Benoit-et-moi 2017
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Bel hommage à Benoît XVI

Mgr Gänswein présente une chronique du Pontificat écrite par le vaticaniste allemand Paul Badde, qui sort ces jours-ci en Allemagne (22/12/2017)

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Original en allemand ici: de.catholicnewsagency.com
Le texte a été traduit en espagnol sur le site www.benedictogaenswein.com et c'est cette version que Carlota a traduite en français

MGR GÄNSWEIN: « BENOÎT XVI - SES ANNÉES DE PONTIFICAT DE TRÈS PRÈS »

20 décembre 2017


Le secrétaire privé du Pape émérite présente le nouveau livre de Paul Badde sur les années de pontificat 2005-2013 pour le Catholic National Agency, version allemande (CNA Deutsch).

Ces jours-ci, l’auteur reconnu et historien (allemand) Paul Badde présente un livre sur les années 2005-2013 dans lequel il expose, en partie d’une façon très personnelle, le pontificat du Pape Benoît XVI.M

Qui mieux que le fidèle secrétaire privé de Benoît XVI, l’Archevêque Georg Gänswein - qui continue à servir comme Préfet de la Maison Pontificale sous le mandat de François, peut présenter une œuvre comme celle-là. À la demande de CNA Deutsch, l’Archevêque Gänswein a accepté aimablement de présenter le livre.

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Présentation de S.E.R. Archev. Georg Gänswein
Ce livre est un souvenir vivant. Il y a plus de 60 reportages sélectionnés de ces jours de ce temps-là, quand Joseph Ratzinger est devenu le premier Pape allemand depuis plus de 400 ans et Badde comme correspondant du journal « Die Welt », l’a accompagné de très près. C’est une œuvre de près de huit ans et je me rappelle encore de beaucoup de ces articles comme si je les avais lus hier. J’ai fait la connaissance de Benoît XVI en janvier 1995 au Cimetière Teutonique (ndt en italien Campo Santo dei Teutonici cum dei Fiamminghi, dont des Allemands avec des Flamands, est un ensemble de sépultures de catholiques d’origine germanique situé au Vatican, quartier du Borgo), alors qu’il était cardinal et gardien de la foi de l’Église Catholique. Je connais Badde depuis la fête de Saints Pierre et Paul de 2003.

Je venais de sortir de la Basilique Saint Pierre après une messe pontificale célébrée pour saint Jean Paul II, où j’avais accompagné le cardinal Ratzinger comme secrétaire, j’étais encore vêtu de la soutane et de l’aube quand Badde s’est dirigé vers moi en compagnie de son épouse, sur la Piazza della Città Leonina. Il s’est présenté comme le nouveau correspondant du « Die Welt », qu’il avait été envoyé à Rome depuis Jérusalem par son bureau éditorial à Berlin, et il m’a demandé s’il pouvait m’inviter pour une petite réunion amicale. Il habitait Via delle Grazie, très près de là. Moi, je vivais toujours à la Domus Sanctae Marthae (ndt: la maison Ste Marthe sous son nom latin) et le cardinal Ratzinger, Piazza Città Leonina, face au Passetto, le vieux mur pour sortir du palais du Pape (ndt: couloir construit sur le mur de rempart qui permettant d’aller de Place Saint Pierre au Château Saint Ange en toute sécurité)

Et c’est ainsi que nous nous sommes rapidement et plusieurs fois rencontrés, alors que ne manquaient jamais à Rome les sujets controversés qui valaient la peine qu’on en discute. Peu après, les différentes questions de Badde ont été envoyés au cardinal Ratzinger par mon intermédiaire, ce qui a fait que j’ai commencé à le mieux connaître, - et j’ai été témoin de ses recherches constantes. Également peu après j’ai lu son livre sur « Maria de Guadalupe » à la suite de la recommandation d’un ami à moi, comme un grand reportage au style très personnel, le même style qu’a son dernier livre.

Dès le début j’ai eu l’attention attirée dans son travail par le fait que Badde avait un profil catholique, un profil qui ne peut être confondu avec un autre dans le monde des médias sécularisés, un profil qu’il exprimait sans timidité ni orgueil. Cela ne surprendra personne que ni les ennemis, ni les hostilités à son égard ne manquent. Ce conflit et sa position claire n’ont jamais porté préjudice à son travail, au contraire. Je n’ai quasiment pas connu à Rome d’autre journaliste qui soit aussi scrupuleux, courageux, persistant et analytique dans sa recherche que lui, et qui toujours a essayé d’exprimer le résultat de ses enquêtes avec une extraordinaire facilité linguistique.

Après l’élection de Joseph Ratzinger comme Pape le 19 avril 2005, j’ai surtout suivi l’œuvre de Badde en rapport avec la couverture [médiatique] de Benoît XVI, - en cela il a de nouveau occupé une place exceptionnelle parmi les journalistes de Rome, et de ces travaux d’alors le livre dont il est question offre aujourd’hui une petite sélection. Et je pense que pas mal de ses articles ont impressionné le Pape Benoît XVI lui-même au moment de leur parution.

Il ne s’agit pas néanmoins d’un instantané, mais d’un livre qui s’est fait au prix d’un grand effort pendant huit ans, de 2005 à 2013. Autant de travail, autant d’expérience, autant de recherche et de voyages et autant de proximité, ne se retrouvent probablement dans aucun autre livre consacré à « notre Pape ». Il ne s’agit pas cependant d’une « biographie d’un saint » mais plutôt de l’accompagnement critique, humoristique, et ici ou là aussi militant, du Pape tout au long des huit années, du point de vue d’un journaliste d’expérience, comme témoignage d’un chroniqueur fiable.

J’ai toujours pensé que Paul Badde avait été très proche du Pape Benoît, en cette période, depuis l’extérieur, à travers tous les murs du Vatican. Le fait qu’il n’ait pas prévu le pas révolutionnaire de son renoncement n’y change rien. Personne ne pouvait avoir prévu ce pas, même pas moi, de ma proximité immédiate avec le Pape de Bavière. Badde, cependant, a reconnu très vite, avec plus de clairvoyance que n’importe quel autre, que Benoît était un radical dans le sens littéral du mot, ce qui signifie qu’il a toujours orienté sa vie depuis la racine de l’Église Catholique (en latin : radix), en Jésus Christ de Nazareth, - et que le grand conservateur était toujours un révolutionnaire quand il s’agit de protéger et de raviver la ferveur de la foi sous les cendres de nombreuses ruines.

C’est pour cela que cet hommage que Badde rend aujourd’hui au « Pape émérite » me convient tout particulièrement, un hommage construit bien au-delà de notre temps durant les années de son autorité sur le siège de Pierre. Ce témoignage a existé. Il survivra à notre temps. Pour cette raison, les Allemands en particulier, ne peuvent être que reconnaissants pour ce livre et toujours fiers de Benoît XVI, cette figure unique dans les pas du pêcheur Pierre, dans une fenêtre de temps unique dans l’histoire, dont nous avons tous pu être les témoins.


Rome, 19 décembre 2017
+ Georg Gänswein
Préfet de la maison pontificale – Secrétaire privé de Benoît XVI