Coupe du monde: la Russie est de retour

En marge de la victoire des "bleus", l'analyse inédite d'Antonio Socci qui constate la parfaite organisation de l'évènement par l'hôte russe (et mon commentaire) (16/7/2018, mise à jour ultérieure)

>>> Intéressant commentaire ICI: lesalonbeige.blogs.com

Avec le coup de sifflet final de la rencontre France-Croatie d'hier, qui a vu la victoire des "bleus" (je n'ose parler de victoire de la France) le Mondial de foot est enfin achevé.
Ouf!! Mais un "ouf" tout relatif, on va le voir. C'est maintenant qu'on entre dans le dur.
Car ce n'est que la fin de la première phase - celle "sportive" (si l'on peut dire!): il va donc falloir s'armer de patience.
Place désormais aux analyses - hélas trop prévisibles -, des habituels désinformateurs, spécialistes de la récupération et autres promoteurs du "vivre ensemble", qui montent déjà en puissance dans les media.
Sans nier la sincérité des réactions de joie et l'amour réel du ballon rond de beaucoup (surtout des hommes, n'en déplaise aux chantres de la parité), je me bornerai à observer qu'on ne peut pas éternellement faire prendre les vessies pour des lanternes - en l'occurrence faire passer le goût de la teuf d'une génération pour un moment de communion nationale et le chauvinisme du supporter de foot lambda pour du patriotisme - et que l'euphorie factice créée autour d'un évènement par ailleurs respectable, mais ludique, et qui devrait rester strictement confiné à la rubrique "sports", n'est pas forcément synonyme des slogans "la France qui gagne", encore moins "La France unie", voire "La France communie" (!!! quelle France, d'ailleurs?) qu'on entend partout aujourd'hui.

Antonio Socci, à défaut d'équipe à "supporter" - l'Italie n'ayant même pas été qualifiée pour la phase finale -, offrait hier (avant la finale) son commentaire, centré sur des "maux de ventre" que le déroulement de la compétition a provoqués dans la presse mainstream de son pays - pour des raisons évidentes peu concerné par l'aspect sportif. Le titre de son article les résume parfaitement: LE SUCCÈS DU MONDIAL A ÉTÉ UNE FÊTE DES PATRIES ET LE TRIOMPHE DE LA RUSSIE DE POUTINE.
Sur le premier point, je suis loin de partager son enthousiasme. Peut-être que s'il vivait dans "la France de Mbappé et de Pogba" (sic!) il raisonnerait différemment. Pour moi, il est clair que le patriotisme (du reste mis désormais en avant en France par les mêmes médias qui en Italie font la grimace) dont il parle est une vilaine caricature du vrai amour de la Patrie. C'en est même le revers absolu. Une sorte de manifeste du "grand remplacement".

Le traitement du second point est bien plus intéressant, et c'est cette partie que je traduis ici.
On est effectivement très loin des prédictions des oiseaux de mauvaise augure, dont Le Monde se faisait déjà complaisament l'écho il y a plus d'un an (cf. www.lemonde.fr). Feront-ils amende honorable?

LE SUCCÈS DU MONDIAL A ÉTÉ UNE FÊTE DES PATRIES ET LE TRIOMPHE DE LA RUSSIE DE POUTINE


Antonio Socci
15 juillet 2018
Ma traduction (pertielle)

* * *

(...)
Et puis il y a le deuxième mal de ventre pour notre Journaliste Collectif et les gnomes de la pensée unique: l'organisation de la Coupe du Monde en Russie a été parfaite.
Pour certains milieux du fanatisme clintonien et anti-russe qui ont passé ces dernières années à peindre la Russie de Poutine comme une sorte de stalinisme ressuscité, le fait qu'elle ait montré au monde entier qu'elle était un pays si efficace et - oyez, oyez - normal, civil et festif, où des milliers de sportifs du monde entier se sont rendus pour se divertir en toute tranquillité et sécurité avec le peuple russe, est un revers sérieux.
Un peuple qui - on peut le dire -, a retrouvé la joie de vivre après le communisme et après les terribles années 90 de la colonisation occidentale.

Avec Poutine, la Russie est de retour et l'Europe a retrouvé son poumon oriental comme l'a rêvé Jean-Paul II. Ces championnats du monde ont été un occasion pour nous en apercevoir.
Les aboiements de certains médias occidentaux (nostalgiques de la guerre froide), où sont-il passés? N'y avait-il pas un monstre au Kremlin? Ne mangeait-il pas les enfants ? N'était-il pas une menace mondiale ?
Aujourd'hui, on commence à comprendre que le Satan russe est une création bidon des médias. A Moscou, dans la splendide Saint-Pétersbourg et dans les autres villes des Championnats du Monde, il y a au contraire un magnifique pays à voir, un grand pays moderne qui est aussi une vieille civilisation chrétienne revenue en Europe après la nuit du communisme.
Il y a une foule de gens en fête, un peuple sympathiques et joyeux et une atmosphère accueillante et sûre malgré les menaces terroristes qui résonnaient à la veille des Championnats.
La Coupe du Monde a donc été un grand événement qui a montré au monde que s'inventer aujourd'hui une nouvelle guerre froide est une idée complètement folle, une idée de dangereux apprentis sorciers, parce que la Russie est l'Europe, comme nous.
En Europe de l'Est, le communisme est terminé, et les communistes sont restés seulement ici en Occident où ils se sont déguisés en ultras Atlantistes et donnent aujourd'hui une leçon de haine anti-russe et de fanatisme pro-OTAN à Donald Trump, allant jusqu'à l'accuser de "trahir" l'OTAN pour "flirter" avec Poutine (titre de "Repubblica" du 3 juillet : "Trump sape l'OTAN: son coeur bat pour Poutine").

Tout est en train de changer.

Mise à jour


Le sens de la fête
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A l'intention surtout d'éventuels lecteurs étrangers, voici un échantillon de la fête et du "vivre ensemble" tels que les conçoivent certains admirateurs des bleus.
L'argument qui consiste à dire que des casseurs se sont infiltrés parmi les gentils supporters, lesquels n'ont rien à voir avec ces "racailles", est un peu facile, et il n'a déjà que trop servi. Certes, tous les supporters ne sont pas des casseurs, très loin de là, et heureusement. Mais une grande partie des casseurs fait indubitablement partie de cette France plurielle si célébrée par les médias et prisée par le système. Entre parenthèses, on n'a rien vu de tel lors des obsèques de Johnny Halliday, où la France plurielle était absente. La conclusion s'impose.


Des dizaines de casseurs ont investi le cours Jean Jaurès à Grenoble (16 juillet 2018)


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