Benoit-et-moi 2017
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"Flicage" au Vatican

A propos d'une lettre adressée par le Doyen du Collège cardinalice - simple courroie de transmission au nom du Pape- à ses confrères (13/6/2017)

Voici la lettre que les cardinaux résidents à Rome ont reçue du Doyen du Collège cardinalice, le cardinal Sodano:

Eminence,
Une noble
tradition a toujours poussé mes Confrères Cardinaux résidents "in Urbe" à signaler au Saint-Père, par l'intermédiaire de la Secrétairerie d'Etat, la période de leur absence de Rome et l'adresse de leur séjouur.
Récemment, le Pape François a demandé au Doyen du Collège cardinalice de bien vouloir rappeler fraternellememnt aux cardinaux pris individuellement l'opportunité de continuer cette pratique, d'autant plus dans le cas d'une absence prolongée de Rome.
Pour ma part, j'accomplis volontiers ce vénérable devoir, sûr de la plus grande considération qu'on voudra lui donner.
Je saisis enfin cette occasion pour vous saluer , etc...

Signé: Angelo Card. Sodano

Rorate Caeli, qui relaie l'information, s'en amuse, sous le titre:

ETAT POLICIER DU VATICAN: LE PAPE VEUT SAVOIR OÙ SE TROUVE CHAQUE CARDINAL À TOUT MOMENT
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C'est drôle comme ce pape ne veut la «tradition» (avec un très, très petit «t») que lorsqu'elle convient à ses fins.

Cette lettre envoyée par le doyen du collège des cardinaux aux cardinaux "résidents", c'est-à-dire ceux qui résident à Rome, a été révélée aujourd'hui par le correspondant à Rome du Wall Street Journal, Francis X. Rocca.

Peut-être devrait-il simplement les enfermer dans une prison de l'État de la Cité du Vatican et ne les libérer qu'après une autorisation approfondie. Qui sait, ils pourraient «conspirer» contre lui, voire pire, planifier quoi faire dans le cas d'un conclave à venir - comme les partisans de François l'ont fait longtemps avant que Benoît XVI ait seulement pensé à abdiquer (ou à «être abdiqué»...)

Bien sûr, d'aucuns diront que c'est parfaitement normal, que c'est une pratique courante dans n'importe quelle entreprise, et qu'il n'y a pas de quoi fouetter un chat.
Certes. Mais les cardinaux, tous d'un âge vénérable, ne devraient pas avoir besoin d'être rappelés à l'ordre comme s'ils étaient des cadres d'une entreprise dont le PDG peut mettre en doute la loyauté. Et l'Eglise n'est pas "n'importe quelle entreprise". Que le Pape, ayant recours à un intermédiaire, ait cru bon de le rappeler est peut-être une indication de l'ambiance de méfiance qui règne à la Curie.

Question: une telle lettre était-elle envoyée du temps de Benoît XVI?