Le Vatican au Club Bilderberg

Réflexion à l'acide de Roberto Pedocchio à propos de l'invitation faite par la mystérieuse (eh oui!!) assemblée au cardinal Parolin, nouvel "idiot utile" du mondialisme. Où l'on voit que les complotistes ne sont pas forcément ceux qu'on désigne généralement sous ce vocable... (11/6/2018)

>>> L'Eglise capitule devant le monde

La nouvelle Église entre dans le Temple des Ennemis de toujours, probablement par la porte de service.

Le Vatican au Club Bilderberg


Roberto Pecchioli
9 juin 2018
www.riscossacristiana.it
Ma traduction

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Air nouveau pour le Saint-Siège. Dans les mêmes jours de juin, deux événements voient comme protagoniste l'Église bimillénaire fondée par Jésus-Christ. Pas la moindre spiritualité, encore moins de sollicitude pour les âmes. Pendant que Bergoglio recevait au Vatican les dirigeants des Sept Sœurs - les géants de l'énergie fossile comme Exxon, Royal Dutch, la famille Rockefeller - tous ces messieurs d'une dévotion très incertaine mais d'une puissance très certaine -, son plus important collaborateur, le Cardinal Secrétaire d'Etat Pietro Parolin était accueilli à la rencontre annuelle du Club Bilderberg.

Depuis 66 ans, la joyeuse compagnie se réunit à huis clos et dans l'habituel secret ostentatoire. Cette année, l'honneur d'accueillir l'événement revient à Turin, la ville des Agnelli [Fiat]. Les membres du cercle sont les représentants les plus importants des oligarchies au pouvoir: banquiers, financiers, actionnaires et dirigeants de multinationales, leurs majordomes politiques et leurs clercs du journalisme embedded ["intégré"]. Les sujets traités, comme toujours, sont l'agenda politique, économique et culturel à imposer à une grande partie du monde. Après des décennies, l'invitation de cette loge exclusive, bien loin d'être versée dans les affaires religieuses, a été étendue au ministre des Affaires étrangères du Vatican.

Parolin, prélat qui a l'usage du monde, ne détonnera certes pas aux côtés d'industriels, PDG des grandes entités économiques et financières de la planète, ministres et anciens ministres, influenceurs de l'opinion publique. L'ordre du jour de la réunion de Turin est très dense, ses thèmes d'une actualité urgente. Ils discuteront aimablement de populisme en Europe, du défi de l'inégalité (causée par ce dernier), de l'avenir du travail (flexible, à la demande, délocalisé...), de l'intelligence artificielle (des sujets tels que le transhumanisme seront abordés), des Etats-Unis en crise de leadership, de la Russie, de l'Iran - le Satan du moment - de l'Arabie Saoudite, des grands amis en djellaba assis sur les milliards des barils de pétrole. Il y aura de la place pour l'actualité, pour la "post-vérité", ce qui, dans leur vocabulaire, signifie balayer les dissidents du Nouvel Ordre Mondial.

Le cardinal Parolin trouvera des compatriotes italiens de premier plan: les économistes libéraux de gauche Giovanni Alesina et Mariana Mazzucato, Vittorio Colao, de Vodafone (téléphonie, réseaux de télécommunications, innovation, donc une capacité ramifiée de contrôle), un pilier du Bilderberg comme Lilli Gruber, la grande cérémoniaire de la télévision [1], la scientifique et sénateur à vie Elena Cattaneo [2], et bien sûr John Elkann, un Agnelli de la branche juive. Il rencontrera une vieille connaissance de l'Union européenne, le Portugais Barroso, qui, comme par hasard, est devenu le chef de Goldman & Sachs: portes tournantes de l'ancien pouvoir démocratique. Il verra aussi l'éternel Kissinger, le ministre français de l'Éducation [Jean-Louis Blanquer] (la bonne école transalpine LGBT....) et deux novices de l'illustre compagnie, les étoiles montantes de la politique espagnole Soraya Sàenz de Santamarìa et le très libéral Albert Rivera, proche de Macron.

L'illustre compagnie recevra la bénédiction de Parolin, mais il est plus probable que ce sera elle-même qui, au nom des Supérieurs, l'impartira à l'homme d'Eglise admis dans une telle assemblée. Comme toujours, ils décideront de l'avenir commun en notre absence et contre les principes, les intérêts et la volonté du peuple bovin, qu'ils accuseront de populisme et de ne pas croire suffisamment en leurs vérités. Ils s'engageront activement contre nous, comme le montre l'ordre du jour officiel, complété comme toujours par des discussions très, très confidentielles L'Église pourra faire revivre les splendeurs du passé, revenir à la scène politique des arcane imperii. Selon le schéma de Vilfredo Pareto, elle est probablement considérée comme un "résidu" à prendre en compte et à utiliser, en en exploitant la crise, conformément à la "persistance des agrégats" (cf. journals.openedition.org).

Une question demeure: qu'est-ce que l'Église de Jésus-Christ et le peuple de Dieu ont à voir avec le Club Bilderberg, ses buts et ses actions, sa pratique élitiste, son sentiment oligarchique, son indifférence envers les gens qui vivent et s'habillent, son éloignement incommensurable de toute tradition spirituelle et de toute tension morale.

La nouvelle Église entre dans le Temple des Ennemis de toujours, probablement par la porte de service. Nous en verrons les conséquences, mais quels que soit les mots qui sortiront de la bouche du Cardinal Parolin pendant les sessions du club, pour chaque engagement qu'il prend, qu'il se souvienne de la clarté que Jésus, fondateur de l'Église dont il est un si haut dignitaire, exige des hommes de Dieu : «Que votre parole soit oui, oui, non, non. Le plus vient du Malin». La compagnie de Bilderberg, Eminence, est dangereuse et sulfureuse. Mieux vaut non, non.

NDT


[1] Sorte de Claire Chazal italienne, qui a présenté pendant des années le JT de Rai 1, avant de s'engager en politique au Parti Démocrate (socialistes) puis de siéger au Parlement européen, et enfin de revenir à la télévision.

[2] Neurobiologiste en vue, elle a pris position en faveur de la liberté de la recherche scientifique et s'est exprimée contre l'interdiction d'utiliser, dans l'activité de la recherche, des cellules souches embryonnaires

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