Escaladeurs de miroirs et légitimistes


Quelques réflexions autour de la dernière conférence de presse papale en vol, et de ses (non-) propos sur le prêtre égorgé par un musulman(4/8/2016, mise à jour)

 


Les propos du Pape dans l'avion de retour des JMJ, son refus obstiné de citer l'islam comme responsable du terrorisme, ou au moins lié à icelui, et le fait inouï que, sollicité par une question précise d'un journaliste lui demandant de s'exprimer sur l'ÉGORGEMENT sauvage du P. Hamel, il ait éludé, diluant sa réponse dans des considérations verbeuses dignes du bistrot du commerce (qui suggèrent par ailleurs que dans l'unique journal qu'il avoue lire, il s'informe davantage dans la rubrique des faits divers que dans les pages de géopolitique), ET NE PRONONÇANT MÊME PAS LE NOM DU MALHEUREUX PRÊTRE, ont suscité pour une fois une certaine réprobation - surtout à l'étranger, les réactions publiques en France étant aussi rares que l'ont été jusqu'ici les critiques contre François.
Il reste malgré tout au moins deux catégories de personnes qui persistent à le défendre, envers et contre tout.

D'abord, ceux qui selon une expression italienne imagée très éloquente, escaladent les miroirs (si arrampicano sugli specchi) - ce n'est pas facile - pour défendre leur idole ... Ce sont ceux qui, par opportunisme, et/ou mauvaise foi ont inventé à leur propre usage une version bergoglienne des "Règles de base du chef":

Règle n°1: François a toujours raison.
Règle n°2: Quand par un hasard improbable, un fidèle catholique, ou un journaliste, ou qui que ce soit, a raison contre François, se référer à la règle n°1 .

Un dernier exemple en date est donné par cette mise au point savoureuse (et d'autant plus savoureuse que comme je viens de le dire, les critiques au Pape sont surtout venues de l'étranger, en premier lieu d'Italie!!) lue sur un blog hyper-bergogliophile que je laisse mes lecteurs découvrir. En réalité, dit ce blog, les critiques sont dûes tout simplement à... une erreur de traduction!!

En effet:

Quand le pape François dit: "Se parlo di violenza islamica...", la presse française traduit : "Si je parle de violence islamique..." Cela fait penser à "violence islamiste", et cela produit un effet désastreux. Pour être rigoureux, il faut absolument traduire : "Si je parle de violence musulmane..."
En effet, les Italiens, pour désigner les musulmans, disent spontanément "gli islamici" et non "i musulmani". Mais les francophones, s'ils savent un peu d'italien, ne traduiront évidemment pas "gli islamici" par "les islamiques".


Et devinez à qui la faute? Aux médias, certes, qui ont fait ladite erreur de traduction, mais surtout aux méchants et stupides "pseudo-catholiques bergogliophobes" (sic!) qui sont "tombés dans le panneau" et se sont hâtés de la reproduire sur les blogs, réseaux sociaux et forums internet
Ben voyons!!
Mais alors, quid des amis italiens, qui eux n'ont pas été victimes d'une traduction défectueuse, mais ont pourtant tiré à boulets rouges sur le Pape.

Deuxième catégorie des soutiens indéfectibles: les légitimistes. Ce sont les catholiques pour qui, quoi qu'il fasse ou dise, quel que soit son nom, le Pape reste le Pape, c'est-à-dire le vicaire du Christ, auquel on doit amour et obéissance.
Ce n'est pas à moi de juger du bien-fondé de leur attitude (qui suis-je pour juger?), et c'est un choix que je respecte même si je ne m'y reconnais pas.
Là encore, un exemple éloquent est donné par un aumônier militaire qui réagit sur le site Aleteia (reproduit par le Salon Beige).
Après avoir avoué sa stupéfaction en lisant les propos du Pape, il fait un parallèle, à mon avis totalement déplacé, entre le "silence" de Pie XII face au totalitarisme nazi, et celui de François face au terrorisme de matrice islamique (ou musulman, si vous préférez!!), prêtant au Pape actuel des intentions qu'il n'a probablement (toujours à mon avis) pas.

Comme Pie XII a réalisé que ses condamnations de l’idéologie nazie entraînaient sur le terrain encore plus de persécutions et de drames pour les catholiques ou les Juifs, François sait (...) que ses paroles peuvent avoir des conséquences dramatiques dans un certain nombre d’endroits du globe où l’idéologie islamiste est conquérante. ).
Comme Pie XII, le pape François, prend le risque personnel d’être incompris – y compris par les siens.



(Mise à jour)

C'est oublier un peu vite que si Pie XII a bel et bien sauvé les victimes (des milliers de juifs), François a jugé bon de ramener de son périple-éclair à Lesbos uniquement des musulmans (cf. Le Pape à Lesbos), poussant à son extrême-limite le précepte chrétien de l'amour de l'AUTRE, et oubliant l'exhortation de saint Paul aux Galates (5,10): "Faisons le bien envers tous, et surtout envers les frères dans la foi", tout en gardant un silence obstiné sur les persécutions des chrétiens en terre d'Islam
Et cela n'explique pas sa tirade surréaliste mettant sur le même plan de banals faits divers italiens - même sordides - et la sauvagerie du meutre du P. Hamel.

L'aumônier militaire conclut:

Alors ? Ma réaction de Français, prêtre catholique ? Je décide de faire confiance au successeur de Pierre. Non pas que je sois obligé de partager tous ses points de vue en matière politique – car c’est bien de cela dont il s’agit–, mais dans un acte d’humilité et de révérence, j’admets volontiers que le Saint Père est mieux informé et plus intelligent que moi. Saint Pierre, pourtant si faible, ne s’est-il pas entendu dire par le Christ : « Tu es Pierre et sur cette Pierre je bâtirai mon Eglise et les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle » ? Alors, à mon humble place, je veux défendre le Pape François, je veux l’aimer, je veux prier pour lui, pour cette mission immense qui est la sienne : guider le peuple de Dieu et à travers lui l’humanité."


En lisant cela, on se dit qu'au fond, comparé à Benoît XVI, dont les détracteurs se recrutaient parmi ceux qui ont la révolte et la désobéissance au chef dans le sang, François, a de la chance: ceux qui s'opposent à lui sont en grande partie des gens dont le légitimisme est gravé dans l'ADN. Ce qui explique qu'après avoir multiplié les déclarations choquantes, déroutantes, voire carrément ineptes, et apposé sa signature à des décisions flirtant parfois avec l'hérésie (cf. Amoris Laetitia) il continue à bénéficier d'une grande popularité.

* * *

Le site italien Una Vox (souvent très intéressant mais parfois excessif dans sa papophobie sans nuances) consacre à ce dernier épisode en date un éditorial signé "Belvecchio". C'est un exemple (particulièrement) musclé de réaction négative venant de quelqu'un qui a pu entendre le discours papal en v.o., donc sans brouillage d'aucune sorte;
Il a au moins le mérite de rappeler les faits, et de souligner mieux que cela n'a été fait ailleurs celui, inouï, que le Pape a refusé purement et simplement de citer le nom du prêtre martyr de la foi.

Bon sens bergoglien


Una Vox
Belvecchio
(ma traduction)

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Sur l'avion qui le ramenait de Cracovie à Rome, le 31 juillet 2016, Bergoglio a été plutôt expéditif avec des journalistes: «Le voyage est court ... nous allons faire vite, cette fois».
Mais cette hâte ne l'a pas empêché d'accumuler quelques-une de ses habituelles blagues à quatre sous pour en faire une espèce de discours prétendument sensé. Seulement cette fois, peut-être à cause de la hâte, il s'est laissé un peu trop aller, il ne s'est pas rendu compte qu'il les sortait grosses ... en admettant que parfois, il s'en rende compte.

Voici la question d'un journaliste français:

Les catholiques sont sous le choc - et pas seulement en France - après l'assassinat barbare du Père Jacques Hamel dans son église, alors qu'il célébrait la messe. Il y a quatre jours, ici, vous nous avez à nouveau dit que toutes les religions veulent la paix. Mais ce saint prêtre de 86 ans a clairement été tué au nom de l'Islam. Donc, Saint-Père, j'ai deux petites questions. Pourquoi vous, quand vous parlez de ces actes de violence, vous parlez toujours de terroristes, mais jamais de l'islam? Vous n'utilisez jamais le mot «islam». Et ensuite, en plus de la prière et du dialogue, qui sont évidemment tout à fait essentielles, quelle initiative concrète pouvez-vous lancer ou peut-être suggérer pour contrer la violence islamiste?


La question nous semble non seulement pertinente, mais nécessaire, étant donné la volonté précise de Bergoglio en ce sens.
Et voici la réponse Bergoglio, publiée sur le site du Vatican :

Je ne veux pas parler de la violence islamique, parce que tous les jours quand je feuillette les journaux, je vois la violence ici en Italie: celui qui tue sa petite amie, un autre qui tue sa belle-mère ... Et ce sont des catholiques baptisés! Ce sont des catholiques violents ... Si je parle de la violence islamique, je dois aussi mentionner la violence catholique. Tous les musulmans ne sont pas violents; tous les catholiques ne sont pas violents. C'est comme une salade de fruits, il y a de tout, il y a des violents de ces religions. Une chose est vraie, je crois que dans presque toutes les religions, il y a toujours un petit groupe fondamentaliste. Fondamentaliste. Nous, nous en avons. Et quand le fondamentaliste en arrive à tuer – mais on peut tuer avec la langue, et cela c’est l’apôtre Jacques qui le dit, pas moi, et avec un couteau -, je ne crois pas que ce soit juste d’identifier l’islam avec la violence. Ce n’est pas juste et ce n’est pas vrai. J'ai eu un long dialogue avec le Grand Imam d'Al-Azhar et je sais ce qu'ils pensent: ils recherchent la paix, la rencontre. Le nonce d’un pays africain me disait que dans la capitale où il est, il y a toujours une file de gens – c’est toujours plein – à la Porte sainte pour le Jubilé et certains viennent dans les confessionnaux, d’autres prient sur les bancs. Mais la majorité avance, avance jusqu’à l’autel de la Vierge Marie pour prier. Ce sont des musulmans qui veulent faire le Jubilé : ce sont des frères. Quand je suis allé en Centrafrique, je suis allé auprès d’eux. Et l’imam est même monté dans la papamobile. On peut vivre ensemble, bien. Mais il y a des petits groupes fondamentalistes. Je me demande aussi : combien de jeunes – combien de jeunes ! – nous, Européens, nous avons laissés vides d’idéaux, qui n’ont pas de travail, et se tournent vers la drogue, vers l’alcool, et vont là-bas et s’engagent dans des groupes fondamentalistes. Oui, on peut dire que le soi-disant Isis est un Etat islamique qui se présente comme violent, parce que quand il nous fait voir sa carte d’identité, il nous fait voir, comme sur les côtes de Libye, comment ils ont égorgé des Egyptiens ou d’autres. Mais c’est un petit groupe fondamentaliste, qui s’appelle Isis. On ne peut pas dire, je crois que ce n’est ni juste ni vrai, que l’islam soit terroriste.
Le terrorisme est partout! Pensez au terrorisme tribal de certains pays africains... Le terrorisme – je ne sais pas s’il faut le dire, parce que c’est un peu dangereux – grandit quand il n’y a pas d’autre option. Quand au centre de l’économie mondiale il y a le dieu argent et non la personne – l’homme et la femme – : c’est déjà le premier terrorisme. Tu as chassé la merveille de la Création, l’homme et la femme, et tu as placé là l’argent. Voilà le terrorisme de base, contre toute l’humanité. Réfléchissons-y.


Pourtant , la question était précise: «Les catholiques sont sous le choc - et pas seulement en France - après l'assassinat barbare du Père Jacques Hamel dans son église, alors qu'il célébrait la messe».
Mais le Pape ne dépense pas un seul mot pour ce prêtre égorgé au pied de l'autel, donnant la preuve que ce qui vient de se produire l'nnuie beaucoup ... un prêtre catholique tué à l' église! Un évènement qui dans son cœur l'oblige à prendre en considération l'importance du sacerdoce, de la Messe, de l'église ... et même du choc subi par les catholiques. Un évènement que , dans son cœur , il rejette comme un élément perturbant dans sa conception lénifiante de la vie et du monde ... une conception où il n'y a pas de place pour Dieu et ceux qui croient en Dieu, laïcs et clercs.
Qui sait combien de fois il a maudit dans son cœur ces musulmans irresponsables qui avec leur geste l'ont tellement mis dans l'embarras!
Un prêtre tué au nom d'Allah , au pied de l'autel ... mais alors, c'est vrai que certains en veulent à Bergoglio!
Et donc, il n'a pas un mot pour ce prêtre, il fait comme si de rien n'était... demain tout sera oublié ... au fond, il s'agit de choses de foi, de ces choses qui, à trop tirer dessus, finissent par vous faire tomber dans le fondamentalisme ... vous plaisantez? Bergoglio forcé de parler comme un fondamentaliste? Mais pour qui le prenez-vous? C'est quand même le pape!

En revanche, il se laisse aller sur le terrorisme ... cela, oui, c'est important ... ce terrorisme de la belle-mère assassinée par son gendre baptisé, ce terrorisme du dieu argent qui supplante l'homme et la femme ... ce terrorisme qui se cache parfois sous les habits de l'Islam, mais qui souvent revêt ceux du catholicisme ... ce terrorisme qui se sert des jeunes chômeurs, pas comme le terrorisme musulman pratiqué par des jeunes de milieus aisés ... ce terrorisme qui découle du fondamentalisme et tue plus avec la langue qu'avec un couteau ... comme celui que nous pratiquons ici (...)

Beaucoup se sont focalisés sur l'embrouillement recherché des facéties dont Bergoglio a fait étalage sur le «terrorisme», se lançant dans des précisions et des éclaircissements, comme si Bergoglio était susceptible de mises au point. Mais l'aspect le plus troublant de ce bref discours «volant», c'est tout simplement le fait qu'il soit dépourvu de toute référence au prêtre égorgé au pied de l'autel, ainsi que l'absence totale de la moindre référence à Dieu. C'est la marque du bon sens bergoglien: un type qui s'habille en blanc et qui ignore Dieu et ses fidèles. Selon Bergoglio, nous vivons dans un monde plein à craquer de terrorisme, pour mille raisons, mais pas même en songe motivé par le fait que ce monde se moque de Dieu. S'agit-il d'une lacune bergoglienne? Ou plutôt, serait-ce le fait que Bergoglio ne croit pas en Dieu? Et dans un monde plein à craquer de terrorisme, dit Bergoglio, que voulez-vous que soit le terrorisme «islamique» ... surtout quand on considère qu' «on ne peut pas dire, je crois que ce n’est ni juste ni vrai, que l’islam soit terroriste».

Et il a raison Bergoglio, parce que dire que l'islam est terroriste, cela n'a ni queue ni tête ... mais dire que les terroristes sont musulmans est un fait ... et glisser, comme le fait Bergoglio, sur la réalité des faits est du «terrorisme» pur. Surtout parce qu'on engendre une authentique terreur en taisant la valeur d'une présumée religion qui adore un faux dieu. Surtout parce qu'on engendre une authentique terreur en taisant le devoir de convertir au vrai Dieu tous ces pauvres musulmans à travers le monde, qui finissent ainsi comme proies du «terrorisme». Surtout parce qu'on engendre une authentique terreur en disant, comme Bergoglio, que «la majorité avance, avance jusqu’à l’autel de la Vierge Marie pour prier. Ce sont des musulmans qui veulent faire le Jubilé : ce sont des frères». Et c'est la plus sournoise, la plus pernicieuse, la plus diabolique terreur que l'on puisse propager parmi les catholiques: insinuer que les musulmans veulent faire le jubilé avec les catholiques et sont frères. Cela s'appelle le terrorisme psychologique, le terrorisme qui vise à subvertir la réalité et induit l'homme de la rue à apostasier la foi en notre Seigneur.