L'incohérence calculée de François

Un portrait impitoyable et perspicace, par "Super Ex" (15/11/2018)

Marco Tosatti a reçu une nouvelle lettre de son correspondant récurrent. Comme il le dit en préambule, beaucoup de catholiques pas totalement aveugles ou sourds se sont fait les mêmes réflexions. Et "il y aurait d'autres exemples du bipolarisme qui semble affecter la haute hiérarchie de l'Eglise".

 

Le Pape "gentil" des médias....

La Synodalité "fake" du Pape Bergoglio. Le cas américain, et d'autres exemples d'incohérence programmée


www.marcotosatti.com
15 novembre 2018
Ma traduction

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Réfléchir sur la condition de l'Église catholique aujourd'hui est vraiment une peine, une souffrance.
Chaque jour que Dieu envoie sur terre offre désormais assez de matériel pour se scandaliser.
Le dernier épisode fâcheux est le "tacle" avec lequel Bergoglio a empêché les évêques américains d'engager la lutte contre l'homosexualité et la pédophilie dans le clergé.
Rome est intervenue d'autorité pour tout arrêter, et rien que cela laisse déjà sans voix.

Vous souvenez-vous de l'homme aimable qui s'est présenté comme "l'évêque de Rome" et qui, pendant longtemps, n'a jamais prononcé le mot "pape"? Oui, celui-là. Ce fut un crescendo, jusqu'au jour où, tout en faisant semblant de promouvoir la synodalité, et alors que les pères synodaux voulaient quand même avoir leur mot à dire, il est intervenu pendant le synode sur la famille, recourant au latin et rappelant à tous qu'ils étaient "cum Petro et sub Petro" !
La réalité est que de la synodalité, Bergoglio n'en a rien à faire: soit il conduit les évêques et les cardinaux à coups de gifles là où il veut, soit il rappelle à tous, avec des faits et des paroles, que l'Église, c'est "chez lui," et qu'ici, c'est lui qui commande!

Ce pontificat est ainsi: il y a une incohérence programmatique entre ce qui est dit et ce qui est fait; et une incohérence programmatique entre ce qui est dit à certaines occasions et ce qui est dit à d'autres.

De la première incohérence, nous avons déjà parlé: il exalte la synodalité, mais il gouverne en autonomie absolue, toujours et seulement lui, avec quelques sbires couchés sur le dos; il célèbre le rebelle protestant Martin Luther, mais celui qui essaie s'opposer, même sur des questions douteuses, est abattu à la hache (si ensuite il essaie de réformer non pas la doctrine, comme le moine allemand, mais les moeurs, comme Mgr Viganò, il devient le diable en personne); il parle à chaque instant de miséricorde, mais son visage et ses actions vont dans la direction opposée (voir les Franciscains de l'Immaculée etc.); il dit vouloir déléguer aussi les questions de foi aux Conférences épiscopales nationales, brisant ainsi l'idée même d'Église catholique, qui est universelle, mais empêche ensuite les évêques américains de clarifier des questions de moeurs et de morale (sur la suggestion évidente de ses hommes, les cardinaux Cupich et Wuerl: de ces deux-là, Dieu merci, la justice séculière s'occupe).

Quant à la deuxième incohérence, celle entre ce qui est dit à certaines occasions et ce qui est dit à d'autres, il ne s'agit pas de schizophrénie, comme on pourrait le croire. Elle est elle aussi programmatique et a des racines historiques: les modernistes furent les premiers à comprendre que pour détruire l'Église, il n'est plus nécessaire de faire comme les hérétiques, qui en sortaient, mais d'y rester; et que pour y rester, et en même temps la détruire, il faut répandre l'erreur en la mélangeant avec la vérité, amalgamer le plus possible les concepts traditionnels et les dogmes, avec des affirmations et des concepts innovants, au risque d'apparaître contradictoire. Pourquoi? Pour introduire l'hérésie d'une manière fourbe, ne sautant pas aux yeux, voilée, pas immédiatement identifiable. Les modernistes, dirait Bergoglio, voulaient engager des processus.

Ainsi Bergoglio, avec une cohérence extraordinaire dans l'incohérence, proclame l'indissolubilité du mariage, mais la nie dans les faits, nommant partout des gens qui y sont opposés (de Cupich à Paglia), et dans la doctrine (voir Amoris Laetitia, mais dans une note!). Et lorsqu'on lui demande d'être clair, il refuse de le faire, il ne répond pas: l'incohérence est programmatique! La confusion est choisie!

Un autre exemple? Les discours contre le gender, mais le silence sur les lois qui l'introduisent (comment oublier qu'il n'a même pas salué un seul des "Family days"?) et les nominations d'hommes qui défendent le gender, comme James Martin, etc.

Un autre encore: la nomination de Galantino, sicaire de Scienza & Vita (il doit s'agir d'une revue tendance catho de gauche, ou laïque "libérale", ndt), ennemi de ceux qui prient contre l'avortement, ami de Monica Cirinnà (membre du PD et rapporteur de la loi sur l'union entre personnes de même sexe, entrée en vigueur en 2016, ndt) qui cohabite avec quelques tirs improvisés contre l'avortement, quand il est maintenant clair qu'un signal doit être donné, car le dégoût des fidèles est à son maximum, et après vingt coups au cercle, il en faut un au tonneau (allusion à l'expression idiomatique "un colpo al cercchio, uno alla botte" qui pourrait se traduire par "ménager la chèvre et le chou", voir explication en note ici, ndt)!

Face à tout cela, il ne reste plus qu'à se rappeler un fait: le menteur par excellence est le diable!

Quant aux amis du diable, ce sont aussi des menteurs. Tout d'abord, ils soufflent dans les oreilles de chacun: "Mais oui, ce pape est bon, voyez comme il est acclamé! Son succès est une garantie de sa bonté", puis, quand les applaudissements ne sont plus là, car le temps a révélé la tromperie, ils changent de musique: "ce pape est le moins aimé de l'histoire, tout le monde l'attaque, mais la faute est au diable, qui veut diviser l'église !

Non, chers thuriféraires, l'Eglise aujourd'hui, comme jamais auparavant, est divisée par le mensonge qui l'envahit. Un mensonge programmatique

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