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En souvenir de Maria

Une confidence très émouvante du cardinal Schönborn (16/4/2017)

Le 90e anniversaire de Benoît XVI voit, en Italie, une intense activité éditoriale et une floraison extraordinaire d'articles, émissions de télévision et interviews - dont celles de l'omniprésent Mgr Gänswein. Pratiquement rien d'intéressant, en revanche (au moins pour ce que j'en ai vu) en France, où l'on se contente de quelques banalités sur la "fatigue" et l'affaiblissement, du pape émérite
Le ton pratiquement unanime de ces hommages de circonstance - en dehors de l'insistance sur la parfaite transparence des circonstances qui entourent la renonciation, et la belle entente avec François, après tout pourquoi pas - est la louange. Si l'on ne peut que se réjouir de voir enfin reconnus les mérites exceptionnels de l'homme qui a fait entrer l'Eglise dans le troisième millénaire, au milieu de tempêtes douloureuses, d'attaques féroces et de difficultés de toutes sortes, on regrette que cette reconnaissance vienne si tard. Donnant l'impression que la "cote de popularité" nouvelle de Benoît XVI soit essentiellement dûe à son retrait, un geste "révolutionnaire" qui a permis le "miracle François". Un peu comme celle des ex-présidents de la république qui deviennent personnalité préférée des français dè qu'ils ont quité la scène politique.

Parmi les nombreuses interviews, il y a celle du cardinal Schönborn, mentionnée dans le quotidien des évêques italiens, l'Avvenire.

«Papa Ratzinger est d'une intelligence extraordinaire et très belle. Sa force, cependant, n'est pas seulement celle-ci, mais l'amitié simple et humble avec Jésus qui transparaît dans tous ses écrits et dans ses nombreuses belles homélies», dit l'archevêque de Vienne, le cardinal Christoph Schönborn, ami et «disciple» de Joseph Ratzinger dans une longue interview intitulée «Joyeux anniversaire Benoît» réalisée à Vienne par le directeur de l'information de Tv2000, Lucio Brunelli [qui sera] diffusée intégralement dimanche 16 Avril sur Tv2000.

Le cardinal Schönborn, qui reprend et confirme dans l'interview le discours officiel sur la renonciation, nous livre également une confidence personnelle. Malgré les réserves que l'on peut avoir sur certaines prises de position de l'archevêque de Vienne, c'est une vraie pépite... donc, ne boudons pas notre plaisir:

«J'ai un souvenir très émouvant, que je peux raconter aujourd'hui. Le cardinal Ratzinger avait eu une attaque (un AVC) en Septembre 1991. Ce n'était pas une attaque grave et il récupéra rapidement. Mais à cause de cela, il ne put venir à mon ordination épiscopale parce qu'il était à l'hôpital. Alors, il m'écrivit une très belle lettre, et, environ un mois après, le 2 Novembre sa sœur bien-aimée Maria, qui était toujours avec lui, fidèle, humble, intelligente, une sainte femme, eut une terrible attaque, alors qu'elle était devant la tombe de ses parents. Et elle est morte le même jour. Nous avons été très émus parce que nous ne savions pas comment réagirait Joseph Ratzinger à la mort de sa sœur. Le lendemain du conclave où notre cher professeur et ami est entré dans la salle de petit-déjeuner de Santa Marta vêtu de blanc, il nous a salués, et je lui dit: "Saint - Père, hier, durant votre élection, j'ai beaucoup pensé à votre sœur Maria et je me suis demandé si votre sœur avait demandé au Seigneur de prendre sa vie et de laisser celle de son frère. Il a répondu: "Je pense que oui". C'est le moment le plus émouvant de toutes nos rencontres».