Benoit-et-moi 2017
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La miséricorde bergoglienne a encore frappé

Le Professeur Seifert suspendu d'enseignement aux séminaristes en Espagne pour avoir osé formulé ses "doutes" sur Amoris Laetitia. Une nouvelle victime du "printemps ecclésial" que nous vivons avec ce Pape (7/9/2017)

>>> Voir aussi:
¤ l'articde Jeanne Smits, du 24 août dernier
¤ la longue interview de Josef Seifert par Maike Hickson (en anglais) sur One Peter Five à laquelle Marco Tosatti se réfère

Seifert, une autre victime du miséricordisme d'AL

Marco Tosatti
7 septembre 2017
www.lanuovabq.it
Ma traduction

* * *

Amoris Laetitia et la miséricorde continuent à faire des victimes. En l'occurrence, il s'agit cette fois de l'archevêque de Grenade, en Espagne, et d'un universitaire autrichien, Josef Seifert.
En 2016, Seifert a publié une lettre dans laquelle il exprimait de nombreuses préoccupations et objections à Amoris Laetitia [cf. dieuetmoilenul.blogspot.fr]. L'archevêque de Grenade, Javier Fernández Martínez, l'a suspendu d'enseignement des séminaristes. Depuis lors, comme l'a rappelé Seifert lui-même dans une interview à OnePeterFive, il s'est passé beaucoup de choses: « Un groupe de théologiens et de philosophes a à deux reprises accusé le pape François d'une longue série d'hérésies et d'autres erreurs qu'ils attribuent à Amoris Laetitia, et ils étaient très précis pour prouver les bases sur lesquelles ils demandaient au pape François de revenir sur ces erreurs. On m'a demandé de signer leur lettre mais je ne l'ai pas fait pour plusieurs raisons. L'archevêque de Grenade m'a suspendu d'enseignement aux séminaristes. L'archevêque de Vaduz m'a félicité pour cet article, et m'a remercié pour le grand service à l'Église qu'il y voyait. Les quatre cardinaux ont exprimé leur Dubia, restés toujours sans réponse. Ainsi, j'ai eu une quantité de raisons pour réfléchir sur Amoris Laetitia et sur mon premier article, que j'avais envoyé précédemment comme lettre personnelle au pape François, qui n'a jamais répondu, et qui ne m'a donné aucun signe qu'il l'avait reçue».

Le professseur Seifert a écrit à Rocco Buttiglione, qui avait défendu Amoris Laetitia, pour exprimer sa crainte qu'Humanae Vitae et Evangelium Vitae fussent en quelque sorte "adaptées" à Amoris Laetitia. Buttiglione «a renforcé mon sentiment d'alarme en répondant qu'il faudrait évidemmement appliquer à Humanae Vitae et Evangelium Vitae le même discernement et les mêmes principes que ceux déclarés dans Amoris Laetitia. Cela m'a profondément secoué».

Seifert a ensuite écrit un second article centré sur un seul point qu'il considérait comme une «bombe» potentielle théologiquement destructrice. Autrement dit l'admission aux sacrements de personnes non repenties vivant dans un état d'adultère, et d'homosexuels pratiquants, constitue «une immense menace cachée dans ce texte, pour l'ensemble de l'enseignement moral de l'Eglise». Ce problème était posé sous forme interrogative, et voulait être une aide au Pape et à l'Eglise. La principale préoccupation de Seifert est celle-là: si la conscience peut savoir que Dieu veut que nous nous engagions dans une situation intrinsèquement mauvaise, c'est-à-dire les actes adultères ou homosexuels, la logique pure doit en tirer la conséquence que la même chose s'applique à la contraception, à l'avortement, et tous les autres actes que l'Église et les commandements de Dieu ont exclus de manière absolue.

Le deuxième article lui a valu la mise à pied par Mgr Javier Martinez Fernandez, qui a décidé, tout à fait à l'improviste, d'obliger le professeur Seifert de se retirer de l'Académie internationale de philosophie à Grenade. Une réponse directe à la deuxième lettre de critique à Amoris Laetitia. Le prélat affirme que les textes de Seifert introduisent la confusion chez les fidèles, et annonce publiquement qu'il a adopté pour son diocèse les directives pastorales des évêques de la région de Buenos Aires, en Argentine [cf. www.la-croix.com]. Sans présenter de preuves, l'archevêque accuse Seifert de «porter atteinte à la communion de l'Eglise», de «semer la confusion dans la foi des fidèles» avec ses écrits [air connu!!!]. Et conclut que le document de Seifert «au final, ne sert pas à la vérité de la foi, mais beaucoup plus aux intérêts du monde». Comment, ce n'est pas expliqué, et nous pensons que cela pourrait difficilement l'être.

La mise à pied du professeur est l'un des nombreux exemples de la façon dont le dialogue et la miséricorde sont utilisés, en guise de bâton, envers quiconque exprime des doutes plus que légitimes sur les conséquences logiques d'un document ambigu.