ONU et église luthérienne alliés contre la vie


A deux mois de la visite du Pape à Lund, en Suède pour commémorer le cinquème centenaire de la Réforme, une information aussi éclairante qu'inquiétante (22/8/2016)

>>> Photo ci-contre: Antje Jackelen (voir ICI)

 

A propos du Pape, je pense à l'immortelle réplique des Fourberies de Scapin: Que diable allait-il faire dans cette galère? J'aurais pu la choisir comme titre à cet article.
Et c'est justement la réponse à cette question, qui pose problème, surtout quand on sait que presque à la même époque, le pape ne se rendra pas au Congrès Eucharistique italien.
L'occasion serait certes idéale pour rappeler haut et fort les principes inaliénables du "droit à la vie" que défend l'Eglise.
Mais recevant le 4 mai 2015 Antje Jackelen, "la première archevêque femme de Suède", François dans son discours de bienvenue (w2.vatican.va), s'est bien gardé d'aborder de front les sujets qui fâchent (à commencer par le plus visible, une femme-évêque...!), se contentant d'allusions vagues, sinon subliminales.
Espérons qu'il saura élever la voix à Lund, le 31 octobre

En attendant, et pour se faire une idée de la situation qui attend le Pape dans le pays qui héberge "la deuxième plus importante dénomination luthérienne au monde", voici le résumé, paru avant-hier sur la Bussola, d'un article paru sur le site anglophone pro-vie C-Fam.

 

Église luthérienne et ONU ensemble contre la famille et la vie


Ermes Dovico
20/08/2016
www.lanuovabq.it
Ma traduction

* * *

Une alliance singulière pour faire pression sur les chefs religieux et les convaincre qu'il n'y a pas d'incompatibilité entre la foi et les nouveaux "droits de l'homme" propagés aujourd'hui, la contraception, l'avortement, l'éducation sexuelle dès l'enfance et la reconnaissance juridique des unions homosexuelles.
Comme le rapporte Rebecca Oas, de C-Fam, une ONG engagée dans la défense de la vie à naître et de la famille naturelle, les alliés en question sont le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), dont le contrôle des naissances est l'un des objectifs (caché derrière l'expression plus large et plus vague "droits sexuels et de santé reproductive"), et l'Eglise de Suède, qui, avec ses sept millions de membres - selon les chiffres annoncés sur son site Web - est la deuxième plus importante dénomination luthérienne au monde (ndt: article de C-fam ICI).

L'alliance s'est parfectionnée lors d'une manifestation récente organisée sur le sol suédois, intitulée «Les femmes, la foi et les droits humains», au terme de laquelle a été publié un document commun (en anglais) où le FNUAP remerciait Antje Jackelen, la première archevêque femme de Suède, pour «son sage leadership, son conseil et son soutien à travers l'ensemble du processus».

Si jusqu'à il y a quelques années, les dirigeants du FNUAP considéraient comme la religion l'un des plus grands obstacles à la diffusion des droits sexuels ainsi conçus, on comprend que le "havre" offert par l'Eglise de Suède ait été très bien accueilli par les fonctionnaires des Nations Unies. Il va sans dire que l'objectif principal de cette alliance est de tenter de conditionner l'Eglise catholique, pour l'entraîner dans ce processus de relativisation de la morale qui en Occident est en cours depuis un certain temps.

En 1994, à la Conférence internationale sur "Population et Développement" organisée par l'ONU au Caire, les tentatives de créer un "droit à l'avortement" comme méthode de planification familiale, et de redéfinir le concept de famille firent naufrage grâce à la vive opposition de Jean-Paul II, qui, en vue de la Conférence, écrivit une lettre aux chefs d'Etat du monde entier pour dénoncer les ambiguïtés et les risques inhérents au document préparatoire, recueillant principalement le consensus décisif des pays pauvres qui auraient été les plus touchés par les politiques de contrôle des naissances telles qu'elles étaient définies déjà alors.

Dans l'intervalle, la sécularisation a suivi son cours et ses effets sont particulièrement évidents précisément en Suède, où l'Eglise luthérienne soutient l'avortement légal depuis 2009 et célèbre les "mariages" homosexuels. Le tout dans un contexte national parmi les moins religieux du monde, qui devrait donner à réfléchir à ceux qui croient que l'Eglise doit s'adapter aux modes et aux coutumes de la société: dans le pays scandinave, à peine 2% des luthériens déclarent aller régulièrement à l'église et seulement 15% croient en Jésus (des données qui montrent que plus le christianisme s'éloigne du Christ et de la mission qu'il a confiée à l'Eglise, de protection de la foi et de la morale, plus son message devient vide de sens et perd sa force d'attraction) .

Compte tenu de ces prémisses, il n'est donc pas étonnant que, dans le rapport du FNUAP, rédigé sous la supervision de Jackelen et d'autres membres importants du luthéranisme suédois, l'Eglise catholique soit critiquée et en particulier le rapport final du Synode sur la famille, qui réaffirme (??) le magistère de toujours sur l'avortement et les unions homosexuels. Un magistère en défense la dignité et de la nature de la personne humaine qui ne plaît pas aux participants à la conférence suédoise, si bien que Julie Clague, professeur de théologie, à la fin de son intervention critique contre les positions catholiques écrit: «Il faut un soutien solide pour pousser au changement», demandant entre autres que les femmes et les laïcs prennent part aux processus de prise de décision internes à l'Église.

Que la famille naturelle soit un obstacle par rapport aux objectifs du FNUAP s'avère clair dans un autre passage du document où il est affirmé qu'«il y a certains éléments qui contestent activement l'agenda des droits de l' ONU. Parmi eux, il y a ceux qui réclament aux Nations Unies d'adopter le concept de "famille naturelle"». Des requêtes qui sont pourtant pleinement conformes à l'article 16 de la Déclaration universelle des droits de l' homme, qui stipule que «la famille est l'élément naturel et fondamental de la société et mérite d'être protégée par la société et l'Etat»: un concept confirmé par une résolution du Conseil des droits de l' homme des Nations Unies (qui reconnaît que la famille est «le milieu naturel pour la croissance et le bien-être de tous ses membres et en particulier des enfants»), adoptée en Juillet grâce à l'activisme du monde pro-famille et malgré les protestations des associations LGBT et pro- avortement, ce qui confirme qu'une partie importante de la bataille se joue justement au sein des organes des Nations Unies.

Le "pied-de-biche" utilisé pour démanteler la défense de la vie et la famille naturelle est précisément la promotion des «droits sexuels et de santé reproductive», que l'Eglise de Suède approuve ouvertement également dans un autre document, lequel est surprenant pour un aspect: la prétendue nécessité de bon nombre de ces "droits" (qui comprennent la reconnaissance de l'identité de genre selon la vision des LGBT et l'avortement légal) n'est certes pas justifiée par des références bibliques (d'ailleurs, il serait impossible d'en trouver), mais par de nombreuses références à un rapport de la Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF), la multinationale des avortements. Est-il bien sûr que les "nouveaux droits" sont compatibles avec la foi?