Benoit-et-moi 2017
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Litanie de réparation pour Benoît XVI...

par un blogueur espagnol inspiré. Une pépite découverte par Carlota (19/4/2017)

Je ne veux pas me substituer à mon amie, ni lui attribuer des intentions qui ne sont pas les siennes... mais j'ai l'impression qu'elle nous parle ici de ce qu'elle n'a pas osé écrire dans les voeux d'anniversaire au Saint-Père. Qu'elle sache bien qu'elle n'est pas la seule à avoir éprouvé cette sorte de crainte...

Carlota:

C’est très intimidant de s’adresser directement au Pape émérite même à travers un blog comme celui-ci… parce que l’on en veut trop dire, parce que l’on ne veut pas trop en dire, parce que l’on ne se sent pas digne de l’importuner, parce que l’on ne sait pas comment le dire… Alors on peut être tenté de n’écrire qu’une petite phrase de rien du tout, quelques petites paroles d’une banalité affligeante, voire rien du tout, même si le cœur déborde de reconnaissance et d’affection. Heureusement il y a des visiteurs qui ont su trouver les mots, d’affection, de reconnaissance, de témoignage, et plus encore.

J’ai retrouvé un blogueur catholique de langue espagnole que je n’avais pas consulté depuis un certain temps et qui se présente comme « le hibou scrutateur », un hibou qui aime « scruter le vaste domaine de la culture véritablement catholique, lumière impérissable qui brille toujours même au milieu des obscurités ». Il vient d’écrire un texte sous une forme un peu singulière pour remercier le Pape Benoît à l’occasion de son 90ème anniversaire.

Les 90 ans du Pape Ratzinger. Pardonne à ton peuple, Seigneur.

elbuhoescrutador.blogspot.fr
Traduction de Carlota

* * *

La considération et la gratitude envers la figure du Cardinal Ratzinger, puis Pape Benoît XVI, fait partie de l’âme qui donne vie à cet humble blog. On pourrait beaucoup dire sur sa personne, mais pour commémorer ses 90 ans, il m’a semblé plus juste de composer une litanie de réparation à l’intention d’un si bon serviteur de Dieu. Ce qui m’a porté à le faire c’est une certaine conviction personnelle que son pontificat est une occasion que Dieu nous a donnée et dont nous n’avons pas su tirer profit. Par conséquent,
Pardonne à ton peuple, Seigneur.

Pour la superficialité régnante qui nous a empêchés d’évaluer comme cela était dû la grandeur du don que tu offrais à ton Église en la personne de ton Vicaire Benoît, Pardonne à ton peuple, Seigneur.

Pour ceux qui ont accusé ton serviteur de pessimisme, chaque fois qu’il nous a montré avec vérité et réalisme la profonde crise dans laquelle ton Église a été submergée après le Concile,
Pardonne à ton peuple, Seigneur.

Pour ceux qui dans les moments difficiles de son règne ont fui lâchement en l’abandonnant au feu ennemi et anticatholique,
Pardonne à ton peuple, Seigneur.

Pour l’hypocrisie grossière de ceux qui se sont déchiré les vêtements face à sa disposition miséricordieuse et œcuménique de lever des peines canoniques,
Pardonne à ton peuple, Seigneur.

Pour le peu d’intérêt avec lequel a été accueilli au sein de ton Église le motu proprio Summorum Pontificum, véritable fondement d’une résurrection liturgique,
Pardonne à ton peuple, Seigneur.

Pour ceux qui n’ont pas obéi ou ont tardé des années à le faire, quand il a disposé que les prêtres disent à la consécration à l’identique ce que tu as dit lors de la dernière Cène (ndt : Des traductions erronées du « pro multis » beaucoup, devenu tous, à partir du Concile Vatican II, dans les langues locales à l’abandon imposé du latin),
Pardonne à ton peuple, Seigneur.

Pour ceux qui ont critiqué son élégance humaine et surnaturelle dont le sens n’était pas autre chose que l’humble désir de se cacher derrière la figure de Pierre auquel il succédait, et derrière la tienne propre qu’il représentait,
Pardonne à ton peuple, Seigneur.

Pour la fausseté hypocrite de ceux qui ont guetté chacun de ses pas, pour le surprendre et mal l’interpréter, tout comme le firent avec toi les scribes et les pharisiens,
Pardonne à ton peuple, Seigneur.

Pour l’étrange joie, à peine déguisée, que certains ont manifesté à la nouvelle de sa renonciation, simplement pour s’être trouvé exténué à ton service.
Pardonne à ton peuple, Seigneur.

Pour ceux qui n’ont pas vu d’un bon œil son engagement constant pour nous faire récupérer notre conscience et notre identité catholiques, aujourd’hui tellement affaiblies, Pardonne à ton peuple, Seigneur.

Pour la médiocrité d’un grand nombre de ses collaborateurs, qui n’ont pas donné le maximum d’eux-mêmes pour accompagner et aider le travail de ton Pontife Romain, ni ne se sont efforcés d’être à la hauteur des circonstances,
Pardonne à ton peuple, Seigneur.

Pour ceux qui n’ont pas rendu hommage et respecté son magistère sur la centralité de la vérité et sur le dogme pour affronter la dictature du relativisme qui menace le monde et ton Église,
Pardonne à ton peuple, Seigneur.

Pour la fatigue qu’il a toujours causé au progressisme libéral, en le voyant obligé de reconnaître que la tête visible de l’Église était l’une des intelligences les plus éclairées du siècle,
Pardonne à ton peuple, Seigneur. Et une fois obtenu ton pardon attendu, fais fructifier le riche héritage de son serviteur Benoît.