Grands thèmes du pontificat de Benoît XVI (III)


Suite de l'article d'Aldo Maria Valli (25/7/2016)

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Grands thèmes du pontificat de Benoît XVI (I)
¤ Grands thèmes du pontificat de Benoît XVI (II)

 

Benoît XVI. Une proposition qui ne passe jamais

Troisième partie


www.aldomariavalli.it
26 juin 2016
Ma traduction

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Comme le fait le Christ lui-même qui demanda aux apôtres quelle était l'opinion des gens sur lui, et ensuite retourna question à ses disciples, le pape Ratzinger a reproposé l'interrogation et a répondu ainsi: Jésus est Dieu présent dans un homme, c'est la révélation divine dans l'histoire humaine, c'est l'amour de Dieu qui se fait chair pour notre salut.
L'enseignement de Jésus, observa un jour Benoît, semble dur, et trop difficile à mettre en pratique. Il y en a alors qui le refusent, ou qui tentent de l'adapter à la mode de l'époque, dénaturant son message. Mais Jésus «ne se contente pas d'une appartenance superficielle et formelle» et «une première adhésion enthousiaste» ne lui suffit pas. Ce qu'il demande, c'est que toute notre vie soit une adhésion «à sa pensée et à sa volonté» (angélus du 23 Août 2009). Ouvrir avec confiance son cœur au Christ et se laisser conquérir par lui. Nous ne devrions pas faire autre chose. Là est le secret du bonheur.
A plusieurs reprises, le pape a souligné que l'adhésion au Christ est aussi le seul antidote réel aux prétentions de domination à travers le pouvoir humain. «Le Christ n'a pas à craindre un concurrent éventuel, car il est supérieur à toute forme de pouvoir qui penserait humilier l'homme» dit-il dans la catéchèse du 14 Janvier 2009, ajoutant a braccio: «Qui est avec le Christ n'a peur de rien ni de personne».
En tant que «corps du Christ», c'est l'Église qui est la réalité «la plus homogène» à l'identité de Jésus, et c'est seulement dans l'Église que nous pouvons pleinement concevoir le Christ comme notre Seigneur, à la fois en tant que guide de la communauté et en tant que chef du cosmos tout entier (le Pantocrator de la tradition byzantine). L'Eglise doit reconnaître que le Christ est «plus grand qu'elle», et pourtant elle doit être consciente que seule l'Église est le Corps du Christ, et non pas le monde, et non pas l'univers.
Une autre définition suggestive issue de la théologie de Ratzinger est celle du Christ comme «trace de Dieu» et même «son empreinte la plus grande», un mystère devant lequel toutes nos catégories conceptuelles doivent se rendre, cédant la place à la «contemplation humble et joyeuse». Parce que seul l'amour est capable de comprendre.
Chaque jour, encore aujourd'hui, le Christ vient à nouveau «chez les siens», a déclaré le pape dans son message pour Noël 2006, quand il s'est demandé «Comment ne pas voir que c’est justement du fond de l’humanité avide de jouissance et désespérée que s’élève un cri déchirant d’appel à l’aide?».
«Salvator noster», l'a appelé à cette occasion, Benoît XVI: «Le Christ est le Sauveur aussi de l'homme d'aujourd'hui» et le chrétien doit être celui qui se rend capable de faire résonner «dans tous les angles de la terre, de manière crédible, ce message d'espérance».
Celui qui annonce le Christ, précisa-t-il lors de la messe, à Luanda, en Mars 2009, ne manque pas de respect aux autres cultures et aux autres religions. En effet, «si nous sommes convaincus et avons fait l’expérience que, sans le Christ, la vie est inachevée, qu’une réalité – la réalité fondamentale – lui fait défaut, nous devons être également convaincus du fait que nous ne faisons d’injustice à personne si nous lui présentons le Christ et lui donnons la possibilité de trouver de cette façon, non seulement sa véritable authenticité, mais aussi la joie d’avoir trouvé la vie». Le chrétien doit savoir qu'«il est de notre devoir d'offrir à tous cette possibilité de parvenir à la vie éternelle».
La centralité absolue du Christ est aussi le critère qui, selon Benoît XVI, devrait inspirer chaque hypothèse de réforme spirituelle et sociale. Il l'a dit clairement lors de l'audience du 7 Octobre 2009, quand, illustrant la figure et l'œuvre de saint Jean Leonardi, il a utilisé l'expression «ou le Christ ou rien».

Saint Paul et le saint Curé d'Ars sont les exemples que le pape a indiqués à plusieurs reprises, en particulier au cours de l'Année paulinienne et de l'Année sacerdotale: Paul et Jean Marie Vianney, deux chrétiens qui à des moments différents étaient conscients d'être porteurs d'un «trésor inestimable», le message du salut, mais qui ont aussi réalisé qu'ils le portaient dans un «vase d'argile».
C'est pourquoi, dans la transmission de ce trésor, le chrétien est appelé à être «fort et humble», convaincu que «tout le mérite est à Dieu».
Suivre le Christ est un chemin de vérité, parce qu'en Le suivant, enseigne le pape Benoît, nous découvrons la vérité sur nous-mêmes.

à suivre ...