Le Pape et le nombre "666"


Il a refusé un don de 16 millions plus "666" mille pesos offerts par le président (catholique mais libéral) argentin Mauricio Macri à une fondation papale. Occasion de revenir sur une énigme (16/6/2016)

 

1. Les bonne oeuvres de François


Il y a deux semaines, dans son billet sur www.chiesa, Sandro Magister titrait sur «LA RÉVOLUTION PÉDAGOGIQUE DE FRANÇOIS». Et il évoquait une des inititiatives qui lui tiennent le plus à coeur, "Scholas Occurrentes" (écoles pour la rencontre), un réseau de quelque « 400 000 écoles, réparties dans environ 80 pays sur les cinq continents, [qui] depuis le 15 août 2015 constituent une "fondation pieuse" de droit pontifical, érigée comme telle par un chirographe du pape», prolongement aujourd'hui revêtu de toute l'autorité du Pape d'une idéee qu'il avait développée à Buenos Aires à l'époque où il en était archevêque.

Dans l'article, Sandro Magister souligne à quel point «dans les programmes, les objectifs, les activités [tels qu'ils apparaissent sur le site des "Scholas Occurrentes"], on ne trouve rien, mais vraiment rien, de spécifiquement chrétien, et encore moins de catholique. Et cela avec l'évidente approbation du pape. Parce que, quand on parcourt les discours, désormais nombreux, que François a adressés aux Scholas, le silence en ce qui concerne le Dieu chrétien, Jésus, l’Évangile, est quasi total».
Et il conclut:
«Pendant des siècles, les écoles de la Compagnie de Jésus ont été le phare de l'instruction catholique. Le paradoxe, c’est que, aujourd’hui, le premier pape jésuite se fait le promoteur très actif d’une éducation scolaire totalement sécularisée».

L'article, très intéressant en lui-même, est à lire en entier, en ce qu'il confirme objectivement l'engagement de François à insérer son Pontificat dans le "Nouvel Ordre Mondial".
Mais il a bien sûr un lien avec le sujet qui nous occupe ici.

2. Les antipathies sélectives du Pape


Une semaine plus tard, cette fois sur Settimo Cielo, le même Sandro Magister titrait: «BERGOLIO ET SES AMIS CLAQUENT LA PORTE À MACRI» (le président nouvellement élu de l'Argentine, succédant à Cristina Kirchner)

Il y faisait état d'«un don de 16 millions 666 000 pesos, équivalant à 1,16 millions de dollars, accordé par le gouvernement argentin de Mauricio Macri en soutien des programmes éducatifs des Scholas Occurrentes. Lorsque le 30 mai, la nouvelle est parvenue au Vatican, le pape - qui, avec l'antipéroniste libéral Macri n'a pas vraiment d'atomes crochus - l'a très mal accueillie, selon les déclarations de ses amis argentins.
(...)
Et, huit jours plus tard, le 9 Juin, les dirigeants de Scholas Occurrentes, José María del Corral et Enrique Palmeyro, ont communiqué par lettre au gouvernement qu'ils refusaient la donation
(cf. fac-similé de la lettre ici: www.lanacion.com.ar)».

3. Le post-scriptum du Pape


Mais l'affaire ne s'arrête pas là.
Le quotidien italien "Il Foglio", écrivait le 15 juin:

«Le site "Vatican Insider" a révélé récemment que François avait refusé un don de 16 millions 666.000 pesos offerts par le président argentin Mauricio Macri à la fondation papale Scholas Occurrentes: dans un pos-scriptum le pape avait motivé le refus en expliquant qu'il n'aime pas le nombre "666"».

On peut constater que le post-scriptum ne figure pas dans la lettre officielle adressée au gouvernement argentin.
L'information serait donc à vérifier, ou au moins à corriger (et on peut penser que les "666" mille pesos s'ajoutant au million, constituent une provocation du président argentin, reçu très froidement par le Pape lors d'une première rencontre en février 2016, qui pourrait expliquer le mécontentement de François)
Mais le fait qu'elle ait été donnée sur la version en espagnole d'un site aussi autorisé que "Vatican Insider", l'organe de presse semi-officieux du Pape, puis reprise, avec moult détails sous la plume d'Andrea Tornielli en personne, càd l'un des homme de confiance de François, dans son rôle habituel de pompier, contribue à la rendre crédible, même si la réaction de ce dernier n'a pas revêtu le caractère officiel d'un post-scriptum.

"Il Foglio" concluait:

«Le post-scriptum rappelle combien le Pape accorde de l'importance à la figure du diable, qu'il évoque constamment: tandis que les catholiques eux-mêmes semblent l'avoir presque relégué dans un coin de la sacristie, François ne cesse de leur rappeler que le "prince de ce monde" est un acteur réel, qu'il est loin d'être un mythe ou une métaphore. (...) L'ironie du pape dissimule parfois une mise en garde très grave; le président argentin Macri devrait prendre garde aux avertissements de François».

4. Une troublante coïncidence


Je termine par une remarque personnelle - et une question.
Il est piquant de constater, non pas que le Pape croit en l'existence du diable (ce dont personne ne doute...), mais qu'il accorde du crédit aux "légendes" entourant "666", le fameux "chiffre" de la Bête, qui apparaît dans le chapitre 13 de l'Apocalypse, verset 18: Celui qui a l’intelligence, qu’il se mette à calculer le chiffre de la Bête, car c’est un chiffre d’homme, et ce chiffre est six cent soixante-six.

Il m'est immédiatement revenu à l'esprit un article troublant lu il y a deux ans sur un blog italien (benoit-et-moi.fr/2014-II-1/actualites/666).
L'auteur observait qu'en additionnant les numéros attribués aux lettres du nom BERGOGLIO (en majuscules) selon le code ASCII on obtient précisément... 666 !!! (il y avait même une "erreur" dans l'article, le nom du cardinal TURCOTTE ne permettait d'obtenir 666, comme c'était affirmé).
Ce qui est pour le moins troublant (même si je connais d'avance toutes les objections qu'on pourrait soulever aux interprétations ésotériques)

Le Pape le sait-il?