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Dieu nous appelle à une nouvelle croisade (III)

Le prophète Elie

Tout ce qui est arrivé au cours de l'histoire sainte est un exemple pour nous... Dernier volet de la réflexion de "don Elia" (22/10/2017)

>>> Dieu nous appelle à une nouvelle croisade
>>> Dieu nous appelle à une nouvelle croisade (II)

Ce que le Seigneur attend de nous, ce qui constitue notre nécessaire préparation et notre collaboration, c'est que nous formions ce petit reste à partir duquel, après la catastrophe, repartira l'Eglise du temps à venir.
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Quant à savoir comment et quand le Seigneur interviendra, nous laisserons cela à Sa divine décision ; mais, de notre part, il faut un sursaut décisif de résistance active pour que l'intervention du Seigneur trouve au moins une base où se greffer.

Dieu nous appelle à une nouvelle croisade (III)

Don Elia
23 septembre 2017
lascuredielia.blogspot.fr
Traduction d'Isabelle

Le figuier stérile a la même signification que la femme courbée ; le fait que le figuier soit épargné a la même signification que le redressement de la femme (saint Grégoire le Grand).

Ce n’est pas une énigme. Saint Grégoire le Grand commente, en les réunissant, deux péricopes qui se suivent dans l’Evangile de Luc : la parabole du figuier stérile et la guérison de la femme courbée (Lc 13, 6-17) [*]. Dans l’un et l’autre passage, l’exégèse allégorique du grand pape voit une image de l’humanité, ployée sous le péché originel et incapable, dans sa déchéance, de porter de bons fruits. Le fait que le propriétaire du champ aille chercher des fruits pour la troisième fois rappelle au Pontife les trois formes sous lesquelles Dieu est venu au secours de l’humanité : la loi naturelle, que tout homme peut connaître par son intelligence pour guider ses comportements ; la loi positive révélée au peuple élu par l’intermédiaire de Moïse ; la grâce accordée par sa présence divine grâce à l’Incarnation. Mais les âmes des méchants ne se laissent ni corriger par la loi naturelle, ni instruire par les préceptes, ni convertir par les miracles, en dépit des soins de tous ceux qui veillent sur la vigne du Seigneur.

Un coup d’œil au contexte scripturaire et à l’usage liturgique du passage nous suggère d’appliquer d’abord à l’ancien Israël l’intuition géniale de saint Grégoire. Le passage évangélique est en fait utilisé le samedi des Quatre Temps d’automne, qui coïncide grosso modo avec la fête juive du Yom Kippour, le jour de la grande expiation. L’épître de la messe (Heb 9, 1-13 ) affirme clairement que le but visé par le rite de purification que le grand prêtre en ce jour accomplissait en entrant seul, une unique fois dans l’année, dans le Saint des Saints, a été, en réalité, atteint avec la mort, la résurrection et l’ascension au ciel de Jésus, qui a pénétré dans le véritable sanctuaire de Dieu (dont le sanctuaire terrestre est une copie), non pas avec le sang d’animaux mais avec son propre sang. A la différence du rite mosaïque, qui n’était qu’une préfiguration, en soi inefficace, l’acte accompli par le Christ nous a procuré une rédemption définitive et éternelle.

Le contexte biblique lui aussi encourage cette interprétation au niveau littéral. La parabole du figuier stérile est en lien direct avec l’épisode précédent où Jésus, à partir d’événements tragiques qu’on lui a rapportés, avertit ses auditeurs que, s’ils ne se convertissent pas, ils subiront tous le sort des victimes, qui représentent tantôt la Galilée des Nations tantôt la Cité sainte elle-même (cf. Lc 13, 1-5). A la fin du chapitre, le Seigneur prophétise que ses contemporains seront exclus du Royaume de Dieu et reproche à Jérusalem, qui tue les prophètes, de ne pas lui avoir permis de rassembler ses enfants, bien qu’il l’ait tenté tant de fois dans le passé (ceci révélant la conscience divine de Jésus). D’autres, venus de l’Orient et de l’Occident – les derniers qui seront premiers – prendront leur place, tandis que Dieu abandonnera son temple et que les Juifs ne verront plus le Messie, jusqu’au jour où ils diront : “Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur” (Lc 13, 35; cf. Lc 13, 28-30, 34-35).

“Hypocrites ! Vous savez discerner l’aspect de la terre et du ciel ; et vous ne discernez pas ce temps de grâce ?” (Lc 12, 56). Saint Marc, de son côté, montre les terribles conséquences de cette ignorance : l’énigmatique malédiction du figuier sans fruits encadre l’expulsion des marchands hors du temple, devenu une caverne de brigands, mais destiné à être maison de prière pour tous les peuples (cf. Mc 11, 12-21). L’ancienne économie sacrificielle, demeurée infructueuse et stérilisée dans un formalisme corrompu, a épuisé son rôle et va céder la place à l’économie nouvelle fondée sur l’unique Sacrifice réellement efficace, qui sera offert à Dieu d’un bout du monde à l’autre (cf. Mal 1, 11). Le temple de Jérusalem sera rasé quarante ans plus tard et la partie d’Israël qui ne sera pas devenue Eglise sera dispersée. Même l’ultime possibilité offerte au figuier par le vigneron qui, avec sa Passion, veut creuser tout autour et mettre du fumier avant que le maître le coupe (cf. Lc 13, 7-9) se révélera vaine pour la plus grande partie du peuple.

Saint Paul, juif converti, ayant abandonné l’intransigeance pharisienne, entrevoit pourtant une lueur d’espérance : un petit reste est demeuré fidèle et Dieu, un jour, greffera à nouveau sur la souche de l’olivier saint les rameaux qu’il avait taillés pour faire place aux rameaux du sauvageon d’olivier, les chrétiens issus du paganisme; une fois que tous les gentils seront entrés, Israël se convertira lui aussi et sera sauvé (cf. Rm 11, 4-5. 16-27). Le Seigneur avait déjà mystérieusement prédit cet événement en redressant – par une simple parole d’autorité – la femme tenue courbée depuis dix-huit ans – au point qu’elle ne pouvait regarder vers le haut – par un esprit qui la rendait infirme (Lc 13, 11-13), c’est-à-dire par les doctrines illégitimes des rabbins qui opprimaient le peuple que cette femme symbolisait. C’est pour cela que saint Paul applique précisément à son peuple, endurci dans une observance extérieure, ce verset des Psaumes : « Que leurs yeux s’enténèbrent pour ne plus voir et fais-leur sans arrêt courber le dos ! » (Rm 11, 10 ; cf. Ps 69, 24). Leur chute, toutefois, n’est pas irréversible : si leur mise à l’écart fut l’occasion de la réconciliation pour le monde, que ne sera pas leur réadmission (cf. Rm 11, 15) ?

Tout ce qui est arrivé au cours de l’histoire sainte est un exemple pour nous (cf. 1 Cor. 10, 6). L’arbre planté et cultivé par Dieu, puis devenu de nouveau stérile, sera taillé ; mais il fera de nouvelles pousses avec la conversion de tant d’hommes non chrétiens – y compris juifs – et il refleurira avec une splendeur jamais vue auparavant. Je n’entends pas me faire le héraut d’une nouvelle Eglise mais bien d’un renouveau radical de l’Eglise, qui sera l’œuvre de Dieu et pas des hommes. Ce que le Seigneur attend de nous, ce qui constitue notre nécessaire préparation et notre collaboration, c’est que nous formions ce petit reste à partir duquel, après la catastrophe, repartira l’Eglise du temps à venir. Nous sommes incapables de prévoir en quoi consistera ce bouleversement (schisme, guerre mondiale ou cataclysme naturel), mais l’essentiel n’est pas là. Au lieu de nous perdre en pronostics inutiles ou de nous laisser fourvoyer par de soi-disant révélations, concentrons-nous sur le présent et sur ce que nous devons faire pour nous préparer nous-mêmes aux événements avec tous ceux qui le voudront.

Sans nous perdre en improbables prévisions, nous pouvons quand même accueillir les signaux que nous envoie notre époque et nous organiser en conséquence. En Italie, les forces de l’ordre sont, la plupart du temps, privées de la capacité d’agir pour protéger les citoyens et empêcher les délits de droit commun. Les parents, pour pouvoir envoyer leurs enfants à l’école, sont désormais forcés de les laisser se faire empoisonner avec les soi-disant “vaccins”, tandis que ceux qui résistent risquent de se voir retirer l’autorité parentale – pour ne rien dire du risque de voir les enfants sexuellement pervertis dès l’école maternelle. Des impôts exorbitants, des monopoles mafieux et des règlements étouffants paralysent toute initiative qui permettrait aux jeunes de se construire un avenir. Il est dès lors parfaitement légitime de commencer à prendre soi-même des mesures en se révoltant contre l’effrayante servitude du Léviathan mondialiste. Être un petit nombre n’est pas un problème, cela fait plutôt partie des conditions établies par le Ciel; l’important est que ce petit nombre soit réellement uni au Christ par l’intermédiaire de Marie, grâce à la foi, la prière et la pénitence.

Il faut donc former de petites unités de croyants réunis par un prêtre fidèle et liées les unes aux autres en réseau. Une reconnaissance formelle n’est pas strictement nécessaire, à moins qu’elle ne s’avère indispensable pour protéger les membres du groupe ; dans ce cas, en général, il est préférable de la demander au niveau civil plutôt qu’au niveau ecclésiastique. Chaque unité devrait comprendre, dans la mesure du possible, au moins un médecin, un avocat et un militaire, en prévision de circonstances où il ne serait pas possible de se faire soigner dans les structures publiques, – ou au cas où il faudrait se défendre contre des accusations injustes ou des lois iniques ou encore dans l’éventualité de se voir contraint à l’auto-défense (ce qui est une obligation morale envers ceux qui sont sans défense et ceux dont on a la charge). Ensuite, ce serait bien de développer davantage les écoles de parents déjà existantes et, si on en a la force, d’en créer de nouvelles, ou bien, pour les adolescents, d’ouvrir des « écoles de devoir » où l’on pourrait redresser les déviations de l’enseignement officiel et offrir aux jeunes gens un sain milieu de socialisation.

Il est aussi urgent de former des évangélisateurs compétents, laïcs et consacrés, qui puissent porter la lumière de l’Evangile à tous, musulmans, chinois, juifs et – pourquoi pas ? – francs-maçons, de manière à les transformer, d’ennemis qu’ils étaient, en apôtres ardents, précisément à l’exemple de Paul de Tarse. Au niveau intra-ecclésial, donnons avec enthousiasme notre adhésion à la Correctio filialis en inondant le Vatican de messages d’appui, sans nous soucier des sarcasmes du monde et des loyalistes. Quant à savoir comment et quand le Seigneur interviendra, nous laisserons cela à Sa divine décision ; mais, de notre part, il faut un sursaut décisif de résistance active pour que l’intervention du Seigneur trouve au moins une base où se greffer : ici aussi la grâce suppose la nature.

Toi, tu te dresseras, attendri pour Sion (…) quand le Seigneur rebâtira Sion (= l’Eglise), il sera vu dans sa gloire. Il se tournera vers la prière du spolié, il n’aura pas méprisé sa prière. On écrira ceci pour l’âge à venir, et un peuple nouveau louera Dieu (Ps 101, 14, 17-19).

* * *

[*] Lc 13
6 Et il disait cette parabole: " Quelqu'un avait un figuier planté dans sa vigne; il vint y chercher des fruits, et il n'en trouva point.
7 Et il dit au vigneron: " Voilà trois ans que je viens chercher des fruits sur ce figuier, et je n'en trouve point; coupe-le: pourquoi aussi rend-il la terre inutile? "
8 Il lui répondit: " Maître, laissez-le encore cette année, jusqu'à ce que j'aie creusé tout autour et mis du fumier.
9 Et s'il donnait des fruits à la saison prochaine... Sinon, vous le couperez. "