a offert des livres (il y en avait 200-250). De toute évidence, c'était un signe qu'il était d'accord, que cela lui convenait. Alors, nous nous sommes activés pour créer la Bibliothèque Ratzinger».

La bibliothèque romaine Joseph Ratzinger-Benoît XVI est entièrement dédiée à la vie et à la pensée de Ratzinger comme chercheur et comme Pape, au sein de la Bibliothèque du Collège teutonique et de l'Institut Romain de la Compagnie de Görres, au Vatican.

Les activités de la bibliothèque se sont ajoutées aux tâches de la fondation Ratzinger. «On me demande: "En quoi consiste la Fondation?". Il est facile de dire qu'elle fait des conférences, distribue des bourses d'études et organise le Prix Ratzinger. Mais il y a aussi d'autres choses».

Parmi celles-ci, justement, la Bibliothèque. Née très vite et avec beaucoup d'aides spontanées, qui témoignent combien la pensée de Benoît XVI est encore aimée. «Nous avons eu une réunion au Collège teutonique, pour voir où l'on pouvait placer ce fonds. Nous avons trouvé le lieu. Puis il y a eu une entreprise qui s'est proposée pour faire le travail gratuitement (je ne peux pas mentionner le nom de la société parce qu'elle a demandé à rester anonyme). De fait, les travaux ont consisté en une extension de la bibliothèque qui était déjà dans le Collège teutonique afin d'instituer ce "Fonds Ratzinger". Le Fonds contient environ un millier de livres, qui vont des débuts du jeune professeur aux écrits du Pape. Pour retracer les titres, il suffit de reprendre le volume de la Libreria Editrice Vaticana (LEV) qui reproduit toutes les couvertures des livres de Joseph Ratzinger».

Mgr Scotti tient à souligner qu'«il s'agit d'un fonds vivant, continuellement mis à jour». Un fonds qui a aussi valeur de documentation historique. Il y a beaucoup d'étudiants qui cherchent des textes de Benoît XVI/Joseph Ratzinger, et qui veulent en étudier et en approfondir la théologie. Il suffit de penser au travail effectué par le Cercle des Jeunes du Schülerkreis, qui a organisé des colloques dans le monde entier (en Tanzanie, au Bénin, aujourd'hui à Berlin). Et avec le Schülerkreis, la Fondation Ratzinger a une relation privilégiée, et le père Stephan Horn, secrétaire du Cercle des anciens élèves, est un membre du conseil d'administration.

Donc, pour répondre à cette damande, la Fondation a décidé de «faire une expérience nouvelle. Nous mettons le professeur Azzaro trois après-midi par semaine à disposition des étudiants. Ainsi, quand un étudiant se rend au Fonds Ratzinger pour effectuer, par exemple, une recherche sur la christologie chez Joseph Ratzinger, il ne parle pas avec un bibliothécaire, chargé simplement de repérer le volume. Il y a un visage vivant, qui parle à l'étudiant, qui le guide. Nous allons voir comment cela fonctionne. Lorsque les élèves seront si nombreux que le seul professeur Azzaro ne suffira plus, nous réglerons le problème».

A cela, il faut ajouter l'activité de conférence. Et puis le symposium, qui aura lieu du 19 au 21 Novembre, et qui sera le prélude à la remise des deux Prix Ratzinger de cette année.

Le symposium sera sur "Deus Caritas Est", et y participeront les cardinaux Müller, Koch, Scola, Sarah, Cordes et Ranjith, l'archevêque Toso, et aussi le président émérite de la République italienne Giorgio Napolitano, et Mgr Rino Fisichella, un peu le "maître de cérémonie", étant donné qu'il est question de "Deus Caritas Est. Porte de la Miséricorde" (ndt: Mgr Fisichella, président du Conseil pontifical pour la Nouvelle Evangélisation, est à ce titre "responsable" de l'organisation du jubilé voulu par François).

Cela non plus n'est pas né de la Fondation. Mais «nous rencontrant en chemin, nous avons là aussi remarqué une question. On a dit qu'il existe déjà les Congrès du Schülerkreis, mais ceux-ci ne sont que pour les membres du Cercle des anciens élèves ou du Cercle des jeunes. Mais il y a plusieurs groupes qui s'inspirent de Ratzinger. Pourquoi alors ne pas penser à faire en sorte que ces groupes se réunissent pour réfléchir sur "Deus Caritas Est", la première encyclique de Benoît XVI, qui fête son dixième anniversaire? Et à partir de là, parlant avec Mgr Fisichella, nous avons décidé de partir de "Deus Caritas Est" pour l'ouvrir au Jubilé, d'étudier combien la lettre encyclique est parole vivante de l'Eglise d'aujourd'hui. Samedi, quand il y aura l'auto-présentation des groupes qui traitent de Ratzinger, vous verrez ce qu'on essaie de faire. L'idée est de faire une conférence de grande valeur scientifique qui se diffuse ensuite sur le territoire. Ce sont des modèles de rencontre légers, non structurés».

Le tout en continuité avec la ligne de la Fondation, dont les organigrammes ont été renouvelés. Le Conseil d'administration a été confirmé, avec le président Mgr Scotti, et les membres, le père Horn, l'archevêque Georg Gänswein (qui unit les activités de préfet de la Maison pontificale et de secrétaire du pape émérite) et le père Giuseppe Costa, directeur de la Libreria Editrice Vatican.

Le Comité scientifique a également été renouvelé: le cardinal Camillo Ruini a quitté la présidence, parce que désormais, il n'est plus en mesure de suivre les activités. Le Pape François a donc nommé le nouveau Comité scientifique. Le président du Comité scientifique est à présent le cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour les Causes des Saints. Et puis, parmi les autres membres, il y a le Cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens; le Cardinal Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical pour la culture; Mgr Luis Ladaria Ferrer, secrétaire de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi; Mgr Jean-Louis Bruguès, préfet de la Bibliothèque du Vatican.

Une activité justifiée par la demande. «Quand le "Jésus de Nazareth" de Benoît XVI a été publié, avec Don Costa et la LEV, nous avons organisé une série de présentations du livre dans les universités laïques d'Italie, dans de nombreuses salles de conférence, qui furent archi-combles. En ce sens, il y a un espoir raisonnable que les choses aillent bien», glose le professeur Azzaro.

D'autre part, l'intérêt pour les œuvres de Benoît XVI se concrétise dans les efforts de nombreux bienfaiteurs. «Les activités qui ont été faites - explique Mgr Scotti - n'ont pas été faites grâce au capital qui a été mis là (qui ne doit pas être touché), ni même grâce aux droit d'auteurs qui ysont reliés. Toutes les activités (conférences, bourses et prix Ratzinger) ont été rendues possibles grâce à des dons privés. Il y a beaucoup d'hommes, de femmes, de fondations et d'entreprises qui, à leur petit niveau disent: à cette entreprise, j'y crois, je veux investir. Nous avons fait tout ce que nous avons fait grâce à cette solidarité». Et il raconte en marge de la conférence de presse qu'il a reçu une offre très petite d'une dame, qui a joint une lettre, dans laquelle elle écrivait: «C'est tout ce que je peux donner, mais je veux donner parce que je dois à Benoît XVI ma foi».

Et Benoît XVI? Est-il informé de toutes les activités? Rencontrera_t-il les participants? «Je lui envoyé une note, et j'ai été invité à prendre le petit déjeuner avec lui. Mais ce cappucino - plaisante Mgr Scotti - s'est transformé en un interrogatoire d'une heure: comment cela se passe, ce que nous faisons, ce qui est réalisé...»