Beaucoup d'affirmations qu'il faut clarifier


Sur La Bussola, la minutieuse analyse d’ Amoris Lætitia par Mgr Livi (*) – peu suspect de papophobie primaire -, excipant de sa «compétence dans le domaine de l'herméneutique théologique» et de son expérience pastorale pour formuler respectueusement ses doutes (16/4/2016)

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Amoris Laetitia

 


Les mots qui reviennent le plus souvent, même s'ils sont enveloppés dans le respect dû à la fonction papale par "un fils obéissant de l'Eglise" sont: "ambigüité", "perplexité", "confusion".

(*) Mgr Livi, né en 1938, est un théologien et philosophe italien, disciple d’Etienne Gilson. Il collabore, entre autre , à La Bussola, et nous avons déjà traduit plusieurs articles de lui (cf. tinyurl.com/h4pcxq9)

Beaucoup d'affirmations qu'il faut clarifier


Antonio Livi
13 avril2016
www.lanuovabq.it
Traduction par Anna


Un document tel que l'Exhortation apostolique post-synodale Amoris Lætitia, par sa longueur et le moment particulier de l'histoire de l'Église où il a été rédigé et promulgué, exige un commentaire particulièrement responsable et prudent, que je fais ici bénéficiant de ma compétence spécifique dans le domaine de l'herméneutique théologique et de ma longue expérience dans la direction spirituelle de prêtres, religieux, laïcs.

I.



Afin de rendre mieux compréhensible ce que je vais dire, je dois tout d'abord dire que les actes du Pontife Romain ont une valeur et une portée différente, en fonction de la matière dont ils traitent et de la forme choisie pour s'adresser au peuple chrétien. Les actes du Pontife Romain (enregistrés comme tels dans les Acta Apostolicæ Sedis) peuvent être:

1) de véritables enseignements concernant la foi et la morale de l'Église catholique, auquel cas le Pape se limite à interpréter avec autorité les dogmes déjà formulés par le Magistère précédent (magistère universel ordinaire), à moins que, parlant ex cathedra, il n'énonce de nouveaux dogmes (un cas qui s'est vérifié très peu de fois dans l'histoire);

2) de nouvelles normes disciplinaires concernant les Sacrements, la liturgie, les charges ecclésiastiques, et cætera (normes qui entrent dans le corpus du droit canonique, regroupées actuellement dans le Code de Droit Canonique pour l'Église Latine et dans celui pour l'Église Orientale);

3) des orientations et critères pour la pratique pastorale qui ne changent pas dans la substance ce qui est déjà établi dans les principes de la doctrine dogmatique et morale, tout comme elles n'ajoutent et ne suppriment rien à ce qui est prescrit dans les lois en vigueur dans l'Église.

*

Sur la base de cette distinction fondamentale, les devoirs de conscience d'un catholique sont différents, dans le sens que:

1) les enseignements du Pape, lorsqu'il entend confirmer ou développer les vérités de la foi catholique, doivent être accueillis par tous les fidèles avec un respect intérieur et extérieur d'esprit et de cœur; de manière analogue,

2) les ordres et dispositions disciplinaires du Pape doivent être respectés et exécutés promptement par tous ceux à qui les ordres sont adressés, en ce qui les concerne directement;
par contre,

3) celles qui sont de simples orientations pour la pastorale doivent être accueillies par tous les intéressés, à commencer par les évêques, comme des critères dont ils doivent tenir compte dans l'exercice de leur office pastoral de gouvernement et de catéchèse; en tant que critères, ils font partie de toute une série de principes d'ordre dogmatique, moral et disciplinaire déjà ordinairement présents dans la conscience des Pasteurs au moment de prendre avec responsabilité une décision concernant des situations générales de leur diocèse ou quelque autre cas concret.


Or, l'exhortation apostolique post-synodale, tant pour le genre de document que pour les arguments qui y sont traités, est sans aucun doute un acte pontifical du troisième type parmi ceux que j'ai précédemment énumérés. En effet, comme genre de document pontifical, cette Exhortation n'est pas et ne veut pas être un acte de magistère par lequel on enseigne de nouvelles doctrines, offrant aux fidèles de nouvelles interprétations ayant l'autorité du dogme.

Il s'agit par contre d'une série d'orientations pastorales, adressées notamment aux évêques et à leurs collaborateurs dans le clergé et le laïcat, afin que la doctrine sur l'amour humain et le mariage - qui est explicitement confirmée dans chacun de ses points - soit mieux appliquée dans chaque cas particulier, avec prudence, avec charité et avec le désir d'éviter des divisions à l'intérieur de la communauté ecclésiale. Ce sont là les intentions du Pape, telles qu'elles résultent du genre de document que je suis en train de commenter.


Évidemment, comme tout fidèle chrétien, moi, qui suis aussi prêtre, j'ai le devoir d'accueillir sans réserve ces indications pastorales, tout disposé à en tenir compte lorsque l'occasion se présente d'aider les fidèles en difficulté à s'approcher bien préparés au sacrement de la Pénitence ou de conseiller convenablement ceux qui venaient à se trouver être dans les conditions de "divorcés remariés". Mais j'ai aussi le devoir d'interpréter ces indications à la lumière du dogme, de la morale et du droit canonique en vigueur, étant donné que le document papal ne peut pas ni n'entend abroger tout ce que l'Église a déjà établi en la matière. Et lorsque l'interprétation est difficile, par la complexité et l'ambiguïté de nombreuses pages du document papal, j'ai le devoir de me reporter à la règle d'or de l'herméneutique théologique: "In necessariis, unitas; in dubiis, libertas; in omnibus, caritas".

II.



J'ai toujours été et serai toujours, avec la grâce de Dieu, un fils fidèle de l'Église, qui n'est pas, comme le disent certains, "l'Église de Bergoglio" mais qui est l'Église de toujours, l'Église du Christ. Pour le Christ j'ai vénéré beaucoup de papes, de Pie XI à Benoît XVI et à François. Concernant les indications contenues dans Amoris Lætitia, je ne pourrais pas douter que les intentions pastorales du Pape soient toutes saintes et toutes à l'avantage du bien commun de l'Église du Christ. Je ne peux pas non plus douter que les orientations pratiques par lui suggérées soient en elles-mêmes aptes à pourvoir le plus grand bien possible des fidèles de tout le monde catholique.

Cependant, reste le fait que la lecture du document laisse très perplexes quant à la clarification effective des points mis en discussion dans l'Église depuis quelques années, aussi bien de la part de nombreux théologiens de grande notoriété internationale (par exemple le cardinal Walter Kasper), que de la part d'une minorité petite mais très bruyante de pères synodaux pendant les deux sessions du Synode sur la famille.


La discussion à l'intérieur des travaux du Synode a été précédée et suivie par une très large discussion dans les médias, aussi bien catholiques que laïcistes. Et l'opinion publique a perçu comme réelle l'existence de deux factions opposées, l'une obstinée à maintenir les "formalismes abstraits" du passé et l'autre décidée à reformer l'Église, avec cette dernière qui proclame aujourd'hui partout dans le monde catholique sa propre "victoire finale", comme si le document pontifical avait vraiment réalisé cette "révolution" dont a parlé Kasper, ou ces "ouvertures" dont a parlé le directeur de La Civiltà Cattolica, le père jésuite Antonio Spadaro, dans une interview à Radio Vaticana.

La conséquence de cette image - trop humaine et en définitive idéologique - des discussions qui ont eu lieu à l'intérieur du Synode, est le désarroi et la désorientation de l'opinion publique catholique concernant les grands thèmes doctrinaux concernant la sexualité humaine, le mariage et la famille. Quiconque a une sensibilité vraiment pastorale ne peut que vouloir, dans une telle situation, une intervention pontificale faisant autorité, destinée à éclairer, un discours accessible à tous, exprimé en des termes précis et définitifs: et pourtant le document du pape François, tel qu'il a été compris par les fidèles (à cause aussi de l'instrumentalisation des interprétations de la part de milieux hostiles à la foi catholique) ont malheureusement accru le désarroi parmi le peuple de Dieu.


En effet, tout en affirmant qu'il n'y a aucun changement dans la doctrine, le Pape, lorsqu'il parle des changements qu'il considère nécessaires dans la pratique des diocèses et des conférences épiscopales laisse croire que par "pastorale" il entend une activité anarchique du clergé qui, après avoir laissé la doctrine au placard, adopte comme "règle pastorale" les opinions "séculières" qui prévalent dans son propre environnement social. Ce faisant, le pape Bergoglio semble lancer une censure sévère à l'encontre des positions "conservatrices" afin de justifier sans réserves les positions "réformistes". Les protestations du cardinal Müller et de beaucoup d'autres prélats influents, contre la thèse d'une pratique disjointe de la doctrine - thèse déjà formulée par de nombreux théologiens et quelques pères synodaux - n'auraient servi à rien; on se souvient par exemple des paroles vibrantes du cardinal Sarah qui avait rappelé comment l'idée d'encourager une pratique pastorale qui pourrait évoluer selon les modes er les passions malsaines serait "une forme d'hérésie, une dangereuse pathologie schizophrénique" (cf. La Stampa, 24 février 2015).

Bien entendu, rien dans le texte écrit ne peut justifier cette interprétation, mais la prolixité du texte, l'abus des métaphores et l'ambiguïté des affirmations de principe (parfois même en contradiction évidente l'une avec l'autre) laissent ouverte la possibilité de n'importe quelle interprétation malveillante, même de la part de ceux qui n'ont aucun titre pour interpréter le Pape mais profitent du fait que le Pape - pour des motifs qui seront dans doute bons et saints - n'a pas voulu être clair et précis, et utiliser un langage qui puisse éviter toute instrumentalisation.

Cela concerne surtout l'évaluation au "cas par cas" de la situation ecclésiale des fidèles qui ont manqué à leur fidélité conjugale, ayant fait recours au divorce civil et constitué une cohabitation adultérine: il s'agit de ces couples à tort appelés "divorcés remariés", dans un langage qui n'est pas théologique, car dans l'Église il n'y a qu'un seul mariage reconnu comme valide, celui sacramentel, qui de par sa nature est indissoluble et n'admet donc pas de divorce ni n'admet aucune nouvelle forme d'union conjugale, fût-elle reconnue par l'autorité civile.

Le Pape affirme que rien n'a changé dans la situation canonique de ces personnes, car la chose a été précédemment examinée et jugée par le Pape Jean-Paul II suite au Synode sur la famille qui s'est tenu dans les années 80 (cf. l'Exhortation apostolique Familiaris consortio, 22 novembre 1981). Mais la nouvelle pratique que François conseille d'adopter dans le cadre de "l'accompagnement pastoral" et du "for intérieur" est formulée avec des expressions tellement équivoques qu'elles permettent aux malveillants de célébrer la grande victoire des réformistes, lesquels demandaient justement au Pape d'introduire dans la pratique ecclésiastique une sorte de "divorce catholique", permettant l'acceptation des nouvelles noces par les évêques individuels, ainsi que l'accès à la Communion des fidèles en "situation irrégulière".


En réalité le Pape ne parle pas du tout de la possibilité de bénir les nouvelles noces, et ne mentionne pas non plus directement un "droit à l'Eucharistie": il se limite à conseiller la réadmission de ces fidèles comme parrains à quelques cérémonie religieuses (baptêmes, confirmations, mariages), et les invite à considérer la possibilité de leur permettre d'exercer des fonctions dans les paroisses ou d'enseigner la religion dans les écoles. Mais les arguments invoqués en soutien de ces critères d' "inclusion ecclésiale" sont malheureusement très confus et peuvent être entendus - certainement à l'encontre des intentions réelles du Pape - comme un changement radical dans la doctrine morale catholique au sujet du péché grave (dit "mortel" puisqu'il entraîne la perte de la grâce sanctifiante et le danger de la damnation éternelle, que les Écritures appellent "la deuxième mort") et au sujet de sa culpabilité subjective, surtout en relation avec les conditions pour l'obtention du pardon sacramentel par la Confession.

III.



Afin d'illustrer ce que je viens de dire, je vais rapporter quelques expressions d'Amoris Lætitia qui s'avèrent, sinon formellement erronées, du moins péniblement confuses. À chaque citation je ferai suivre une brève note d'éclaircissement doctrinal.

L'ÉTAT DE PÉCHÉ MORTEL.


«Par conséquent, il n’est plus possible de dire que tous ceux qui se trouvent dans une certaine situation dite "irrégulière" vivent dans une situation de péché mortel, privés de la grâce sanctifiante. Les limites n’ont pas à voir uniquement avec une éventuelle méconnaissance de la norme. Un sujet, même connaissant bien la norme, peut avoir une grande difficulté à saisir les "valeurs comprises dans la norme" ou peut se trouver dans des conditions concrètes qui ne lui permettent pas d’agir différemment et de prendre d’autres décisions sans une nouvelle faute. Comme les Pères synodaux l’ont si bien exprimé, "il peut exister des facteurs qui limitent la capacité de décision" ». (Amoris Lætitia, § 301)

* * *

En matière de "péché mortel", cela n'a évidemment pas de sens de parler de qualifications morales qui sont différentes "aujourd'hui" de celles d' "hier" : la dialectique historiciste qui plaît tellement aux théologiens écoutés par le pape François (comme Walter Kasper) est totalement déplacée dans un document pontifical donnant des conseils sur comment intervenir pastoralement dans une situation qui, du point de vue moral, a définitivement été qualifiée comme péché grave (adultère) déjà par le Seigneur lui-même, dont les paroles ont été la "norme immédiate d'évaluation" de la part du magistère ecclésiastique de toujours (et non pas d' "hier"), avec un caractère de définitivité qui n'admet pas un "aujourd'hui" réformiste.


Quant aux "limites" subjectives (ignorance, faiblesse, dépendance de passions ou conditionnements sociaux) qui peuvent rendre l'acte peccamineux moins coupable chez sujet déterminé, ils ont toujours été attentivement évalués par les bons confesseurs: mais pas pour donner un semblant d'honnêteté à une situation qui s'est prolongée dans le temps et qui semble dépourvue de solution justement parce que le péché a été obstinément répété en dépit des invitations incessantes de la grâce divine à la conversion et à la réparation des préjudices occasionnés au conjoint et à l'Église. La bonne direction spirituelle de la part des bons confesseurs a toujours été déterminée à susciter dans l'âme du chrétien qui n'a jamais jusqu'alors voulu changer de vie les ressources pour "résister jusqu'au sang dans la lutte contre le péché", qui est ce que l'Évangile demande à tous (voir la Lettre aux Hébreux).

PÉCHÉ "MATÉRIEL" ET PÉCHÉ "FORMEL"


«À partir de la reconnaissance du poids des conditionnements concrets, nous pouvons ajouter que la conscience des personnes doit être mieux prise en compte par la praxis de l’Église dans certaines situations qui ne réalisent pas objectivement 'NOTRE' conception du mariage. Évidemment, il faut encourager la maturation d’une conscience éclairée, formée et accompagnée par le discernement responsable et sérieux du Pasteur, et proposer une confiance toujours plus grande dans la grâce. Mais cette conscience peut reconnaître non seulement qu’une situation ne répond pas objectivement aux exigences générales de l’Évangile. De même, elle peut reconnaître sincèrement et honnêtement que c’est, pour le moment, la réponse généreuse qu’on peut donner à Dieu, et découvrir avec une certaine assurance morale que cette réponse est le don de soi que Dieu lui-même demande au milieu de la complexité concrète des limitations, même si elle n’atteint pas encore pleinement l’idéal objectif. De toute manière, souvenons-nous que ce discernement est dynamique et doit demeurer toujours ouvert à de nouvelles étapes de croissance et à de nouvelles décisions qui permettront de réaliser l’idéal plus pleinement.» (AL nn. 302-303).

* * *

J'ai mis en évidence, dans le texte pontifical, l'adjectif "notre" appliqué à la "conception du mariage" de l'Église Catholique: pourquoi l'attribuer à un "nous" absurde, comme si le sujet de cette conception était un quelconque 'opinion leader' parmi tous ceux qui s'agitent dans notre société et non pas l'Église qui conserve et interprète infailliblement l'Évangile de Jésus? Ce n'était, certes pas là le langage de Saint Jean-Paul II, par exemple, qui dans ses catéchèses sur l'amour humain insistait pour présenter la morale catholique comme l'expression ponctuelle et fidèle de l'intention d'amour de Dieu créateur, qui dans l'Église dépositaire de la révélation de Jésus Christ se limite à exprimer des formules dogmatiques, d'où dérivent aussi bien les "préceptes" que les "conseils", sans rien inventer et imposer qui ne soit vraiment le "plan de Dieu".

LE JUGEMENT DE L'ÉGLISE SUR L'IMPUTABILITÉ SUBJECTIVE DES ACTES CONTRAIRES À LA LOI DE DIEU.


«Il est mesquin de se limiter seulement à considérer si l’agir d’une personne répond ou non à une loi ou à une norme générale, car cela ne suffit pas pour discerner et assurer une pleine fidélité à Dieu dans l’existence concrète d’un être humain.»
(AL n.304).

* * *

Le discours est ici encore plus ambigu, car il confond délibérément l'évaluation "extérieure" de la situation morale d'un fidèle avec sa situation "intérieure" devant Dieu: la condition de conscience de l'individu échappe à l'œil humain, ainsi qu'à celui du directeur spirituel ou du confesseur, et l'autorité de l'Église n'est pas appelée à donner de jugements sur la conscience ("de internis neque Ecclesia iudicat").

L'évaluation "de l'extérieur", pour ce qui s'avère évident aux yeux des hommes, est donc suffisante pour un jugement strictement prudentiel qui ne prétend pas être absolu et définitif mais concerne le devoir de l'autorité ecclésiastique de reconnaître les comportements extérieurs justes conformes à la loi orale, et de sanctionner ceux injustes (un cas typique de sanction ecclésiastique, à part l'excommunication pour les infractions les plus graves, est justement celui de refuser l'accès à la Communion à ceux qui vivent publiquement dans une situation d'adultère sans intention d'y remédier). Le fait qu'un Pape parle de loi morale - déjà codifiée par l'Église depuis des siècles en des dogmes et dispositions canoniques - comme quelque chose d' "abstrait" qui ne peut pas s'appliquer à des situations "concrètes" ne peut qu'engendrer davantage de confusion chez les fidèles

Pire encore, il [le discours] parle de situations "concrètes" qui seraient différentes aujourd'hui de celles d'hier, de sorte qu'il serait légitime de faire aujourd'hui le contraire de ce qui a été prescrit par la magistère solennel et ordinaire de l'Église jusqu'à hier.

En réalité, l'unique différence entre hier et aujourd'hui qui peut être significative pour la pastorale est que de nombreux fidèles ont une conscience obscurcie par l'ignorance religieuse et les vices, raison pourquoi ils ne ressentent plus leur péché comme une infraction volontaire aux normes morales, ou bien ils ne parviennent pas à appliquer correctement la règle morale (naturelle et évangélique) à leur situation personnelle.
Mais si le Pape voulait vraiment stisfaire, avec la nouvelle praxis du "cas par cas", l'insensibilité des hommes de notre temps au "plan d'amour de Dieu", alors, ceux qui auraient raison, ce sont ceux qui ont vu son Exhortation comme une reddition totale du Magistère à l'opinion publique, à la sécularisation, à la théologie progressiste qui exalte le subjectivisme (celle qui affirme que tout sujet est de bonne foi, et que l'Église doit le confirmer dans sa présomption infondée d'être dans la grâce!).