Un Pape populiste (2)



Après Andrea Gagliarducci, Sandro Magister consacre son dernier billet sur www.chiesa à l'analyse de Loris Zanatta, en l'enrichissant de nombreux renvois personnels (21/4/2016)

>>> Un Pape populiste

 

"Le peuple, catégorie mystique". La vision politique du pape sud-américain.

Lorsqu’il aborde le terrain de la politique, le pape François sort des sentiers battus. Il recherche le contact direct, solidaire, avec ceux qu’il considère comme les victimes des puissances du monde et en même temps comme les protagonistes du rachat futur. Il n’énonce pas de programmes, il accomplit des gestes dont il est le premier à savoir qu’ils ne constituent pas des solutions. L'important est qu’ils aient une forte charge symbolique.

À Lesbos, le samedi 16 avril, c’est ainsi qu’il s’est comporté. Il s’est laissé mouiller par les larmes des migrants et il en a emmené douze avec lui à Rome : trois familles musulmanes soigneusement choisies – il a tenu à le préciser – parmi celles qui "avaient des papiers en règle", en accord avec les états italien et grec.

Un geste, par conséquent, qui ne pourrait pas être appliqué à la vague incontrôlée de centaines de milliers de migrants "sans papiers", mais qui a bel et bien rappelé au monde la nécessité d’une gestion rationnelle des migrations, qui soit accueillante mais également sélective et qui résulte d’une initiative des pays d’accueil, la minuscule Cité du Vatican dans le cas en question.

Cela fait, François s’arrête. Il laisse les gouvernements élaborer les politiques nécessaires – selon ses propres termes – "d’accueil et d’intégration, de croissance, de travail, de réforme de l’économie". Lors de ses précédentes interventions à propos du phénomène migratoire - que ce soit à Lampedusa, ou à la frontière entre le Mexique et les États-Unis, ou encore au centre d’accueil pour réfugiés où il a récemment célébré, le jeudi saint, le lavement des pieds - il s’en est toujours tenu aux actes symboliques.


[NDR: et n'oublions pas le dernier évènement en date, le message vidéo au centre Astalli]
La suite est à lire ici: chiesa.espresso.repubblica.it

Avec, en particulier, la traduction en français d'un extrait significatif de l'article du Professeur Zanatta: "LE PEUPLE ÉLU" (Sandro Magister précise que le texte lui-même est cinq fois plus long, et "qu'il doit absolument être lu en entier"!!).