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François dans l'oeil du cyclone... en France

Après les révélations sur les évêques français ayant couvert des cas de pédophilie, Mediapart a également enquêté sur le cardinal Bergoglio. Et "découvert" ce qui avait été révélé dans la presse anglo-saxonne dès le lendemain de l'élection! (22/3/2017)

Quatre ans après l'accession de l'archevêque de Buenos Aires au Trône de Pierre, le site d'investigation spécialisé dans la "dénonciation" des personnalités politiques à déboulonner (ce qui laisse supposer que le Pape entre désormais dans cette catégorie, sans doute déçoit-il ses soutiens des médias, ne réformant pas assez vite à leur goût, cf. Et si le pape François était un imposteur?) publie des informations gênantes pour le Pape.

Selon le Parisien d'hier:

Cette fois, c'est le pape François qui est directement concerné. La vague de publications de Mediapart et de Cash investigation sur des affaires de pédophilie dans l'Eglise se poursuit ce mardi. D'après le site d'investigation, le souverain pontife aurait tenté, alors qu'il était en poste à Buenos Aires, d'influencer le travail de la justice pour faire innocenter un prêtre condamné pour pédophilie.
Selon Mediapart et Cash investigation, Jorge Mario Bergoglio, archevêque de Buenos Aires et président de la Conférence épiscopale argentine au moment des faits, aurait participé à une tentative de lobbying. Le but de cette opération visait à défendre le père Grassi, célèbre en Argentine, des accusations de pédophilie portées à son encontre.
Dès 1991, des premiers griefs d'agressions sexuelles sur mineurs sont portés sur le religieux, mais c'est en 2002, avec la diffusion de l'émission Telenoche Investiga, que le père Grassi est directement mis en cause et que la justice lance une enquête. Cette émission révélait le témoignage de Gabriel, un garçon âgé de 15 ans au moment des abus. Il y racontait comment il était contraint d'avoir des relations sexuelles avec le prêtre. En 2009, le père Grassi a été condamné à 15 ans de prison pour l'agression de mineurs de la fondation « Les enfants heureux » qu'il avait créée.
D'après les informations de Mediapart, la Conférence épiscopale d'Argentine a commandé en 2010, au moment où Jorge Mario Bergoglio en était donc le président, une contre-enquête visant à disculper le prêtre. Ce document de 2 600 pages cherchait à montrer que les victimes avaient menti et interroge leur orientation sexuelle. Cette « Etude sur le cas Grassi » a ainsi été envoyée aux juges à la veille de l'examen du dossier en appel et rééditée en 2010, 2011 et 2013. D'après un magistrat cité par Mediapart, ce texte est « partial dans certains cas » voire « clairement en faveur du père Grassi ».
Autre élément pointé par le site d'investigation : le pape François a rencontré le président de la Cour suprême de Buenos Aires, la veille du dernier réexamen du dossier Grassi, en septembre 2013.

Mediapart a mis du temps pour découvrir l'eau chaude!! John Allen se faisait l'écho de cette affaire dès avril 2013 (benoit-et-moi.fr/2013-II/articles/une-enquete-de-john-allen-en-argentine), et j'avais moi-même consacré un dossier à l'attitude de Bergoglio face aux histoires de pédophilie en Argentine: benoit-et-moi.fr/2014-II-1/actualites/pedophilie-dans-le-clerge--le-cas-de-largentine.
On pourra objecter: mieux vaut tard que jamais!
Sauf que si Mediapart s'en prend au pape, ce n'est pas pour de bonnes raisons. Et il n'y a sans doute pas lieu de se réjouir de la révélation inexplicablement tardive de cette prétendue "vérité".
Nous verrons bien l'écho qu'aura ladite révélation, et ses conséquences, mais de toute façon, il est très improbable qu'on assiste à une "curée" comparable à celle dont Benoît XVI avait été très injustement la cible à propos des mêmes affaires de pédophilie à partir de 2010.
Et cela permettra peut-être au Pape de compter ses vrais soutiens, au moins dans les médias.