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Sombre anniversaire

Frère Gerundio a rédigé ce texte pour la date anniversaire des quatre ans du pontificat du Pape François. Comme d'habitude, il est particulièrement critique (9/3/2017)


Carlota, qui a traduit l'article, me précise que les allusions à la Maçonnerie sont peut-être exagérées: en tout cas, c'st une opinion de l'auteur - et à ce jour, nous n'avons aucun élément qui permette de les présenter autrement que comme un soupçon, pas un fait avéré.

>>> Dernier article de Fray Gerundio traduit par Carlota (et bref rappel): benoit-et-moi.fr/2016/actualite/franois-bonne-onde

Ci-dessus: bandeau de la page d'accueil du site de "Fray Gerundio" - illustration d'un roman picaresque espagnol anonyme, La Vie de Lazarillo de Tormes (1554)

Un sombre anniversaire

fraygerundiodetormes.wordpress.com
8 mars 2017
Traduction de Carlota

* * *

On se rappelle toujours les anniversaires avec une certaine émotion. Quand ils font référence à des évènements joyeux et agréables, il semble qu’ils demandent un type de célébration festive, avec action de grâce obligatoire. Quand ils sont tristes et pénibles, ils suscitent une prière, un souvenir, une tentative d’oubli, des larmes de compassion, un moment de respect ressenti…tout cela, mêlé à la peine du cœur.

Désormais, on célèbre les anniversaires et les centenaires pour tout, et, parmi ces célébrations, certains en récupèrent le souvenir collectif, selon la façon dont chacun les voit, évidemment: le centenaire de la Révolution Russe, par exemple, suscite l’enchantement et les délices lors d’un conseil municipal « podémite » (ndt en référence au parti espagnol Podemos), tandis qu’il crispe le visage et afflige tous ceux qui l’ont étudiée à fond en n’étant pas partisans des tchékas communistes. Ainsi va la vie. Mais le fait est que nous avons tendance à rappeler chaque anniversaire, tant pour le bien que pour le mal.

Cette semaine on fête le quatrième anniversaire de la sortie sur le balcon de François, investi (investido) comme nouveau Souverain Pontife. Bon, en réalité dévêtu (desvestido) comme nouveau Souverain Pontife. Parce que dès le premier instant, en pole position (ndt en anglais dans le texte) de sortie, sans ornements proprement papaux, devant les yeux étonnés des spectateurs les plus visibles, il a voulu transmettre que son pontificat allait être une espèce de strip-tease de la doctrine catholique. Immédiatement, passées quelques secondes, il s’est dépouillé de nouveau de sa capacité à donner sa bénédiction, en demandant aux fidèles rassemblés de le bénir, lui. Ceux qui ont été alors accablés par l’évènement et se sont pris la tête dans les mains, peuvent prouver quatre ans plus tard, qu’ils ont été des devins du futur. Un futur noir que nous connaissons aujourd’hui parfaitement car nous en pâtisons.

Tout au long de ces quatre longues années, le processus a suivi son cours, comme s’il s’agissait d’un enterrement de vie de jeune fille. L’Église Catholique - du point de vue de l’élu et des électeurs corrompus: "Maffia de Saint Gall" dixit - avait tellement de vêtements doctrinaux, liturgiques, œcuméniques, culturaux, diplomatiques, coutumiers, architectoniques… que peu à peu le stripper (ndt en anglais dans le texte: le « strip teaseur») continue à s’enlever des pièces sans qu’on en voit la fin, bien que l’on sache qu’elle en EST la fin : la nudité complète de l’Église, déjà transformée en Temple Maçonnique, où pourront vivre ensemble fraternellement tous les fils du Grand Architecte.

Je remarquai avec le Frère Malachie qu’il y a chaque jour moins de gens qui veulent le voir, tout comme il est vrai que chaque jour il y a davantage de gens lassés de ce pontificat, à moins de suivre les consignes des coryphées et des perroquets qui ont un banc VIP à Sainte Marthe, nouveau Siège des Appartements Pontificaux. Parce que même en cela il y a eu un strip-tease pétrinien. Finies, les somptueuses résidences. La Papauté mérite l’humilité d’une Auberge où elle puisse avoir des relations entre collègues et prendre du maté avec des copains. Il y a un sentiment de lassitude parmi la catholicité bien que ce soit souvent de façon inconsciente.

Le bon Frère Malachie, plein d’expérience en mille guerres intérieures et extérieures, dit qu’il pense fêter cet anniversaire avec son habituelle petite ration de liqueur monastique. Il dit que chaque année qui passe, il devient plus clair que le roi est nu et que les phrases de l’Apocalypse de Saint Jean se réalisent à la perfection : Tu te crois riche et tu ne sais pas que tu es pauvre et que tu es aveugle et dénudé et que tu as besoin de mes vêtements blancs pour que n’apparaisse pas ta nudité. Parce que [dénudé], il l’est visiblement.

La nudité est patente. Mais comme le dit la règle maçonnique, à chaque chose que l’on enlève il faut substituer une autre qui la remplace. Le fameux solve et coalgula (dissous et coagule). Même François doit se soumettre à cette règle élémentaire. Il dissout les Franciscains de l’Immaculée et il encourage Sœur Caram (ndt sœur dominicaine argentine mais qui réside dans un couvent en Espagne et qui se répand dans les médias avec des déclarations très peu orthodoxes pour ne pas dire plus), Emma Bonino et les femmes-évêques luthériennes. Il met à la retraite par anticipation des évêques au léger accent traditionnel tandis qu’il tolère Paglia, l'archevêque dévergondé désormais transformé en beau modèle à demi nu (avec la calotte) dans le presbytérium obscène de sa cathédrale (cf. Un archevêque très "border line"), et défenseur de ceux qui sont pour l’avortement (cf. Ainsi va l'Eglise sous François (I)). Il détruit les séminaires traditionnels parce qu’ils sont source de psychologies bizarres, tandis qu’il tolère les séminaires remplis d’homosexuels, pourvu qu’ils ne se consacrent pas à leurs tâches. Il ne veut pas de princes de l’Église ni de carrières ecclésiastiques, mais il élève à l’archevêché et aux postes d’honneur ses petits copains. Il aime les pauvres, il met des douches au Vatican, distribue des pizzas sur la place [Saint Pierre], invite les sans abri à dîner. Pendant ce temps il exerce un cléricalisme féroce sur les gouvernements et les institutions. Et nous pourrions continuer ainsi. Sûr qu’en ces jours, on n'échappera pas sur internet à un résumé de ces malheureuses et infortunées quatre années de dépouillements. Et pour célébrer l’éphéméride, voilà semble-t-il avec une claire intention de provocation, la récitation des Vêpres avec les Anglicans, à côté de la tombe de Saint Pierre au Vatican. Le tout très aimant et miséricordieux, en contrevenant expressément au Droit Canonique. Mais si le Droit Divin est contredit avec un tel naturel, quelle importance peut avoir le célèbre Codex?

François s’est dépouillé et s’est dévêtu; il a dépouillé et a dévêtu l’Église, devant les yeux ébahis de la Chrétienté. Il le sait. Mais il prétend aussi nous dépouiller nous les catholiques de notre dépôt de la foi. Il veut nous enlever nos doctrines millénaires. Il veut en finir avec ce qui a constitué la foi des fidèles, en distribuant l’Eucharistie dans le péché - en jetant des perles aux cochons, selon la phrase du Seigneur - ; en attirant dans les paroisses et en incitant les curés de ces paroisses à le faire, les couples qui vivent dans l’adultère, même s’ils ont reçu le sacrement du mariage (un pur détail de paperasse). Et il veut en finir avec le sacerdoce annonçant déjà un prochain Synode dont on ne sait encore rien, sauf que déjà les canaux souterrains bergogliens avancent en fouinant et intrigant, pour que ce soit un autre Synode bien sonné. Pour le moment, tout en intrigues et en gesticulations tous azimuts sur le sujet des diaconesses, pour pouvoir nous rattacher mieux à nos sœurs luthériennes. Et en jetant ses saints dans l’arène (sous la forme de Coccopalmero), pour commencer à dire que cette affaire de validité ou de non validité, c’est un conte chinois qu’il faut corriger.

Je me suis bien rappelé, il y a longtemps, que le Seigneur a averti que les serviteurs qui profitent l’absence du Maître pour maltraiter les autres serviteurs, et qui mangent et qui boivent avec les ivrognes, recevront de nombreux coups de fouet (Matthieu 24, 48-51). Et pas que cela. Parce que de Dieu, personne ne se moque.

Je vais me prendre un petit verre avec Frère Malachie, pour l’accompagner en cette nuit ténébreuse d’anniversaire. Mais nous n’avons rien à célébrer. Si ce n’est que nous devons être plus près de la fin. Buvons pour que cela se termine vite.