Elections européennes: le Pape fait campagne

Retour sur plusieurs faits récents survenus au Vatican, dans lesquels François prend clairement position pour les "migrants" et contre les partis "populistes". Une pique à Matteo Salvini, mais aussi une ingérence pour le moins déplacée dans le champ politique (17/5/2019)

AG du 15 mai 2019

élections européennes : Campagne électorale au Vatican


Belvecchio
www.unavox.it
17 mai 2019
Ma traduction

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A l'approche des prochaines élections européennes, les discours et les actes en provenance du Vatican semblent se multiplier, tous à l'enseigne évidente d'une prise de position politique, bien qu'en apparence non partisans.
Évidemment, l'auteur ou le promoteur de ce genre de campagne électorale camouflée est toujours notre (pas vraiment) cher pape Bergoglio, renforcé par sa vieille expérience populiste acquise en Argentine aux côtés des groupes ex-péronistes et de ceux néomarxistes.
Les paroles et les actes sont nombreux mais nous nous limiterons ici à en souligner trois particulièrement significatifs.

Le 2 mai dernier, au Vatican, s'adressant aux membres de l'Académie pontificale des sciences sociales, Bergoglio a affirmé que:

«Nous avons malheureusement sous les yeux des situations dans lesquelles certains États nationaux mettent en œuvre leurs relations dans un esprit plus d'opposition que de coopération... beaucoup de tensions proviennent d'une revendication excessive de souveraineté de la part des États» (...) «l'Église a averti les personnes, les peuples et les gouvernements des déviations de cet attachement quand... quand il devient nationalisme conflictuel qui élève des murs, voire du racisme et de l'antisémitisme. L'Église observe avec inquiétude la réapparition, presque partout dans le monde, de courants agressifs à l'égard des étrangers, en particulier des immigrés, ainsi que ce nationalisme croissant qui néglige le bien commun» (...) «Il appartient à l'autorité publique de protéger les migrants et de réguler les flux migratoires avec la prudence nécessaire, ainsi que de promouvoir l'accueil de telle sorte que les populations locales soient formées et encouragées à participer consciemment au processus d'intégration des migrants accueillis» (...) «L'Etat-nation ne peut être considéré comme un absolu, ... Le bien commun est devenu mondial et les nations doivent s'associer pour leur propre bénéfice».


Tout commentaire est superflu, puisqu'il est évident que derrière la terminologie généraliste se cache un jugement politique négatif contre les forces européennes qui luttent pour la défense des identités culturelles et religieuses nationales.
Quiconque aurait des doutes sur les intentions réelles du pape Bergoglio devrait lire son message du 1er janvier de cette année: «La bonne politique est au service de la paix», dans lequel il dit explicitement :

«Chaque renouvellement des fonctions électives, chaque échéance électorale, chaque étape de la vie publique constitue une occasion pour retourner à la source et aux repères qui inspirent la justice et le droit (...) En politique ne manquent pas non plus les vices ... ces vices, qui affaiblissent l’idéal d’une authentique démocratie, sont la honte de la vie publique et mettent en danger la paix sociale: ... la négation du droit, le non-respect des règles communautaires... la xénophobie et le racisme... le mépris de ceux qui ont été contraints à l’exil....En particulier, nous vivons ces temps-ci dans un climat de méfiance qui s’enracine dans la peur de l’autre ou de l’étranger, dans l’angoisse de perdre ses propres avantages, et qui se manifeste malheureusement aussi, au niveau politique, par des attitudes de fermeture ou des nationalismes qui remettent en cause cette fraternité dont notre monde globalisé a tant besoin».


Ce genre de meeting politico-électoral a été suivi d'un acte digne des pires habitudes des groupes subversifs marxistes des années 70. Mais cette fois-ci, ce ne sont pas les prolétaires armés du communisme qui ont agi, mais l'aumônier du pape Bergoglio qui s'est exhibé dans une sorte d'expropriation prolétarienne.
Le cardinal Krajewski a brisé les scellés [posés par la police], pour rétablir le courant d'un immeuble de la Via Santa Croce in Gerusalemme, à Rome, occupé depuis 2013 par des squatters qui, depuis des années, n'ont pas payé la facture d'électricité. L'impayé s'élève à quelque 300 mille Euros, et la société d'électricite a interrompu la fourniture, comme elle le fait avec tous les utilisateurs en retard.
Or, l'Aumônier, en tant que tel, aurait pu payer le montant des arriérés, faisant ainsi l'aumône aux pauvres squatters, mais il a préféré faire un geste spectaculaire et faire parler les journaux et les télévisions, afin de susciter le consensus pour les squatters et l'opposition pour les autorités politiques.

«Je suis personnellement intervenu pour réactiver les compteurs. Je l'ai fait pour les enfants. Il y avait plus de 400 personnes sans électricité, avec des familles, des enfants, sans même la possibilité de faire fonctionner les réfrigérateurs... Je fais l'aumône et je m'inquiète pour les pauvres, pour ces familles, pour les enfants. En attendant, ils ont enfin de l'eau chaude et de la lumière».


Mais alors, Cardinal, pourquoi n'êtes-vous pas allé payer la facture et à la place avez-vous fait en sorte d'encourager les occupants à continuer à utiliser la lumière sans payer un euro?
Et ce malgré le fait, que vous-même rapportez sur le site du Vatican, qu'en 2018, l'Aumônerie Apostolique a distribué «environ 3,5 millions d'euros à ceux qui ne pouvaient pas payer leurs loyers, leurs factures d'électricité et de gaz, leurs médicaments et leurs produits de première nécessité. Un chiffre légèrement supérieur à celui de 2017.

Le pire, c'est que la compagnie d'électricité a porté plainte contre X auprès de la justice...

La vérité est que, puisqu'il y a une campagne électorale, le Vatican a voulu envoyer un message contre les politiciens qui gouvernent et qui ne s'activent pas pour faire payer à tous les citoyens, avec l'argent public, les factures que les squatters ne paient pas.

Le troisième geste politico-électoral a eu lieu le 15 mai 2019, quand Bergoglio, au cours de l'audience générale de la place Saint-Pierre, a tourné au milieu des barrières qui retiennent les fidèles avec sa papamobile, dans laquelle il avait fait monter 8 enfants arrivés sur des barconi, en provenance de Libye, de Syrie, du Nigeria et du Congo.

La chose a été organisée avec toute la scénographie nécessaire. Les huit enfants attendaient sur la place l'arrivée de Bergoglio, protégés par la police; à son arrivée sur la place, Bergoglio a fait arrêter la voiture et, parmi les projecteurs, les journalistes, la radio et la télévision, il a pris les huit enfants, tous avec une casquette blanche sur la tête, avec le logo et le nom de la coopérative qui s'occupe d'eux grâce aux habituelles contributions publiques, et portant un t-shirt bleu avec les mots de Bergoglio: Accueilli, protéger, promouvoir et intègrer.
Ainsi équipé, Bergoglio a tourné au milieu des fidèles, suscitant des enthousiasmes de meetingt électoral, en attendant de prononcer son discours.

Où est la politique? Oh! Le Pape ne fait pas de politique!
Mais alors qu'en est-il de la pantomime mise en scène sur la place pour inviter chacun à se charger des immigrés - instrumentalisant cyniquement de epauvres enfants - et pour critiquer la politique des autorités nationales qui veulent limiter l'arrivée sans condition de millions de personnes qui nous sont étrangères par la langue, les coutumes et la religion ?
C'est quoi, sinon une campagne électorale ?

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