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Quatrième anniversaire

... vu par le Père Ray Blake, pas vraiment optimiste (17/3/2017)

C'est au tour du Père Ray Blake, une vieille connaissance, et l'un des signataires en juillet dernier de l'appel dit des 45 théologiens au pape François pour qu'il réfute les passages d'Amoris Laetitia en contradiction avec la doctrine catholique, de faire un bilan pour le moins réservé des quatre premières année, et de risquer un pronostic encore moins optimiste pour "l'après-François".

Quatrième anniversaire

Fr Ray Blake
marymagdalen.blogspot.fr
14 mars 2017
Ma trduction

* * *

Félicitations au Saint-Père pour le 4ème anniversaire de son élection.
Selon un article de Marco Tosatti (?), la rumeur court que même les électeurs de François ont des doutes, ce qui est probablement naturel, mais il y a plusieurs raisons à cela.

1. Il a fait «gonfler» la papauté.
Après JPII, qui domina le monde, beaucoup de cardinaux et d'évêques espéraient une Papauté plus "petite", dans laquelle le Pape serait avant tout l'évêque de Rome, et interférerait moins dans les diocèses des autres évêques.
Je ne suis pas sûr qu'il s'agissait d'un cri en faveur des Eglises nationales, mais simplement de moins de paperasse du Saint-Siège, afin de donner plus de temps aux évêques pour gouverner leur diocèse.

2. La nature clivante de François
Partout où Jorge Bergoglio a été, il a apporté la division: dans la Compagnie de Jésus, dans son diocèse de Buenos Aires, et maintenant dans l'Eglise universelle. On pourrait penser que la plupart des évêques veulent que l'Eglise soit en paix, et [non pas] déchirée par des arguments internes qui distraient de sa mission. Le Pontifex, le bâtisseur de ponts, devrait se soucier de l'unité interne de l'Eglise, et de la soigner; [or] pratiquement chaque semaine, François introduit une nouvelle question controversée.

3. La montée des ultramontains
Parmi ses électeurs, peu prévoyaient que la Papauté ne dépendrait pas de la fondation divine de l'Eglise, mais de la personnalité même du titulaire actuel de la charge, ce qui a amenené des hommes comme l'archevêque Scicluna de Malte à suggérer, dit-on, et ce en contradiction totale avec la doctrine chrétienne, qu'écouter Jésus, c'est écouter uniquement le pape actuel, et non pas Benoît XVI ou Jean-Paul II.
Le fondement du catholicisme, et son avenir, ne peuvent pas dépendre de la popularité, ou de la présentation médiatique d'un homme, mais de la vérité et de l'authenticité. Si j'avais été électeur, même las des réponses doctrinales de l'Église du passé, ou reconnaissant leur rejet par le monde séculier, j'aurais ressenti une anxiété croissante devant l'anti-intellectualisme de ce pontificat, qui parle aux premières décennies du XXIe siècle, mais qui n'aura probablement pas grand'chose à dire au-delà.

4. Népotisme
Dans le pontificat de François, qu'il s'agisse des abus sexuels, ou de l'Ordre de Malte ou de la nomination des évêques (et bien sûr de la Chine), beaucoup dépend de QUI sont vos amis; la doctrine et la loi de l'Eglise semblent sans importance.

5. L'avenir
La principale préoccupation du Conclave qui élut Benoît était, m'a-t-on dit, de savoir QUI pourrait succéder au très singulier Wojtyla; dans quelques années, la question sera encore plus cruciale: qui pourra succéder à Bergoglio, qui a refait la Papauté à sa propre image? Ce qui serait déconcertant pour l'avenir de la papauté et de l'Eglise, c'est que personne ne sait (ou ne comprend) où elle devrait aller.