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Trump jugé à ses ennemis

Qui étaient (et qui se cachait derrière) les manifestants de la "grande" marche des femmes dimanche dernier à Washington? (25/1/2016)

Trump jugé à ses ennemis

Benedetta Frigerio
24 janvier 2017
www.lanuovabq.it
Ma traduction

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Si «un homme se juge à ses ennemis, non moins qu'à ses amis», comme l'a suggéré avec sagesse l'écrivain anglais Joseph Conrad, alors jugeons-les.
Laissons de côté pour un instant les polémiques sur le discours inaugural, sur les peurs et les risques de la nouvelle présidence américaine, pour décrire d'abord la foule qui a manifesté ce week-end contre Donald Trump. Oui, parce que tandis que la télévision italienne présentait l'événement, non seulement en gonflant les chiffres et en utilisant des images de foules océaniques d'autres manifestations, mais comme une marche démocratique et pacifique de femmes portant de sympathiques bonnets roses [ndt: en réalité, le bonnet représente une tête de chat (pussy) qui en argot désigne le sexe féminin], il se passait en réalité toute autre chose.

En fait, bien que l'actrice Ashley Judd ait lu devant une bande de progressistes aguerris le poème d'une petite fille qui «sent la présence d'Hitler dans ces rues», une vidéo amateur a demandé à des manifestants vêtus de noir: «Qui êtes-vous?». Réponse: «Nous sommes les Satanic Temple, nous sommes athées et satanistes, nous sommes contre Trump parce qu'il va nous enlever la plupart de nos droits». Les Satanic Temple sont une secte qui s'est fait connaître en Amérique au cours des dernières années en raison du pouvoir, acquis sous le président Obama, de parler contre Dieu, et qui a obtenu le retrait des symboles religieux dans les institutions publiques, remplacés par les symboles sataniques. Face aux adorateurs du diable effrayés par Trump, il suffit de se demander s'ils auraient réagi de la même façon en présence d'Hitler pour se rendre compte que la juxtaposition des deux personnages est au moins inapproprié.

Mais pour comprendre encore mieux qui est l'ennemi du 45e président des États-Unis, il faut écouter ce qu'a dit la pop star Veronica Louise Ciccone, elle qui a osé s'approprier le nom de la mère de Dieu pour monter sur les scènes de la moitié du monde en incarnant l'exact opposé de nouvelle Eve: «Bienvenue dans la révolution de l'amour, dans la rébellion de ceux qui ne veulent pas accepter cette ère de tyrannie (...) il a fallu ce moment de ténèbres pour nous réveiller (...) le bien n'a pas gagné ces élections. Mais à la fin, le bien vaincra». Là encore, pour réaliser ce que Trump représente, il suffit de se demander contre qui la Ciccone, singeant l'unique "Madonna", a toujours voulu se rebeller, et quel est le bien auquel elle a appelé des générations de femmes. Ainsi,on comprendrait facilement le jeu des adversaires du président, qui utilisent et subvertissent les termes bibliques pour susciter la confusion même dans les esprits chrétiens. Enfin, bien sûr au nom de l'amour, la pop star a déclaré: «J'ai souvent pensé à la façon de faire sauter la Maison Blanche» et a salué le nouveau président avec une chanson où elle l'appelait «tête de c...» répétant à plusieurs reprises «Fuck you». Avec elle, des centaines de manifestants criaient bruyamment, portant un bonnet symbolisant le vagin. Et certains sont allés jusqu'au blasphème le plus révoltant, avec des pancartes représentant la Vierge de Guadalupe dans des postures qui ne peut même pas être décrites.

Une manifestation ainsi préparée (rien que le détail des centaines de bonnets identiques distribués aux participants et des innombrables pancartes avec des slogans identiques) peut difficilement être classée comme spontanée. Même la professeur et journaliste Asra Nomani, féministe déclarée, analysant les 403 organisations qui ont publiquement adhéré à la manifestation, a découvert que Soros «finance ou entretient des relations étroites avec au moins 56 d'entre elles», y compris le géant Planned Parenthood, qui s'oppose à la politique anti-avortement de Trump. Pour bien nous comprendre, Soros, est celui qui a tenté de corrompre l'épiscopat américain lors de la récente visite du pape aux Etats-Unis, car il estime que pour changer le monde, il faut changer la doctrine de l'Eglise catholique. Ici aussi, il n'est pas difficile d'imaginer de quel côté est Trump si ceux qui lui vouent une haine farouche sont les anticléricaux et les avorteurs. Bien entendu tous les lobbies LGBT étaient présents à la marche (la section de leurs droits a été supprimée du site de la Maison Blanche) dont les adeptes ont défilé dans des attitudes sodomites.

Et ce n'est pas tout, parce que parmi ceux qui haïssent le président («Nous aimons la haine de Trump» récitait démocratiquement une des nombreuses pancartes "pacifiques") il y a également les associations islamiques extrémistes. Asra Nomani, en effet, a constaté que, parmi les organisateurs de la marche, il y avait aussi Linda Sarsour, présidente de l'Association Arab American de New York, proche du Hamas et du groupe Council on American Islamic Relations, proche des Frères musulmans. Comme elle, on a entendu également Angela Davis ex-fugitive et membre du Parti communiste, et était également présente l'anarchiste texane Lisa Fithian qui deux jours avant la manifestation a attaqué le vice-président chrétien Mike Pence (insulté au cours de la marche avec des banderoles d'une vulgarité embarrassante) en ces termes: «Nous sommes ici pour célébrer la libération queer». Même l'ancien terroriste jamais repenti Bill Ayers (ami de longue date d'Obama) a écrit sur son blog qu'il avait participé à la marche.
Présents aussi, les représentants et autres figures de la gauche la plus extrême. La veille, lors de la cérémonie inaugurale, les «black bloc» avait déjà brisé les vitrines de négoces comme McDonald et de banques du pays (217 d'entre eux ont été arrêtés).

Mais si un homme se juge aussi à ses amis, il suffit de dire qu'en faveur de Trump ont au contraire parlé les patriotes, différents pasteurs chrétiens, les sites pro-vie, la classe moyenne et la majorité de l'Amérique profonde liée aux valeurs traditionnelles américaines qui a voté pour lui. Celle qui, en écoutant le discours du Trump, qui n'a pas mentionné un Dieu générique, mais un Créateur pour demander «de l'aide pour être président», a poussé un soupir de soulagement. Celle qui sait qu'il n'y a pas de dialogue sans une identité forte et qu'il n'y a pas de prospérité mondiale sans une économie locale stable. Celle qui s'est réjouie en lisant la lettre de Trump aux catholiques [sans doute la lettre aux "pro-vie": benoit-et-moi.fr/2016/actualite/la-lettre-pro-vie-de-donald-trump] sur le fait que la liberté religieuse gravement menacée par les démocrates, serait protégée en même temps que la vie à naître (hier, il a supprimé le financement des programmes internationaux de planning familial). Celle qui a espéré, en entendant la promesse qu'à la Cour suprême serait nommé un défenseur de la loi naturelle.
Face à un tel déploiement, il ne semble plus si imprudent de décider quel parti prendre.
Parce que, dans le bien ou dans le mal, ne fût-ce que pour la désinformation des médias, il devrait être facile, en plus d'être opportun, de choisir.