Des femmes diacres? (I)


La dernière ouverture du Pape François... au moins telle que perçue dans les médias (14/5/2016)



Hier, la presse bruissait (avec enthousiasme) d'une nouvelle rumeur excitante en provenance du Vatican - où il est désormais rare qu'un jour se passe sans quelque nouveauté "fracassante".
Voici par exemple ce que titrait La Croix:

LE PAPE AUTORISE LA RÉFLEXION SUR LES FEMMES DIACRES
Devant plusieurs centaines de supérieures majeures du monde entier, le pape François a indiqué jeudi 12 mai qu’il était d’accord pour mettre sur pied une commission chargée de clarifier la question du diaconat féminin.
(la suite ici: www.la-croix.com)


Quelques heures plus tard, rétro-pédalage sous forme d'une mise au point du pauvre Père Lombardi (qui doit soupirer après une retraite méritée), selon un scénario immuable désormais bien huilé: propos improvisés du Pape lors d'une rencontre informelle, annonce semi-officielle, emballement médiatique, mise au point, sinon rétractation (notons que ç'aurait pu être pire: qu'il n'y ait eu aucune mise au point, comme cela arrive assez souvent).
Le site Radio Vatican s'en faisait l'écho en ces termes:

DIACONAT FÉMININ : UNE MISE AU POINT DU SAINT-SIÈGE
Suite au retentissement suscité dans les médias par ses propos sur l’éventualité que des femmes puissent devenir diacres le Pape François a téléphoné au Substitut de la Secrétairerie d’Etat pour lui faire part de sa surprise. Dans un tweet, Mgr Becciù explique que le Saint-Père envisage la création d’une commission pour étudier la question et qu’il faut donc éviter de tirer des conclusion hâtives. Jeudi, lors d’une rencontre avec des centaines de supérieures majeures venues du monde entier pour leur assemblée plénière, le Pape François a accepté de répondre à de nombreuses question dont une sur le diaconat des femmes.
Le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège reconnaît que cet échange a été très encourageant en ce qui concerne le rôle des femmes, et en particulier des consacrées, dans la vie de l’Eglise et de la possibilité pour elles d’accéder à des taches importantes là où l’ordination sacerdotale n’est pas exigée. Quant à la question du diaconat des femmes, elle n’est pas nouvelle, rappelle le Père Federico Lombardi. On en a beaucoup parlé dans le passé d’autant qu’aux premiers temps du christianisme, des femmes, appelées diaconesses, exerçaient un certain nombre de tâches au sein de la communauté. Des historiens ont déjà travaillé sur la question.
En 2002, la Commission théologique internationale a publié un document important sur ce sujet. Le Souverain Pontife pense donc qu’il serait utile de mettre sur pied une Commission officielle pour clarifier la situation. Mais honnêtement, précise encore le Père Lombardi, il n’a jamais dit qu’il avait l’intention d’approuver l’ordination diaconale des femmes et certainement pas l’ordination de femmes prêtres. Au contraire, en ce qui concerne ce dernier point, il a clairement laissé entendre qu’il n’y pensait pas du tout. Ses prédécesseurs, en particulier Jean-Paul II, ont longuement examiné cette proposition avant d’y répondre par la négative.


Beaucoup de bruit pour rien, donc?
Pas si sûr....
Voici un article du site Campari & de Maistre qui éclaire le but poursuivi par ceux qui veulent faire pression pour imposer le diaconat féminin.


Femmes-prêtres:
la dernière attaque gender à l'Église


Francesco Filipazzi
13 mai 2016
www.campariedemaistre.com/
Traduction d'Anna

* * *

Les femmes-prêtres. Même si l'annonce d'hier (avec fanfare, trompettes et tambour) parle d'une « ouverture au diaconat pour les femmes », pour accomplir des œuvres de catéchèse et de service (diaconesse n'est pas le féminin du diacre) dans notre tête les cloches sonnent le tocsin. En réalité, les femmes dans l'Église accomplissent déjà toutes sortes de tâches, et le fait de parler de diaconat n'est qu'un expédient pour ouvrir au sacerdoce féminin - notamment parce que le diaconat féminin ne dispose d’aucune légitimité – [le diaconat] étant le premier degré du sacerdoce.

L'intention est donc d'imposer d'ici peu la femme prêtre. On connaît désormais la méthode de travail du Pape François et tôt ou tard quelqu'un viendra nous dire que les femmes prêtres sont parfaitement en ligne avec la Bible, et aussi avec le Véda, le Coran et, pourquoi pas, avec le Neocromicon.

Toutefois, c'est un sujet sur lequel on ne peut pas discuter et le seul moyen d’avoir des femmes prêtres serait d'aller à l'encontre du Magistère de l'Église, même celui très récent, et à l'encontre des décisions de deux prédécesseurs des temps modernes, le Bienheureux Paul VI et Saint Jean-Paul II. Mais nous savons que si François veut faire une chose, il la fait, exactement comme cela s'est produit avec la très dangereuse Amoris Lætitia qui ouvre à l'Eucharistie pour les divorcés (oui !) - sauf que dans cette circonstance, le discernement au cas par cas n'existe pas (s'il existe [ou non] en général, c'est une discussion toujours ouverte). Ou bien les femmes peuvent être prêtresses, ou pas. Et évidemment elles ne peuvent pas.

Il est évident qu'il ne faudrait aux femmes diacres que très peu de temps pour s'arroger le droit de célébrer des messes, « consacrer » imposer les mains, dispenser les sacrements. Nous savons ce qu'il adviendra. Dans quelques années on nous dira que « désormais c'est la pratique pastorale, les femmes prêtres existent déjà dans les faits et il n'y a pas de raison pour qu'elles ne soient pas pleinement ordonnées ».

On comprend maintenant pourquoi l'Osservatore Romano a publié, il y a quelque temps, des palabres sur le sacerdoce féminin. Ce n'était pas une boutade hors contrôle, mais quelque chose de prédisposé ad hoc. C'est la stratégie de dorer la pilule. Et nous comprenons aussi pourquoi Bergoglio a voulu souligner la possibilité de laver les pieds aux femmes, le lavement des pieds étant l'épisode évangélique qui institue le sacerdoce.

Le bombardement médiatique a d'ailleurs déjà commencé, ponctuel comme une horloge suisse. La phrase-photocopie sur les journaux est la suivante: « la motivation communément invoquée pour dire que les femmes ne peuvent pas être prêtres est que lors de la dernière cène des femmes n'étaient pas présentes ».
Ce « communément invoquée » est l'expression typique du progressiste qui entend commander chez les autres.
« Communément» représente ici la pensée des pontifes de l'Église catholique - lesquels évidemment passaient par le Vatican par hasard - ainsi qu'une position ex cathedra de Jean-Paul II, donc infaillible et non modifiable, même pas par un de ses successeurs, puisque fondée sur rien moins que les dispositions de Notre Seigneur Jésus Christ:

« C'est pourquoi, afin qu'il ne subsiste aucun doute sur une question de grande importance qui concerne la constitution divine elle-même de l'Église, je déclare, en vertu de ma mission de confirmer mes frères, que l'Église n'a en aucune manière le pouvoir de conférer l'ordination sacerdotale à des femmes et que cette position doit être définitivement tenue par tous les fidèles de l'Église ».

Mais puisqu’ il semblerait que même l'expression « que l'homme ne divise pas ce que Dieu a uni », prononcée par un certain Jésus (quelqu'un s'en souvient-il?), n'ait plus de valeur, encore moins de valeur peut avoir le verdict d'un Pape. Face à cette volonté de renverser chaque sacrement il faut toutefois bien se rappeler qu'en aucun cas les femmes ne pourront être prêtres. C'est définitif. Dans le cas où les femmes accèderaient au sacerdoce, l'Église Catholique ne serait plus telle, car elle irait à l'encontre du dessein de Dieu. Aucun homme n'est propriétaire des sacrements, encore moins le Pape.

Paul VI écrivit à ce propos: « La véritable raison est que le Christ, en donnant à l'Église sa constitution fondamentale, son anthropologie théologique, par la suite toujours suivie par l'Église, a ainsi décidé. Que dans un chœur de voix humaines il y ait le ténor et le soprano, avec quelle différence et en même temps quelle harmonie d'effets artistiques, ce n'est pas une préférence pour l'un et un blâme pour l'autre, mais bien un ordre, fondé sur l'essence des personnes qui le composent, une beauté qui a pour origine la sagesse ontologique de la nature, c'est à dire de Dieu créateur ».

À la lumière de ce qui vient d'être rapporté, il est clair que ce qui se cache derrière la possibilité que les femmes deviennent prêtres est une fois de plus démasqué. Une volonté à peine voilée d’annuler les sexes et leurs différences, une théorie du gender à la sauce ecclésiastique, qui entend attaquer le fondement même du projet divin aussi et surtout à l'encontre du sacrement de l'Ordre. Afin de bâtir le monde de Satan il ne suffit pas de confondre les rôles du père et de la mère, il faut aussi et surtout attaquer celui du prêtre.

Franchement, il est décourageant que ce soit un Pape qui soit la source de tout cela. Mais que personne, même parmi les fantomatiques "bons pasteurs", n'ouvre la bouche depuis des mois, l'est encore davantage.