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Double jeu

En 2004, à Buenos Aires, le cardinal Bergoglio répondait aux dubias, et dans un sens qui satisferait pleinement les quatre cardinaux (25/2/2017)

Dans un récent billet, Sandro Magister (*) relevait la contradiction apparemment irréductible entre le refus du Pape de répondre aux "dubia" des cardinaux" (dont «trois font référence à un document papal précédent, l'encyclique "Veritatis splendor" publiée par Jean-Paul II en 1993»), et l'attitude sans ambiguïté qu'il assumait sur le même sujet en 2004, alors qu'il était archevêque de Buenos Aires. A l'époque, dit Magister, à l'occasion d'«un congrès théologique international pour approfondir l'encyclique de JP II "Veritatis splendor" [...] organisé à l'Universidad Católica Argentina [...] il n'hésitait pas à donner des réponses. Des réponses claires et rassurantes». Rapporteur principal dudit congrès, le cardinal avait réaffirmé «son adhésion incontestable aux vérités réaffirmées dans "Veritatis splendor"»

Et Magister de s'interroger: «Mais ensuite, que s'est-il passé après ce congrès de 2004 à Buenos Aires?»

Eh bien un personnage peu connu alors, mais qui s'est taillé depuis un certain 13 mars 2013 une jolie réputation de conseiller de l'ombre et de ghostwriter du Pape, a fait son apparition sur la scène. Il s'agit de Víctor Manuel Fernández, réputé l'un des rédacteurs (sinon le principal) d'Amoris Laetitia (au point que «certains paragraphes sont copiés d'écrits précédents du même Fernandez», cf. AL: la 'note de bas de page' manquante), promu archevêque par François dès le 13 mai 2013... et défenseur résolu de "l'éthique de situation" condamnée par Veritatis Splendor et dédouanée par Amoris Laetitia.

Sandro Magister conclut non sans humour:
«Et Veritatis Splendor, si vigoureusement exaltée par le Bergoglio de 2004? Oubliée. Dans les 200 pages d'Amoris Laetitia, elle n'est même pas citée une seule fois».

Sandro Magister n'en dit pas plus et, avec finesse laisse le lecteur tirer ses propres conclusions.
Mais Antoni Socci saisit la balle au bond, et met les point sur les i, dans un billet intitulé sans ambiguïté "Le double jeu".
Attention, il ne s'agit que d'une interprétation, d'aucuns l'estimeront malveillantes, mais ce n'est pas la première fois que le soupçon du "double jeu" du Pape effleure l'observateur un peu attentif, et il n'est pas sans fondement. Il y a trois semaines (3 février), à propos d'une toute autre affaire j'avais publié un article pour lequel j'utilisais pratiquement le même titre: Malte, double jeu avec le cardinal Burke.

LE DOUBLE JEU

www.antoniosocci.com
24 février 2017
Ma traduction

* * *

La boule de démolition du Pape, "The Spectator", novembre 2015

Cet article de Sandro Magister explique parfaitement l'attitude du cardinal Bergoglio (en 2004), qui - bien entendu - n'aurait jamais pu aspirer à la papauté, vers laquelle il était lancé, si, comme cardinal, il avait publiquement contesté "Veritatis splendor".
Une fois devenu pape, nous savons au contraire ce qui est arrivé, et Magister, encore une fois, l'explique parfaitement.
Du reste, on peut voir cette même attitude encore aujourd'hui dans l'habitude du pape Bergoglio d'envoyer quelqu'un en avant (par exemple, le cardinal Kasper) pour lancer sa "révolution", sans s'exposer directement. Et ensuite faire passer ses thèses "révolutionnaires" dans Amoris laetitia, sans en assumer clairement la responsabilité (et c'est pour cela qu'il ne répond pas aux Dubia des cardinaux).
De la même façon, il laisse "les siens" se lancer dans des affirmations inouïes sur Luther, sur l'intercommunion avec les protestants, ou - comme dans le cas du nouveau général des Jésuites - sur la fiabilité même des Evangiles, jusqu'à l'exaltation de Marco Pannella, comme l'a fait le nouveau président de l'Académie pontificale pour la vie nommé par lui.
Lui, le pape Bergoglio, il se garde bien de les rappeler à l'ordre, de les destituer ou de prendre ses distances avec eux. Qui ne dit mot consent. Toutes ces déclarations font son jeu sans l'exposer directement.
Ainsi va la démolition qui caractérise ce pontificat (voir la couverture historique du "Spectator") qui a des effets dévastateurs sur l'Eglise , surtout si l'on y ajoute l'hostilité de plus en plus forte de l'idéologie dominante envers les catholiques et les persécutions qui affectent les chrétiens dans de nombreuses régions du monde.
Une chose semble claire. Le passage de l'Evangile que Bergoglio doit le plus détester est certainement celui où Jésus commande: «Que votre parole soit oui, oui; non, non; tout ce qui est en plus vient du malin»(Mt 5,37).
Il suffit de regarder l'homélie d'aujourd'hui, où, ayant à commenter le passage très clair de Jésus contre la répudiation, celui où Jésus réaffirme solennellement l'indissolubilité du mariage (Mc 10,1-12), Bergoglio confond tout et en vient à affirmer que «Jésus ne répond pas s'il ou non licite» de répudier sa femme.
Il ne répond pas? Mais comment peut-on dire une chose pareille? Voici la réponse extrêmement claire de Jésus:

Des pharisiens l’abordèrent et, pour le mettre à l’épreuve, ils lui demandaient: «Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme?». Jésus leur répondit: «Que vous a prescrit Moïse?». Ils lui dirent: «Moïse a permis de renvoyer sa femme à condition d’établir un acte de répudiation». Jésus répliqua: «C’est en raison de la dureté de vos cœurs qu’il a formulé pour vous cette règle. Mais, au commencement de la création, Dieu les fit homme et femme. À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux deviendront une seule chair. Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas!». De retour à la maison, les disciples l’interrogeaient de nouveau sur cette question. Il leur déclara: «Celui qui renvoie sa femme et en épouse une autre devient adultère envers elle. Si une femme qui a renvoyé son mari en épouse un autre, elle devient adultère».

Plus clair que cela, ce n'est pas possible. Mais Bergoglio dit que Jésus n'a pas répondu ... (on trouvera dans Vatican Insider le résumé de cette homélie confuse)
Le discours du Pape Bergoglio n'est jamais «oui oui, non non». L'effet qu'il atteint est toujours la confusion spirituelle. Et de fait, beaucoup de bons prêtres me disent que sous ce pontificat, la confusion se répand, et provoque d'immenses dommages spirituels aux âmes .

L'Eglise n'annonce plus la Vérité (qui est considérée comme affaire de fondamentalistes), et elle est enveloppée d'obscurité ... Tandis que ceux qui détiennent le pouvoir clérical exultent, triomphants.
Mais que dira le vrai "maître du troupeau", quand il reviendra et quand il demandera des comptes à celui qui échait chargé de paître les agneaux?
Ou y aurat-il quelqu'un qui pense être plus "fourbe" et plus fort que Seigneur de l'univers? Un examen de conscience profond et radical avec un changement de cap total pour réparer - au moins en partie - les énormes dégâts ne serait-il pas sage?
En attendant, il est désormais évident que la CORRECTION PUBLIQUE du pape Bergoglio s'est rendue urgente et nécessaire, comme l' explique très bien ICI le Professeur Roberto De Mattei. C'est la plus grande charité, (pour aider à ce changement de cap) et le peuple chrétien espère qu'elle aura lieu le plus tôt possible.

NDT

(*) L'article a été traduit en français ICI.
C'est la réponse à une question que m'ont posée des lecteurs: je ne traduis plus les articles de <Settimo Cielo>, car d'autres s'en chargent fort bien (au moins, ce site belge), et je ne vois pas de raison -sauf exception, bien sûr - de faire le travail en double.