Benoit-et-moi 2017
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Il Papocchio (II)

Chute d'affluence des fidèles: second volet de la série d'articles de "Il Tempo" du 2 juillet consacré à "la fin de l'état de grâce" (4/7/2017)

>>> Présentation:
François: la fin de l'état de grâce?
>>> Il Papocchio (I)

Isabelle (qui a déniché les articles!) a bien voulu se charger de la traduction.

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Les fidèles manifestent leur insatisfaction en désertant les audiences sur la Place Saint-Pierre

Leur nombre est passé de 1 200 000 en 2014 à 400 000 en 2016. En chute, elle aussi, l’assistance aux messes dans les églises.

Valentina Conti

* * *

L’écho en résonne sur les réseaux au beau milieu des dénégations des sites catholiques : nous parlons de l’effondrement du nombre de fidèles aux audiences de Bergoglio. Si l’on examine les chiffres donnés par la Préfecture de la Maison Pontificale : Depuis 2015, « une lente mais constante hémorragie qui a pris, en un peu plus de deux ans, des proportions inquiétantes », lit-on sur le web. En 2013, première année du pontificat de François, on a dénombré 1 548 500 fidèles pour un total de 30 audiences ; en 2014, 1 199 000 fidèles ont assisté aux 43 audiences présidées par le pape; pour 2016, le total dépasse à peine 400 000. Et si nous passons aux détails : en 2013, l’audience pontificale était suivie par une moyenne de 51 617 personnes, de 27 883 fidèles en 2014 et de 14 818 en 2015. Et la tendance semble indiquer des diminutions futures.

Ce tableau apparaît sur fond de bataille de chiffres entre anti- et pro-bergogliens. Le premier cercle comprend des fervents de Medjugorje (chacun connaît, à ce propos, les doutes sérieux exprimés par le pape sur les apparitions ; sa formule « Marie ne joue pas au facteur », restera dans les annales), parmi lesquels le journaliste Antonio Socci, qui écrivait, voici à peu près un an : « Des chiffres désastreux sur l’effondrement du nombre de fidèles aux rencontres avec Bergoglio ». Le Vatican en effet s’inquiète de plus en plus parce que, depuis deux ans, on fuit véritablement Bergoglio et parlait de « chiffres terribles ». Son collègue Sandro Magister, de l’Espresso, relevait « des données désastreuses sur l’effondrement du nombre de fidèles aux rencontres avec Bergoglio ».

Et tous d’évaluer l’effet d’entraînement du Jubilé extraordinaire de la Miséricorde, qui n’a pas répondu aux attentes. Sur ce point, il faut le dire, a sans doute joué le cauchemar du terrorisme qui, à quelques semaines des attentats de Paris, a découragé la présence dans des lieux très fréquentés considérés comme dangereux, comme l’était Rome à l’occasion d’un grand événement ecclésial. On a crié au flop retentissant pour ce qui est du nombre de présences. 30 % pourcent de fidèles en moins aux rencontres avec le pape par rapport à décembre 2014 (de 461 000 à 324 000) et une chute de 60 % dans les chiffres de participation aux Angélus pontificaux (de 390 000 à 150 000). On attendait au moins 25 millions de pèlerins dans la ville et seulement 20 millions sont passés par les quatre portes saintes romaines. Pour ne rien dire des retombées économiques décevantes.

Et puis il y a les remises en question sur le Vatican, sur les stratégies à mettre en œuvre pour relancer le pontificat du pape venu du bout du monde et encourager la foi ; des questions sur son Eglise, jugée par beaucoup comme “progressiste”, sur sa personnalité troublante, sur l’échec de la délocalisation de la foi et ainsi de suite.

Enfin le chapitre de la messe. D’après les données les plus récentes d’ISTAT relatives à 2014, deuxième année du pontificat bergoglien, la fréquentation de la messe dominicale a baissé pour atteindre 28,8 % alors qu’elle atteignait 30 % au temps de Benoît XVI.

Toutefois les milieux ecclésiastiques laissent entendre « qu’on ne juge pas la foi d’après les chiffres » ; et que l’effet Bergoglio sur la « révolution » de l’Eglise se voit bel et bien ; qu’on en juge d’après l’indice de faveur resté toujours très haut au fil du temps, avec ses bains de foule à répétition dans la Ville éternelle comme lors de ses voyages et l’accueil digne d’une pop star qu’on lui réserve partout.