Benoit-et-moi 2017
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Scandale au Vatican

La présence à un Congrès du "docteur Folamour" alias Paul R. Ehrlich s'inscrit dans une suite logique initiée depuis quelques années dans l'Eglise. L'éditorial de Riccardo Cascioli (17/1/2017)

>>> Cf.
Le Docteur Folamour au Vatican

Il y a deux jours, nous rapportions la nouvelle selon laquelle Paul R. Ehrlich, un charlatan notoire, prophète dans les années 60 (et depuis lors littéralement lui-même "explosé" par les faits) de la "bombe démographique", serait l'un des intervenants d'un congrés organisé au Vatican le mois prochain sur le thème «Extinction biologique. Comment sauver l'environnement naturel dont nous dépendons», sous l'égide des Académies pontificales des sciences et des sciences sociales (la nouvelle a pratiquement été ignorée en France, ce qui est regrettable...)
Riccardo Cascioli, dans son éditorial d'aujourd'hui sur la Bussola, après avoir exposé à son tour les faits présentés par Aldo Maria Valli (c'est la première partie de son article, que je ne traduis donc pas) apporte un indispensable éclairage, sur les autres intervenants, les thèmes abordés, et les faits qui les ont précédés: difficile, après l'avoir lu, de faire comme si cela n'avait rien à voir avec le Pape - sauf à supposer qu'il est un jouet entre les mains d'intrigants sans scrupules qui profitent de son ignorance, ce qui serait franchement... irespectueux; sans parler de l'encyclique écologiste, les hommes du Vatican à la manoeuvre ici comptent parmi ses proches, et ont été mis en place et confirmés par lui.
L'Eglise, sous le pontificat de François, se rend inexorablement au "monde" - version ONU.

Scandale au Vatican:
le théoricien de la bombe démographique et de l'avortement forcé monte en chaire

Riccardo Cascioli
www.lanuovabq.it
17 janvier 2017

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(...) il faut reconnaître que le vrai problème n'est pas la présence d'Ehrlich: il est dans la ligne de mire à juste titre à cause de sa notoriété et parce qu'il est le symbole de certaines batailles pour éliminer les hommes de la face de la terre. Mais le vrai problème est dans le colloque en soi, dans son approche des problèmes de la création: d'autant plus que les autres orateurs sont - plus ou moins - sur la même ligne qu'Ehrlich. Certains sont même célèbres au-delà du milieu universitaire, comme Mathis Wackernagel, inventeur avec William Rees de l'empreinte écologique (ecological footprint), une tentative de fonder scientifiquement la nocivité de l'homme pour la Terre.

Eh bien, de nombreuses données que les Académies pontificales présentent dans l'introduction du Symposium, toutes éco-catastrophistes, sont issues des publications du Global Footprint Network de Wackernagel. Et parmi les orateurs, il y aussi, inévitablement, John Bongaarts, vice-président du Population Council, un organisme fondé au début des années 50 par les Rockefeller justement pour promouvoir le contrôle des naissances. Bien entendu, Bongaarts fera un exposé sur l'état de la population et les perspectives d'avenir.

On pourrait continuer ainsi, et nous le ferons dans les prochains jours et les prochaines semaines, pour expliquer qui sont et ce que se proposent les personnages qui pontifieront au Vatican pour l'occasion, et aborderont les arguments - mais il serait préférable de dire les mensonges - qui sont présentés par les académies Pontifical pour justifier la nécessité d'un rendez-vous de ce genre.

Il faut cependant être conscient que le colloque sur «comment sauver le monde naturel» et la présence de Paul Ehrlich et consorts ne sont pas un coup de tonnerre dans un ciel serein. C'est au contraire le résultat d'un processus qui a commencé il y a longtemps au Vatican et qui voit parmi ses protagonistes Mgr Marcelo Sanchez Sorondo, argentin et le Cardinal ghanéen Peter Turkson, ancien président du Conseil pontifical Justice et Paix, et à présent confirmé à la tête du nouveau super-dicastère pour le «Service du développement humain intégral» qui regroupe Justice et Paix, Cor Unum et Migrants.

En mettant au premier plan la prétendue urgence environnementale et en faisant sien le concept de «développement durable», on en vient inévitablement à considérer l'homme comme un hôte dangereux de la planète, renversant l'anthropologie chrétienne. C'est ainsi que, malgré les déclarations contraires dans l'encyclique Laudato si', sur le contrôle des naissances, on devient d'abord 'possibilistes' sous certaines conditions, ensuite on s'abstient d'intervenir sur le sujet, et finalement, on devient partisans ouverts.

Déjà il y a un peu moins de deux ans, en avril 2015, nous avons écrit «l'Eglise se prépare à accepter le contrôle des naissances» [ma traduction ici: benoit-et-moi.fr/2015-I], à l'occasion d'une autre congrès consacré au thème du changement climatique. Là aussi la présentation du thème et les intervenants, parmi lesquels l'économiste de l'ONU et théoricien du développement durable Jeffrey Sachs, ne laissaient aucun doute sur le chemin emprunté au Vatican. Puis vinrent en Décembre 2015, les déclarations choquantes du cardinal Turkson dans une interview à la BBC [ma traduction: benoit-et-moi.fr/2015-II], parlant ouvertement de la bonté du contrôle des naissances, mais avec des méthodes naturelles (il faut bien un peu de moralisme...).

L'encyclique Laudato si', tout en confirmant une grande partie du magistère précédent, faisait sien pour la première fois le concept de «développement durable» qui, dans sa théorisation, voit une relation conflictuelle entre la population d'une part et le développement de l'environnement de l'autre. La grande place accordée à la question des changements climatiques provoqués par l'homme a donné des armes supplémentaires à ceux qui poussent depuis longtemps l'Eglise vers des positions éco-catastrophistes et anti-vie.
Aujourd'hui, cette nouvelle conférence au Vatican, Ehrlich ou pas Ehrlich, marquera une autre étape importante vers la pénétration dans l'Eglise de l'idéologie néo-malthusiennes, qui a comme résultat le soutien des politiques de contrôle des naissances.