Leonardo DiCaprio chez le pape


Il est reçu comme un chef d'état (29/1/2016)

 

Le pape François a reçu, jeudi 28 janvier, l'acteur et producteur américain Leonardo DiCaprio...
Aucun détail n'a été donné sur cet entretien d'ordre privé, qui s'inscrit parmi les centaines d'audiences accordées par le pape à des personnalités de toutes sortes. Elevé à Los Angeles dans une famille catholique d'origine italienne et allemande, Leonardo DiCaprio se dit athée. Ce dernier a exposé au pape son engagement pour la défense de l'environnement, a tout de même fait savoir le Vatican.
La star de 41 ans a reçu le 22 janvier le prix Crystal Award, lors du Forum économique mondial à Davos, pour son engagement en faveur de l'environnement. DiCaprio est depuis 1998 à la tête d'une fondation qui porte son nom. Celle-ci oeuvre pour la protection de la diversité, la conservation des océans et des espaces naturels, luttant contre les conséquences néfastes des changements climatiques.
(www.tdg.ch)





Une curiosité que personne ne veut relever.


Contrairement à ce qu'affirme l'article de la Tribune de Genève cité ci-dessus, la rencontre du Pape et de l'acteur a été marquée par une singularité qui vaut d'être soulignée.
J'ai observé pendant des années les audiences privées concédées par Benoît XVI, et rassemblé d'innombrables photos pour mon site. Ces audiences étaient réglées par un protocole très strict, et (à ma connaissance) seuls les chefs d'état ou de gouvernement étaient reçus dans le bureau du Pape, accompagnés de leur suite; le Saint-Père s'asseyait à son bureau, tandis que son hôte prenait place en face de lui. Après les politesses préliminaires mitraillées par les photographes, l'entretien se poursuivait en privé.
La rencontre se terminait toujours par un échange de cadeaux, et une photo de groupe.
C'est le protocole qui a eu cours avec Sarkozy, Obama, Poutine, Berlusconi... bref, tous les puissants de ce monde, chacun d'eux étant reçu non pas en tant que personne individuelle, mais représentant d'un peuple.

Il est aussi arrivé à Benoît XVI de rencontrer des célébrités (des sportifs, je pense notamment à Franz Beckenbauer et Roger Federer), mais les photos officielles qui sortaient ensuite se limitaient à décrire des rencontres informelles au terme de l'audience générale du mercredi.
Or, le protocole très spécial que je viens de décrire est très exactement celui auquel Leonardo DiCaprio a eu droit.
Il ne s'agit pas ici de formuler un jugement sur l'homme, ni sur l'acteur génial qu'il est peut-être, et cela n'empêche pas de souligner qu'il s'est comporté avec une courtoisie et un respect pour celui qui reste le chef de l'Eglise, qui pourrait servir d'exemple à beaucoup de leaders politiques (sur la vidéo de La Repubblica, on le voit à trois reprises baiser la main de François, qui ne se dérobe pas).

Mais on peut se demander: à quel titre Leonardo DiCaprio, qui ne représente au fond que le microcosme de l'industrie du spectacle et la quintessence du politiquement correct imposé par le nouvel ordre mondial a-t-il été reçu? Et qu'a-t-il fait de si exceptionnel (en dehors de ses performances d'acteur, qui n'ont strictement aucun rapport avec l'Eglise) aux yeux du Pape pour avoir droit à un tel honneur?