En attendant le Synode sur l'Amazonie (suite)

Le cardinal Hummes, que François a nommé Relateur général, annonce un Synode historique. Article de Giuseppe Nardi (8/5/2019)

>>> En attendant le Synode sur l'Amazonie

Le cardinal Hummes

« Le synode sur l’Amazonie pourrait s’avérer historique »
(cardinal Claudio Hummes)


katholisches.info
G. Nardi
6 mai 2019
Traduction d'Isabelle

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(Brasilia) Le cardinal brésilien Claudio Hummes se dit « heureux » d’avoir été nommé rapporteur général du Synode sur l’Amazonie par le pape François et annonce que ce synode pourrait être « historique ».


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Le pape François a convoqué, du 6 au 27 octobre, un synode spécial sur l’Amazonie qui aura pour thème : « Amazonie : nouveaux chemins pour l’Eglise et pour une écologie intégrale ».
Dans les coulisses de ce synode, une cheville ouvrière de très haut rang : le cardinal brésilien Claudio Hummes, archevêque émérite de Sao Paulo, qui fut, durant quelques années, préfet de la Congrégation romaine pour le Clergé. Il appartient au courant progressiste, qui manifeste beaucoup de « compréhension » envers la théologie de la libération.
La convocation du Synode sur l’Amazonie est liée à des questions écologiques et aux droits des peuples indigènes. Le Vatican parle surtout de l’évangélisation des Indiens, présentée comme une priorité. Ceux-ci vivent, dispersés, dans l’immense bassin de l’Amazone et leur nombre en tout cas n’excède pas 250 000.
Depuis 2015, on considère dès lors qu’il existe un véritable agenda « secret » du synode: l’abolition du célibat sacerdotal et l’introduction de prêtres mariés. On sait qu’Hummes figure parmi les plus éminents militants en faveur de l’abolition du célibat pour le clergé séculier et même de l’admission des femmes au sacerdoce.

Ces tendances sont connues depuis avril 2014 au moins, plus précisément depuis l’audience accordée par le pape François à l’évêque de mission émérite Erwin Kräutler, natif d’Autriche. Cela n’a pas empêché François de convoquer le Synode sur l’Amazonie, — comme le souhaitaient Kräutler et Hummes. Plus précisément, François a donné alors le « feu vert » à Kräutler, en répondant à ses suggestions par une invitation à lui soumettre des « propositions courageuses ».

François sait pertinemment que Kräutler et Hummes appartiennent à l’aile gauche de l’Eglise et qu’ils veulent l’abolition du célibat sacerdotal et l’introduction du sacerdoce féminin. Il les a pourtant chargés tous les deux de préparer le Synode sur l’Amazonie: Hummes en tant que président du Réseau panamazonien des Eglises (REPAM) et Kräutler en tant que président de la section brésilienne de ce même REPAM.
Tout indique que l’introduction de prêtres mariés (que l’on justifie par la « pénurie » endémique de prêtres, pour laquelle on refuse d’autres solutions ) doit créer un précédent. Des documents internes parlent ouvertement de « nouvelles formes » du sacerdoce et des ministères du culte — expression qui renvoie aussi aux femmes.

Une autre pièce de la mosaïque de l’attaque imminente sur le sacrement de l’ordre est la nomination, samedi dernier, du cardinal Hummes comme rapporteur général du Synode sur l’Amazonie. Il revient, entre autres, au rapporteur général de définir, lors de son allocution d’ouverture, les orientations fondamentales.
François a simultanément nommé deux secrétaires particuliers pour le synode. Lors du synode sur la famille, cette tâche avait été dévolue à l’archevêque italien Mgr Bruno Forte, qui en avait par la suite révélé les dessous explosifs.
Les deux secrétaires spéciaux du Synode sur l’Amazonie nommés par François sont:

o Mgr David Martinez de Aguirre Guinea OP, vicaire apostolique de Puerto Maldonado au Perou ;
o P. Michael Czerny SJ, sous-secrétaire de la Section des migrants et des réfugiés du Dicastère pour le service du développement humain intégral. Ce dicastère fut créé, durant l’été 2016, par François qui, depuis lors, dirige en personne la section des migrants et des réfugiés.

La nouvelle a été annoncée lors de l’assemblée de printemps de la Conférence épiscopale brésilienne réunie à Aparecida. Sur le site internet de la Conférence épiscopale brésilienne se trouve ce qui suit :

Don Claudio nous a dit qu’il avait appris la nouvelle dans un grand sentiment de responsabilité, car le Synode est très important et pourrait bien être historique. « Je remercie le pape pour sa confiance dans les gens, sa confiance en moi, et je veux donner le meilleur de moi-même pour m’acquitter de ce service ».

Et, plus loin :

Don Claudio s’est dit heureux de pouvoir accomplir cette tâche au service du grand amour qu’il porte à l’Amazonie, heureux aussi de tout le processsus de développement accompli depuis la convocation du Synode par le pape François en 2017. Il souligne l’importance du document préparatoire rédigé par le REPAM, en collaboration avec les évêques de toute la région panamazonienne et avec le secrétariat général des synodes, un organe du Vatican.

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