Interview de François à La Croix


Quelques fragments sélectionnés... de façon purement subjective (17/5/2016, mise à jour le 18)




On annonce comme un scoop la longue interview que le pape François a accordée au directeur de la Croix, Guillaume Goubert, et à l’envoyé spécial du journal à Rome, Sébastien Maillard, (le titre de la couverture, en pleine page, annonce d’emblée le ton, avec cette idée qui tourne décidément au refrain, que nous sommes tous "fils de Dieu").

Avant tout, pardon de doucher l'enthousiasme de certains, mais le fait d’avoir un entretien « exclusif » avec François n’est depuis longtemps plus un scoop. Il a déjà accordé tellement d’interviews, depuis le début de son Pontificat (y compris, en France, à Caroline Pigozzi pour Paris-Match) que celle-ci n’apparaît que comme le dernier épisode en date d’une longue série dont le seul effet durable est la banalisation de la fonction pontificale. A quand une interview à "l’Equipe" (pour la promotion des "migrants" par le sport), ou à "Elle" (pour les droits des femmes) ?
Ceci dit, il paraît qu’il s’agit d’une interview "très ample" où il n’a écarté aucun sujet. Dommage que les médias n’en aient retenu essentiellement que les affaires de pédophilie et le soutien apporté au cardinal Barbarin. Un sujet dont on admettra qu’il ne contribuera pas à ranimer dans notre vieux pays la flamme vacillante de la foi chrétienne, et qui personnellement a cessé de m'intéresser, en particulier à cause de la façon malhonnête dont il est traité par les médias. On peut juste constater que décidément, rien n’a changé. Effet François ou pas, l'hostilité contre l'Eglise est intacte.
Cela dit, à part les relations avec la FSSPX, dont d’autres sites traiteront mieux que moi, les questions abordaient plusieurs thèmes intéressants – ne serait-ce que pour vérifier comment les réponses s’insèrent dans le discours habituel de François et, combien, subrepticement, elles se démarquent de Benoît XVI, et de Jean-Paul II.
L’article est en accès payant, mais j’ai pu récupérer grâce à ma tablette des extraits dont l'accès m’était refusés sur le PC.
On pourra m’objecter qu’il s’agit de passages découpés au ciseau. Certes. Mais le reste ne m’apprend rien de nouveau (il y a, je n’en doute pas, et comme toujours, des choses acceptables). Pour l’intégralité de l’article, je renvoie au site de La Croix, à condition de payer, donc.

[Mes commentaires en rouge].

SYNODES


La Croix : Vous avez convoqué deux Synodes sur la famille. Ce long processus a-t-il, selon vous, changé l’Église ?

Pape François : C’est un processus commencé par le consistoire (de février 2014) introduit par le cardinal Kasper, avant un Synode extraordinaire en octobre la même année, suivi d’un an de réflexion et d’un Synode ordinaire. Je crois que nous sommes tous sortis de ce processus différents de lorsque nous y sommes entrés. Moi également.
Dans l’exhortation post-synodale, j’ai cherché à respecter au maximum le Synode. Vous n’y trouverez pas des précisions canoniques sur ce qu’on peut ou doit faire ou non [a]. C’est une réflexion sereine, pacifique, sur la beauté de l’amour, comment éduquer les enfants, se préparer au mariage… Elle valorise des responsabilités qui pourraient être accompagnées

[a] On peut donc faire ce qu'on veut, et c'est tout le problème de l'interprétation de ce texte ambigu... ce qu'ont bien compris les 'progressistes'

RACINES DE L'EUROPE


La Croix : Dans vos discours sur l’Europe, vous évoquez les « racines » du continent, sans jamais pour autant les qualifier de chrétiennes. Vous définissez plutôt « l’identité européenne » comme « dynamique et multiculturelle » [a]. Selon vous, l’expression de « racines chrétiennes » est inappropriée pour l’Europe ?

Pape François : Il faut parler de racines au pluriel car il y en a tant. En ce sens, quand j’entends parler des racines chrétiennes de l’Europe, j’en redoute parfois la tonalité, qui peut être triomphaliste ou vengeresse. Cela devient alors du colonialisme. Jean-Paul II en parlait avec une tonalité tranquille [b]. L’Europe, oui, a des racines chrétiennes. Le christianisme a pour devoir de les arroser, mais dans un esprit de service comme pour le lavement des pieds [c].

[a] Allusion au discours pour la remise du Prix Charlemagne, cf. Le Pape et les racines de l'Europe
[b] Oublié, Benoît XVI, le Pape européen par excellence, qui a consacré au sujet des racines chrétiennes de nombreuses réflexions... Le Pape lit-il, de temps en temps?
[c] des musulmans?

"MIGRANTS"


La Croix : Vous avez posé un geste fort en ramenant des réfugiés de Lesbos à Rome le 16 avril dernier. Mais l’Europe peut-elle accueillir tant de migrants ?

Pape François : C’est une question juste et responsable parce qu’on ne peut pas ouvrir grand les portes de façon irrationnelle. Mais la question de fond à se poser est pourquoi il y a tant de migrants aujourd’hui. Quand je suis allé à Lampedusa, il y a trois ans, ce phénomène commençait déjà.
Le problème initial, ce sont les guerres au Moyen-Orient et en Afrique et le sous-développement du continent africain, qui provoque la faim. S’il y a des guerres, c’est parce qu’il y a des fabricants d’armes – ce qui peut se justifier pour la défense – et surtout des trafiquants d’armes [a]. S’il y a autant de chômage, c’est à cause du manque d’investissements pouvant procurer du travail, comme l’Afrique en a tant besoin [b].
Cela soulève plus largement la question d’un système économique mondial tombé dans l’idolâtrie de l’argent. Plus de 80 % des richesses de l’humanité sont aux mains d’environ 16 % de la population. Un marché complètement libre ne fonctionne pas. Le marché en soi est une bonne chose mais il lui faut, en point d’appui, un tiers, l’État, pour le contrôler et l’équilibrer. Ce qu’on appelle l’économie sociale de marché.

Revenons aux migrants. Le pire accueil est de les ghettoïser alors qu’il faut au contraire les intégrer. À Bruxelles, les terroristes étaient des Belges, enfants de migrants, mais ils venaient d’un ghetto. À Londres, le nouveau maire a prêté serment dans une cathédrale [c] et sera sans doute reçu par la reine. Cela montre pour l’Europe l’importance de retrouver sa capacité d’intégrer. Je pense à Grégoire le Grand, qui a négocié avec ceux qu’on appelait les barbares, qui se sont ensuite intégrés.

Cette intégration est d’autant plus nécessaire aujourd’hui que l’Europe connaît un grave problème de dénatalité, en raison d’une recherche égoïste de bien-être. Un vide démographique s’installe [d]. En France toutefois, grâce à la politique familiale (???), cette tendance est atténuée.

[a] Cf discours lors du rite du lavement des pieds du jeudi saint
[a] On retrouve le Pape des discours "altermondialistes", des mouvements populaires, càd le "François" plus activiste-agitateur politique que Vicaire du Christ
[c] A côté d'une femme voilée!!
[d] Cf. Plus d'immigrés, moins d'enfants, le Pape est parfaitement en ligne avec le pouvoir mondialiste

ISLAM


La Croix : La crainte d’accueillir des migrants se nourrit en partie d’une crainte de l’islam. Selon vous, la peur que suscite cette religion en Europe est-elle justifiée ?

Pape François : Je ne crois pas qu’il y ait aujourd’hui une peur de l’islam, en tant que tel, mais de Daech et de sa guerre de conquête, tirée en partie de l’islam. L’idée de conquête est inhérente à l’âme de l’islam, il est vrai. Mais on pourrait interpréter, avec la même idée de conquête, la fin de l’Évangile de Matthieu, où Jésus envoie ses disciples dans toutes les nations.
...


La Croix : L’importance de l’islam aujourd’hui en France comme l’ancrage historique chrétien du pays soulèvent des questions récurrentes sur la place des religions dans l’espace public. Quelle est, selon vous, une bonne laïcité ?

Pape François : Un État doit être laïque. Les États confessionnels finissent mal. Cela va contre l’Histoire. Je crois qu’une laïcité accompagnée d’une solide loi garantissant la liberté religieuse offre un cadre pour aller de l’avant. Nous sommes tous égaux, comme fils de Dieu ou avec notre dignité de personne. Mais chacun doit avoir la liberté d’extérioriser sa propre foi. Si une femme musulmane veut porter le voile, elle doit pouvoir le faire. De même, si un catholique veut porter une croix. On doit pouvoir professer sa foi non pas à côté mais au sein de la culture.

VALEURS NON NÉGOCIABLES


La Croix : Dans ce cadre laïque, comment les catholiques devraient-ils défendre leurs préoccupations sur des sujets de société, tels que l’euthanasie ou le mariage entre personnes de même sexe ?

Pape François : C’est au Parlement qu’il faut discuter, argumenter, expliquer, raisonner [a]. Ainsi grandit une société.

[a]. C'est le fameux principe à géomérie variable "Je ne m'immisce pas". Traduction dans ce cas "Ne comptez pas sur moi"...

VENUE EN FRANCE


La Croix : Vous avez promis de venir en France. Quand un tel voyage serait-il envisageable ?

Pape François  : J’ai reçu il y a peu une lettre d’invitation du président François Hollande. La Conférence épiscopale m’a aussi invité. Je ne sais pas quand aura lieu ce voyage car l’année prochaine est électorale en France et, en général, la pratique du Saint-Siège est de ne pas accomplir un tel déplacement en cette période. L’an dernier, quelques hypothèses ont commencé à être émises en vue d’un tel voyage, comprenant un passage à Paris et dans sa banlieue, à Lourdes et par une ville où aucun pape ne s’est rendu, Marseille par exemple [a], qui représente une porte ouverte sur le monde.

[a] Et par hasard aussi, peut-être? Il y a tellement de villes où aucun pape n'est allé, mais il est vrai Marseille est particulièrement représentative du remplacement de population

Mise à jour 18/5


Je lis à l'instant ce commentaire d'Antonio Socci, sur sa page Facebook, au passage sur L'Islam, là où le Pape a ces propos stupéfiants dans la bouche... d'un Pape:

«L’idée de conquête est inhérente à l’âme de l’islam, il est vrai. Mais on pourrait interpréter, avec la même idée de conquête, la fin de l’Évangile de Matthieu, où Jésus envoie ses disciples dans toutes les nations ».

Bergoglio a-t-il au moins une idée de ce qui est écrit dans le Coran ? A-t-il jamais lu vraiment l'Évangile ?
Dans sa frénésie de justifier l'Islam et de minimiser les violences de son histoire (depuis le début), Bergoglio en arrive à formuler ce jugement inouï qui met sur le même plan ce qu'écrit le Coran avec ce qu'on lit dans l'Évangile.
Il cite en particulier le mandat missionnaire de Jésus ("Allez, faites des disciples de tous les peuples, les baptisant au nom du père et du fils et du Saint-Esprit").
Cela vous semble-t-il une invitation à la conquête militaire ? Quand Jésus a-t-il invité à conquérir et à sservir les hommes et les peuples ?
Comment Bergoglio peut-il dire que l'évangélisation, l'annonce de l'Amour crucifié, c'est-à-dire du Christ mort et ressuscité, qui a conduit presque tous les apôtres à mourir massacrés, et presque tous les papes des 3 premiers siècles à être martyrisés, est interprétable comme une invitation à conquérir, tuer et piller?