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L'Ermite blanc de Mater Ecclesiae

Le récit plein d'émotion d'Ylenia Fiorenza, qui a eu ces jours-ci le privilège de rencontrer Benoît XVI (3/2/2017)

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Benoît XVI, photos du 27 janvier

A la fin, je l'ai embrassé fort, et sur cette tristesse silencieuse, cachée en moi, que ce souvenir avait fait affleurer, l'Ermite blanc, le 265e successeur de Pierre, a fait descendre la rosée de la bénédiction de Dieu.

Joseph Ratzinger, l'ermite blanc

Interview exclusive de la philosophe et journaliste Ylenia Fiorenza, sur sa rencontre avec le Pape Émérite

Il quotidiano del Molise
(via La Vigna del Signore)
Ma traduction

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Benoît XVI, le Pape Émérite, dans l'après-midi du 27 janvier, a reçu la doctoresse Ylenia Fiorenza, présidente du Centre Culturel International "Joseph Ratzinger" de Campobasso. Un évènement spécial, qui mérite d'être partagé à travers l'émotion et le récitde la jeune philosophe, fondatrice du centre qui lui est dédié, qui a pu vivre un moment unique à côté de Joseph Ratzinger, le grand théologien conciliaire, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi pendant vingt-quatre ans, et ensuite élu Pape après vingt-six heures de Conclave, le 19 avril 20015.

- Dans quelques semaines, le 11 février, ce sera le quatrième anniversaire de la renonciation de Joseph Ratzinger à l'Office de Pontife Romain. Qu'a signifié pour vous le fait de lui rendre visite entre les murs vaticans, où il s'est retiré depuis cette date historique?

«A un âge qui avance progressivement, et surtout sereinement, le Pape Émérite, assisté avec sollicitude par son secrétaire personnel Mgr Georg Gänswein, m'est immédiatement apparu comme enveloppé d'une paix séraphique. Ses vêtements sont blancs. Mais encore plus son âme, si délicate, qu'elle transparaissait toute dans son sourire, et le rendait vraiment éblouissant à mes yeux. Tandis que je lui parlais, il m'écoutait, me fixant avec attention. Sans hâte. Mais avec un transport paternel qui, encore aujourd'hui, m'émeut rien qu'en y pensant. La joie d'avoir pu le remercier personnellement pour la hauteur de ses enseigneements sur la vérité de l'amour du Christ, pour son exemple de fidélité à l'Évangile et à l'Église est grande, et me confirme que dans la joie résident la surprise et la proximité de Dieu. Et cette rencontre, que j'ai tant attendue, est déjà parmi les pages indélébiles de ma vie. En Ratzinger, j'ai toujours trouvé fiabilité, profondeur, parce qu'il est vraiment un sarment attaché à la vigne, qui est le Christ. Un sarment plein de sève. Et je la retrouve toujours plus vivante dans ses écrits.»


- Qu'éprouve-t-on, à être à ses côtés, sachant qu'il est un Pape qui a changé pour toujours l'histoire de l'Église, avec ce choix libre de sa conscience?

«J'ai regardé Ratzinger dans son présent, consciente qu'il aime, sert et soutient l'Église actuellement guidée par François, dans la prière, avec tout son être. Je le vois, en effet, comme un ange gardien aux côtés de Bergoglio. Il veille avec amour sur lui et sur nous tous, peuple de Dieu, dans ce lien que Jésus a demandé au Père pour ses disciples. C'est-à-dire de les protéger, de les défendre et de les sanctifier. Je souhaite que personne ne viole cette sacralité.
A l'improviste, au fond de moi, tandis que Benoît XVI tenait mes mains serrées dans les siennes, parmi les nombreux sentiments d'affection et de gratitude, il m'est revenu un souvenir particulier, qui a suscité en moi un violent tremblement intérieur. A cet instant, une date m'est venue à l'esprit. Celle du 15 janvier 2008. Je me suis rappelé la terrible nouvelle que la visite de Benoît XVI à l'Université la Sapienza de Rome, prévue pour le 17 janvier 2008, avait été annulée. Il y a à peu près dix ans. Je considère que c'est une grande défaite humaine, spécialement pour ce monde prétendument intellectuel, qu'avec un tel acte, malheureusement, on s'est comme répudié soi-même, érigeant non pas un mur, mais pire, un misérable tas de détritus fangeux, réduit à une fosse à fumier. Résonnent en moi, en guise de contrepoids, les mots de Ratzinger, caresses qui fortifient et encouragent les jeunes, parce qu'elles détiennent la vigueur invincible de la vérité et de l'amour qui s'affirme d'elle-même. J'espère qu'un jour, le monde comprendra que la foi est le véritable accomplissement de la raison, et que Dieu est toujours du côté de l'homme.
A la fin, je l'ai embrassé fort, et sur cette tristesse silencieuse, cachée en moi, que ce souvenir avait fait affleurer, l'Ermite blanc, le 265e successeur de Pierre, a fait descendre la rosée de la bénédiction de Dieu.»