Ceux qui font le jeu de l'État islamique


Il y a certes l'UE, des politiciens influents et cyniques, l'ensemble du système médiatique avec ses slogans anesthésiants, mais aussi une partie de l'Eglise catholique... jusqu'au plus haut sommet (5/8/2016)

Une religion de paix...


Un dessin formidable (il est sur le site bokbluster.com avec les "bulles" en anglais) vu sur le FC.


Dans une interview récente à l'Observateur du Maroc et d'Afrique reproduite sur le Salon Beige, Philippe de Villiers répondait à une question sur les «nombreux attentats» qui secouent actuellement l'Europe, et n'hésitait pas à nommer les responsables:

L’Europe, la vraie, celle des nations, est submergée de l’extérieur et effondrée de l’intérieur. Submergée de l’extérieur, parce qu’on a transféré notre souveraineté à des institutions obscures. J’ai entendu François Hollande dire : « On va faire ceci, on va faire cela…» Mais il sait très bien qu’il ment, puisqu’il n’a plus de pouvoir. Quand le pouvoir n’a plus le pouvoir, il ne peut plus rien faire pour nous. On a transféré les souverainetés nationales. On est un protectorat américain. La France est submergée de l’extérieur, puisqu’elle fait face à une invasion migratoire. Les gens qui viennent chez nous sont envoyés par l’État islamique, qui – c’est la vérité – nous avait promis en février dernier de nous expédier ces gens. C’était annoncé. On a devant nous des envahisseurs. Il n’y a pas de chrétiens parmi ces gens-là. Les chrétiens restent chez eux et combattent pour leurs familles, leurs terres et leurs valeurs.

[Les responsables, ce sont] les BHL de service, des Attali et consorts qui expliquent que la France est une tache ignominieuse sur la carte des points précieux de la planète. Un pays qui n’a plus de contours et plus de compteurs ne reste plus et meurt. Les hommes politiques ont abattu les murs porteurs comme le caractère sacré de la vie, la filiation comme repère, la nation comme héritage, la frontière comme ancrage et le rêve français comme fenêtre sur le monde.


Ce sont eux les premiers fourriers de l'Islam radical dans nos pays (non pas que je les soupçonne de naïveté!). Mais parmi "ceux qui font le jeu de l'Etat islamique" il y en a d'encore plus pernicieux pour les catholiques, dans leur angélisme mielleux qui se pare de l'autorité du Magistère et on les trouve jusque dans la plus haute hiérarchie de l'Eglise, et même jusqu'au Pape qui, dans l'avion de retour de Cracovie, a affirmé: «je crois que dans presque toutes les religions, il y a toujours un petit groupe fondamentaliste. Fondamentaliste. Nous, nous en avons».

C'est à ces derniers que Riccardo Cascioli consacre aujourd'hui son éditorial sur la Bussola - sans citer le Pape, évidemment, mais il est bien présent.

Ceux qui font le jeu de l'État islamique


Riccardo Cascioli
5/8/2016
www.lanuovabq.it
Ma traduction

* * *

Ces jours-ci, nous avons lu plusieurs commentaires d'éditorialistes, vaticanistes, philosophes catholiques, lancés tête baissée contre quiconque tentait de remettre en question le nouveau mot d'ordre selon lequel le seul problème avec l'islam est la présence d'un petit groupe fondamentaliste. Selon eux, toute personne qui critique cette prémisse est un dangereux allié des terroristes, car il met tout dans le même sac (autrement dit fait de chaque musulman un violent) et veut entraîner le monde dans une guerre religieuse mondiale, soit exactement le but que poursuivent les terroristes de l'État islamique. Dans ce but le directeur d'Avvenire [*] a même inventé le terme «cattivisti» [cattivo = méchant] (opposée à celui de «buonisti»), et d'autres ont identifié l'ennemi dans le «catholique identitaire» qui réduit la foi à une idéologie.

Il faut dire que le contenu de ces sermons est arrivé à des niveaux embarrassants, qui ne présagent rien de bon pour notre avenir si c'est là la pensée dominante. Embarrassants parce que - tant d'un point de vue de Realpolitik que par simple ignorance - ils se nourrissent de mensonges qui désinforment et laissent ainsi le peuple sans défense devant les vrais dangers qui le menacent.
Justement hier dans une interview à Il Foglio, l'archevêque de Milan, le cardinal Angelo Scola, a rappelé qu'il ne fallait pas prendre à la légère le fondamentalisme religieux violent, dont la nécessaire interprétation correcte est objectivement contrecarrée par la «sourdine» mise «à la force du christianisme, phénomène auquel malheureusement nous assistons en Europe depuis des décennies». Pour Scola la faute en revient aussi aux chrétiens qui ont réduit le christianisme à une foi indépendante de l'existence de tous les jours. C'est pourquoi «il est urgent de récupérer le contenu spécifique de l'expérience chrétienne», une identité qui n'est pas idéologie, mais capacité à vivre et à rendre compte des «implications» de la foi dans le Christ mort et ressuscité. Exactement le contraire de ce que prêchent - voire imposent - aujourd'hui les «nouveaux maîtres» de l'Eglise (!!), pour qui la foi consiste désormais seulement à accueillir tous les immigrants sans si et sans mais.

On en arrive ainsi à nier les vérités les plus élémentaires. Sur l'islam, par exemple, il semble que le problème soit seulement l'Etat islamique, qui bien sûr n'est pas le vrai Islam parce que - comme on le sait - tous les musulmans veulent la paix. Il suffit donc d'isoler l'Isis, tout en valorisant tous les musulmans qui sont en Europe, et la victoire de la paix est garantie. Mais il suffit de regarder un peu la réalité sans l'écran de fumée idéologique pour se rendre compte que le problème est beaucoup plus large qu'un petit groupe fondamentaliste, admettant, mais sans le concéder, que l'Isis puisse être défini comme tel.

En Arabie Saoudite, par exemple, ce sont plus ou moins les mêmes lois que celles de l'Etat islamique qui sont en vigueur, et ce n'est certainement pas un cas isolé. Là où est appliquée la charia, la loi islamique, il n'y a pas beaucoup de place pour ce qui est différent de l'Islam. On parle souvent de ce siècle comme de celui de la persécution contre les chrétiens, dans des proportions sans précédent dans l' histoire: eh bien, la grande majorité des martyrs modernes est enregistrée dans les pays musulmans, et ce fait n'a rien à voir avec l'Isis, ou tout au moins s'est récemment ajouté à une tendance bien établie. Il suffit de se rappeler qu'au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, les chrétiens représentaient 25% de la population au début du XXe siècle, ils étaient 20% à la fin de la Seconde Guerre mondiale, ils sont maintenant réduits à quelque 5%. Tout n'est pas dû à la persécution, mais c'est un fait qu'au cours des 60 dernières années , environ 10 millions de chrétiens ont fui ces pays et l'effacement total du christianisme dans le pays où il est né, devient maintenant tragiquement possible. Bien sûr, il y a aussi des exemples de cohabitation et il est important qu'ils augmentent, mais ce n'est certainement pas en se cachant la réalité que cela devient possible.

Ce n'est pas un mystère que les prédicateurs de haine qui depuis des années parcourent l'Europe et les mosquées points de référence des fondamentalistes sont financées principalement par l'Arabie Saoudite et le Qatar, et cela bien avant que l'État islamique - mais aussi Al-Qaïda - ne prenne forme .

L'arrestation ces derniers jours du jeune d'origine pakistanaise, capitaine de l'équipe nationale italienne de cricket, qui planifiait un attentat à l'aéroport de Orio al Serio (Bergame), devrait pousser à reconsidérer certains discours sur l'intégration, qui serait la recette pour tous les maux.

On pourrait continuer ainsi, mais ces simples faits suffisent pour montrer que - bien que nous ne puissions pas définir comme violents ou, pire, terroristes, tous les islamiques (musulmans!!!) - on ne peut pas liquider le problème avec la théorie du «petit groupe fondamentaliste».

Ce sont ceux qui tentent de cacher la véritable ampleur du problème, ceux qui veulent tout enrubanner avec un irénisme stupide, qui pratiquent de fait l'indifférentisme religieux (voir ce qui est arrivé dimanche dernier dans de nombreuses églises italiennes) [et françaises, en premier lieu!!!] et réduisent le christianisme à une oeuvre quelconque, qui ouvrent la route au fondamentalisme et font le jeu de l'État islamique.

NDT

*] Dans son dernier billet sur Rosso Porpora (extrait, ma traduction) Giuseppe Rusconi réagissait à un éditorial signé du directeur du quotidien de la CEI (Avvenire), Marco Tarquinio, porte-parole et relais du Secrétaire général de la CEI nommé par François, le très contesté Nunzio Galantino.

(...)
En page 2 d'Avvenire du 30 Juillet, le directeur galentinien répond à un lecteur qui se demande à juste titre: «Y a-t-il encore un peuple en Europe qui est capable de réagir ou bien tout est-il complètement brûlé entre 'buonismo', jeux sur le téléphone mobile et légalisation du joint?».
Lorsque le directeur galantinien perçoit l'accusation de 'buonismo' portée contre lui, il réagit comme s'il avait été mordu par une tarentule: il plisse le front, fait la moue, sa bouche se tord ... et il appuie sur les touches de son clavier tandis que lui traverse l'esprit l'idée pour lui (comme pour le Secrétaire général de la CEI) insupportable que l'accusation vient de quelque exécrée cervelle "ligiste" (i.e. de quelque sympathisant de la Ligue du Nord, considérée en Italie comme le FN chez nous).
Lisons ce qu'écrit le directeur galantinien en réponse au lecteur: «Je n'arrive pas à m'en prendre, comme vous au 'buonismo'"... C'est le 'cattivismo' le problème du monde, cher lecteur, pas le 'buonismo' »...

À ce stade , le furieux Marco (ndt: "il Marco furioso"... clin d'oeil à l'Orlando furioso?), d'esprit franciscain (sans doute référence au pape!) inné, explose: «Il faut le redire haut et fort: les 'cattivisti' (politiciens, journalistes, marchands d'armes, agit-prop ...) sont les frères et les complices des terroristes des bombes, des couteaux et de la parole».
Ici , l'irrépressible (comme son employeur) directeur galantinien - dont l'ampoule du cerveau a été gracieusement déposée au bureau du Secrétaire Général de la CEI - énonce deux énormités, dont il devrait avoir honte (...).

La première: il associe aux marchands d'armes les politiques et les journalistes qui tentent de raisonner sur les faits de la vie, et aussi sur ce qui se passe dans le monde catholique ...
La deuxième: il note que ces politiciens et ces journalistes sont «frères et complices des terroristes des bombes, des couteaux et de la parole».

Que le directeur galantinien du quotidien expression de la Conférence épiscopale italienne écrive telle un énormité est un fait grave. Qui en dit long sur la dérive aussi douloureuse qu'inquiètante à laquelle s'est pliée une partie de l'Eglise italienne, dirigée de facto par le proconsul - furieux, verbeux et très insuffisant ecclésialement et culturellement - d'un pape qui hélas, ne fait rien d'autre de facto qu'augmenter l'égarement, la confusion, l'amertume de beaucoup (oui, directeur galantinien, beaucoup ... et tu le sais, si tu regardes les messages qui t'arrivent!) de catholiques jusqu'ici pratiquants. Et qui pensent, selon le dessein de Dieu, que le cerveau, il nous l'a donné pour nous en servir.