Les mails d'Hillary


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Il en va tout autrement
Ici, nous ne sommes plus dans la théorie du complot classique, où quelques illuminés cherchent à interpréter les faits avec des clés inappropriées. Si complot il y a, il est le fait des forces qui contrôlent les médias du monde entier.
Honte à nos journalistes, qui manipulent l'opinion en cachant la vérité derrière des anecdotes (dans le cas qui nous occupent, des scandales sexuels, car c'est ce qui est censé intéresser les gens) pour empêcher le public anesthésié d'avoir accès à l'information à laquelle il a droit - en l'occurence des faits gravissimes qui pourraient précipiter le monde dans le chaos.

Dans sa conclusion, Blondet prédit qu'Hillary Clinton gagnera les élection.
Nous verrons.

[Rien] ne parvient à bloquer l'escension d'Hillary vers la Maison Blanche


Maurizio Blondet
1er novembre 2016
Ma traduction [*]


[*] J'ai dû "censurer" deux ou trois passages... et le titre!


Comme je suis désolé pour les soi-disant «journalistes». Contraints à défendre l'honneur d'Hillary Clinton (honneur déjà tombé en morceaux) et à se censurer, ils perdent, scoop après scoop, le scandale politico-sexuel le plus chaud de l'histoire récente, goûteux à souhait. Au lieu de cela, ils doivent garder le silence.

Commençons par Anthony Weiner [ndt: voir sa notice wikipedia en anglais, celle en français étant décidément édulcorée], le compagnon (...) de l'arabo-saoudienne Huma Abedin, qui est la factotum et la plus intime confidente (..) d'Hillary. Lui, Weiner, fait partie de la «famille» Clinton, il a essayé de se faire élire maire de New York. Il s'est sabordé lui-même, à cause de SMS envoyés à une fille de 15 ans, dans lesquels il se vantait, selfies à l'appui, d'être «perpétuellement en érection». Or, il s'avère que dans son ordinateur étaient conservés 600 mille mails, parmi lesquels une abondante correspondance entre Huma Abedin et la Clinton, émanant du serveur privé de la candidate démocrate à la Maison Blanche. Le contenu des mails a incité le chef du FBI, James Comey à annoncer - quelques heures avant le vote - qu'il rouvrait l'enquête sur les mails privés d'Hillary, qu'il avait lui-même réussi à étouffer jusqu'à l'été dernier; cette fois, il n'y a pas réussi, en raison aussi d'une révolte des agents du FBI qui veulent et doivent poursuivre l'enquête.

Dommage que la Botteri [ndt: envoyée "spéciale" de la principale chaîne publique italienne aux Etats-Unis, on peut remplacer son nom par celui de n'importe quel correspondant aux Etats-Unis de n'importe quel média, dans n'importe quel pays d'Occident], pour gagner ses 200 mille euros annuels, n'ait jamais expliqué dans ses reportages pourquoi ces mails sont un acte d'accusation très grave contre Killary.

Rappelons brièvement les faits: quand elle est devenue secrétaire d'Etat, Hillary a eu l'obligation d'envoyer ses mails et messages variés depuis le serveur public du ministère, à la fois pour des raisons de sécurité et de confidentialité, et parce qu'un ministre doit laisser des traces claires de chacune de ses actions .

Au lieu de cela, que fait la Clinton? Elle installe son propre serveur, privé, physiquement situé dans l'une de ses résidences ou bureaux, et envoie sa correspondance à partir de là: accessibles aux espions de toutes sortes (peut-être des hacker russes), mais soustraits à la mémoire publique.

Ceci est déjà une infraction pénale très grave de la part d'un ministre. Mais elle est ignorée: même si le président Obama le savait parfaitement, au point qu'il a souvent communiqué avec Hillary via le serveur illégal sous un pseudonyme ... Tout le monde se tait. Au moins jusqu'à 2014, quand se met en place la Commission sur les événements de Benghazi: ce jour de 2012, où l'ambassadeur Christopher Stevens et son escorte de Marines sont tués par les «rebelles» libyens dans des circonstances tout sauf claires. A cette occasion, l'ambassadeur et ses Marines ne furent pas secourus; à l'armée prête à partir avec des hélicoptères, l'ordre fut donné de ne pas bouger: stand down. Etait-ce [par] Hillary, la ministre? Et pourquoi?

C'est seulement alors que la commission parlementaire demanda la documentation, l'échange de mails et d'autres communications de ces moments, et découvrit que rien n'existait au Département d'Etat. Fait d'une extrême gravité, parce que, selon la loi sur la liberté d'information (Freedom of Information Act) les dirigeants publcs ont l'obligation de rendre compte de leurs actes avec les documents originaux.
Où sont les traces de vos actes, madame? Elles sont sur le serveur privé.
Remettez-les, Madame Clinton. Et en effet, elle remet les mails. Et là, on découvre que sur les 60 mille mails, son staff - certainement sur ses instructions - en a effacé 30 mille. Et attention, effacé avec le programme BleachBit, c'est-à-dire avec une méthode spécifique - et laborieuse - afin d'en rendre impossible la récupération, même par des experts juridiques.

Comment la Clinton se justifie-t-elle? Les 30 mille mails effacés étaient privés, explique-t-elle aux agents du FBI. Et qui a décidé qu'ils étaient privés, et non d'intérêt public, voire judiciaire? Elle et son entourage. Les gens du FBI ne marchent pas, ils commencent à lui faire le genre de questions qui sont très semblables à des interrogatoires de suspects: et elle répond avec une quantité de «je ne me souvient pas» sur une quantité de détails.

Les agents du FBI veulent l'inculper et aller au fond de l'affaire. Mais le ministre de la Justice (Attorney General) Loretta Lynch, est une grande amie de Bill Clinton; et Bill lui a parlé, pendant une demi-heure, non pas dans un bureau mais au bord de la piste d'un aéroport, un super endroit pour éviter les écoutes. Et après cette interview les agents du FBI sse voient refuser par Loretta Lynch les autorisations pour ouvrir une enquête, convoquer des témoins, perquisitionner, et ainsi de suite.

Ainsi, Hillary entre dans la campagne présidentielle sous les meilleures, les plus solides auspices. La presse, la télé, le Parti démocrate, même le Parti républicain sont tous avec elle, et l'entourent d'éloges et de respect. Et cela rime bien avec les grands bailleurs de fonds - parmi lesquels Soros (...). Mais parmi les contributeurs, il y a évidemment Goldman Sachs, les émirs, le prince héritier saoudien qui se vantera dans une interview (immédiatement démentie) d'avoir contribué à 20% de la campagne de la candidate préférée de tous les pouvoirs.

De sorte que, quand Wikileaks commença à diffuser des milliers de mails échangés entre Clinton et son staff, les médias font tout pour en ignorer le contenu, choisissant plutôt d'aller interviewer quelques dames dont Trump avait touché le derrière 35 ans auparavant. Parce que ces mails sont extrêmement compromettants. Il révèlent de plus en plus clairement un certain nombre d'activités louches d'une personnalité sans scrupules, ayant des tendances à la dissimulation; ils montrent qu'en tant que ministre, la Clinton a accompli toutes sortes d'actes illégaux; bien entendu, elle recevait des pots de vin énormes en échange de faveurs; évidemment, pas elle directement. C'est la Fondation Clinton, la fondation milliardaire "humanitaire" fondée avec son mari qui les recevait comme «hommages» et «cadeaux d'anniversaire pour Bill» (1 million de dollars), se révélant de plus en plus «une famille mafieuse, de type crime organisé» comme comme l'a dit dans une interview à la radio un ancien Directeur adjoint du FBI James Kallstrom: «les Clinton sont une famille du crime, la Fondation Clinton est un égout».

Ou, comme l'a illustré Donald Trump: «Plus Wikileaks publie de mails, et plus les lignes de démarcation entre la Fondation Clinton, la charge de Secrétaire d'Etat et les finances personnelles des Clinton sont confuses».

Les médias ont réussi, bien ou mal, à "ne pas donner" les nouvelles qui sortaient à jet continu par wikileaks. Tout semblait aller pour le mieux pour la candidate (fraude électorale déjà en cours: à ce jour, 22 millions d'électeurs ont voté par anticipation, par la poste), quand voilà que le chef du FBI lâche la bombe: l'enquête sur les mails disparus du serveur privé d'Hillary est rouverte. Parce que dans l'ordinateur portable de Weiner, le pédophile online mari d'Abedin, on a trouvé 650 mille mails émanant «de l'entourage Clinton». Dont beaucoup du serveur privé lorsque la Clinton était ministre. On verra combien: peut-être les 60 mille originaux, dont la Clinton et ses compères ont donné seulement la moitié, ayant si soigneusement effacé les 30 mille restants?

«Je n'ai pas la moindre idée de la façon dont ces mails ont fini sur l'ordinateur portable de mon mari», a dit plaintivement Huma Abedin aux hommes du FBI. Oui, parce que les choses vont très mal pour elle: admettons qu'elle gardait une copie des mails de la ministre Hillary, contenant sans doute aussi des secrets d'Etat, dans quel but? Il faut se rappeler qu'elle est née en Arabie Saoudite, qu'elle entretient des relations particulières avec le royaume; son père et sa mère appartiennent à la secte des Frères musulmans; et elle, leur fille, a des relations avec la Muslim World League (Ligue islamique mondiale), une organisation que la Clinton elle-même a qualifié de «financière du terrorisme islamique».

Ces mails pouvaient-il finir au renseignement saoudien? Chez les Frères musulmans, qui par ailleurs ont fait plusieurs "nids" dans l'administration Obama? Ici, on risque la haute trahison. L'autre hypothèse possible est que tout ce matériel a été conservé comme pouvant servir à faire chanter Hillary, la future locataire de la Maison Blanche: hypothèse non moins grave. Et pourquoi Huma a-t-elle un ordinateur en commun avec Weiner, son mari juif dont il dit qu'elle s'était séparée après le scandale sexuel dans lequel il était impliqué?

Finalement un journal mainstream, important sinon "central", le Chicago Tribune, a écrit: «Les démocrates devraient demander à Clinton de renoncer» à la présidence. «Que va-t-il se passer si elle est élue? Pensez à un pays qui souffre d'une crise économique et du chaos incessant au Moyen-Orient, et qui doit faire face à un président sous enquête judiciaire - Mme Clinton s'est disqualifiée elle-même». Puis une réflexion sur les mystérieuses richesses (un million quatre cent mille dollars) de la "famille Clinton": «Les Clinton ne sont ni d'habiles marchands, ni des traders, ni des industriels. Ils n'ont jamais produit rien de tangible. Ils n'ont pas la science et les brevets qui puissent expliquer les millions et les millions de dollars de leur immense fortune. Ce qu'ils ont, c'est l'influence. Et ils ont instrumentalisé notre gouvernement fédéral pour la vendre».

Mais le Chicago Tribune est restée une voix isolée. Passées les première heure de panique pour la réouverture de l'enquête du FBI, Hillary a proclamé: «dans les 650 mille mails de (..) Weiner, il n'y a rien, la cause est vide». On voit qu'Huma Abedin l'a tranquillisée sur le contenu.

Pour superviser l'enquête du FBI sur la Clinton, la General Attorney Lynch, a placé un certain Peter Kadzik, qui est le meilleur ami de John Podesta [le directeur de campagne de la Clinton, une vieille connaissance! cf. Vers un Printemps catholique?], son avocat dans le passé («il m'a évité la prison», dit Kazik dans un mail), et l'un de ces fonctionnaires que John Podesta a convoqués en secret, juste après qu'Hillary eût déposé devant la Commission parlementaire sur les faits de Benghazi. En somme, ils sont tous à peu près sûrs que les dégats seront réparés, et que la Clinton va entrer à la Maison Blanche. Là où tous les pouvoirs transnationaux la veulent fortement.

Une preuve en est donnée par le soutien que lui a accordé le Financial Times de Londres: un soutien tardif, apparemment concomitant avec la nouvelle de la réouverture de l'enquête du FBI. Les motivations sont très éloquentes: «Un seul candidat a les références. Mme Clinton a servi comme First Lady, sénateur de New York et Secrétaire d'État ... M. Trump [..] a insulté les alliés, menaçant de leur enlever le parapluie nucléaire en Asie de l'Est, de marginaliser l'OTAN et de déclencher la guerre commerciale».
Conclusion du Financial Times: La Clinton a bien quelques défauts, mais «Trump a fait preuve de mépris pour la démocratie américaine elle-même». Il est éloquent que le journal de la City identifie le parapluie nucléaire sur le Japon, l'OTAN, la mondialisation continue, avec «la démocratie elle-même».

Donc, nous pouvons prédire: Hillary 'gagnera'. Bien que tout le monde sache désormais qui elle est vraiment et ce qu'est sa «famille» (dans le sens de la famille Gambino [une des principales familles mafieuses de NY]).

La véritable incertitude n'est pas le vote du 8 Novembre. C'est ce qui se passera après: le FBI renoncera-t-il à la poursuivre? Le phénomène révolutionnaire qui a trouvé en Trump le candidat anti-système, s'évanouira-t-il comme s'est évanoui par exemple le Tea Party d'il y a quelques années?