L'anneau épiscopal du Cardinal Ratzinger


Enigme résolue: celle de la pierre fine dont parlait le frère de Benoît XVI dans une récente interview au Passauer Neue Presse. (8/9/2016)

>>> Une interview de Mgr Georg Ratzinger


Il y a quelques jours, répondant à une question précise d'un journaliste au sujet d'une offrande spéciale faite par son frère à la Vierge noire d'Altötting, celle de son anneau cardinalice, Mgr Ratzinger confiait:

«Ma soeur Maria et moi, nous l'avons acheté, en 1977, chez l'antiquaire Baumann à Ratisbonne. Je sais seulement encore qu'il s'agissait d'un anneau avec une pierre fine sertie mais je ne sais plus quelle pierre c'était. Cet anneau était un cadeau venu du coeur et mon frère l'a particulièrement apprécié. Plus tard, il avait certes l'anneau papal et la question se posa de savoir ce qu'il adviendrait de son anneau de cardinal, après sa mort. Là naquit l'idée de l'offrir à la Mère de Dieu à Altötting. Mon frère en était convaincu: c'était le lieu le meilleur pour le déposer...»



Je me souvenais de mon côté avoir entendu parler de cet anneau, et même l'avoir évoqué sur ce site, et j'ai recherché dans mes désormais volumineuses archives.

En 2011, le livre-entretien de Georg Ratzinger avec le journaliste Michael Heseman, "Mon frère le Pape" (ed. Bayard) se concluait par le récit de la visite de Benoît XVI dans sa Bavière natale, en particulier la journée (en réalité deux très courtes heures "dérobées" à un emploi du temps hyper-chargé!) que les deux frères avaient pu passer ensemble à Pentling;
Le frère du Saint-Père faisait cette très émouvante confidence:

«Mon frère était si heureux de pouvoir revenir sur sa terre natale. A l'époque, il a remis à la Vierge d'Alttötting son anneau d'évêque, celui que Maria et moi-même lui avions offert pour son ordination épiscopale. Je l'avais gardé pendant toutes ces années jusqu'à ce que soeur Birgit, une religieuse de Schönstatt qui assure le secrétariat de mon frère, lui donne l'idée d'offrir cet anneau à la Madone d'Altötting. Elle m'a demandé ce que jen pensais. "Je suis tout à fait d'accord, répondis-je, car si ce quitte ce monde, l'anneau ira traîner je ne sais où. Là, il sera en sécurité, être auprès de la Mère de Dieu est la meilleure garantie qui soit"». (page 291)



Et en 2006, j'avais traduit un article publié sur le Ratzinger Forum, toujours disponible à cette adresse:
Il s'agissait d'un superbe reportage d'une des participantes du forum, Benodette, qui venait de visiter à Pentling une exposition consacrée à l'enfant du pays, devenu depuis peu Pape Benoît XVI (cf. beatriceweb.eu/debaviere).
Voici le passage consacré à l'anneau. On y découvre en particulier quelle pierre fine en ornait le chaton:

(...) alors que le catalogue avait déjà été communiqué à la presse, Georg Ratzinger apporta un autre très remarquable objet. C'était un autre cadeau à son frère, l'anneau qu'il avait porté pendant près de trente ans, comme cardinal. Il le porte encore sur ses premières photos en tant que Pape, avant qu'il ne reçoive l'anneau du pécheur. On peut le voir ici en détail (photo).

C'est une améthyste ovale, enchassée dans un anneau d'or. L'améthyste est gravée avec l'image d'un pélican, le symbole de la crucifixion, parce qu'on dit que le pélican nourrit ses jeunes avec son propres sang, en se déchirant la poitrine. La bague est un peu usée, comme on peut s'y attendre après avoir été portée continuellement pendant trente ans. Elle est aussi extrêmement émouvante, et c'est probablement l'objet le plus précieux que Joseph Ratzinger a confié pour l'exposition.