L'idéologie LGBT à l'assaut de l'Eglise

Son porte-parole quasi officiel et adoubé par François, le jésuite américain James Martin disposera d'une tribune lors de la prochaine rencontre mondiale des familles en août prochain à Dublin (13/6/2018)

Le Père James Martin, SJ

En consultant les archives de mon site pour retrouver les liens en relation avec ce thème, je constate de plus en plus souvent, surtout ces derniers temps, la récurrence des titres - je veux parler de ceux qui me viennent spontanément à l'esprit -: "comment l'Eglise change", "le lobby gay (/l'homohérésie) dans l'Eglise", et ainsi de suite. C'est certainement un signe, et seuls les aveugles et ceux qui ne VEULENT PAS VOIR peuvent persister à en ignorer les symptômes et à en minimiser les causes - ou plutôt LA cause principale.

Cette fois, c'est l'information que le P. James Martin SJ, avocat zélé - non; il vaudrait mieux dire: compulsif - de la cause LGBT (et nommé par François consultant auprès du Secrétariat de la Communication du Vatican), a été invité à prendre la parole à Dublin pour défendre LES familles (en fait les "familles" homoparentales, il est clair que les autres, c'est-à-dire les vraies familles, ne l'intéressent absolument pas), qui suscite l'incompréhension, le trouble, et plus encore dans la frange du catholicisme qui essaie encore vaille que vaille de résister au tsunami..
Voici deux articles complémentaires à ce sujet, parus aujourd'hui, signés de deux "sentinelles" vigilantes: le premier de Riccardo Cascioli qui nous explique à quel point cette dernière mouture de la rencontre est une trahison de l'intention originelle de Jean-Paul II, qui avait convoqué à Rome, en 1994, la première de ces rencontres mondiales, précisément pour combattre la conception de la "famille" que voulait imposer l'ONU, alors que venait tout juste de se terminer la tristement célèbre Conférence du Caire sur la population et le développement.
Le second article est d'Aldo Maria Valli, qui revient plus particulèrement sur la figure trouble du Père Martin, auquel Lawrence England avait consacré un article au vitriol en février dernier sur son blog That the Bones you have crushed may thrill (ma traduction... justement: Le lobby gay dans l'Eglise ).

Homohérésie au pouvoir, l'Eglise cède aussi sur la famille

Riccardo Cascioli

Riccardo Cascioli
13 juin 2018
www.lanuovabq.it
Ma traduction

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A la Rencontre mondiale des familles qui se tiendra à Dublin en août, la parole aussi au Père Martin et à ses revendications Lgbt. Un signal clair qui renverse le sens de ces rencontres que Saint Jean Paul II avait voulues pour réaffirmer le caractère unique et irremplaçable de la famille naturelle, fondée sur le mariage entre un homme et une femme.

 


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La nouvelle que le Père James Martin, jésuite américain, porte-drapeau des droits des LGBT dans l'Église, sera l'un des orateurs officiels lors de la prochaine Rencontre mondiale des familles qui se tiendra à Dublin du 21 au 26 août, a évidemment suscité beaucoup de curiosité - et de polémiques. Martin, dont le livre "Building a bridge" ("Construire un pont") vient d'être traduit en italien, sera invité à parler de l'accueil des LGBT et de leurs familles dans les paroisses.

Du Père Martin et de ses idées sur l'homosexualité, très éloignées du Catéchisme de l'Église catholique, nous avons déjà traité à plusieurs reprises et sa participation à la rencontre de Dublin envoie un message clair d'ouverture aux couples homosexuels. D'ailleurs, déjà à Philadelphie il y a trois ans, le président du Conseil Pontifical pour la Famille, Mgr Vincenzo Paglia, avait dit qu'aucun type de famille ne serait exclu.

Mais à Dublin, sous les auspices du nouveau Dicastère pour la Famille, les laïcs, la vie, dirigé par le Cardinal Kevin Farrell, dès le début, il y a eu la volonté d'être beaucoup plus explicite. Qu'il suffise de dire qu'à l'automne dernier, la première version du matériel préparé pour les catéchèses présentait les couples homosexuels comme une forme appropriée de famille, avec des dessins explicites. Les protestations qui avaient suivi avaient conseillé d'exclure ces parties de la version finale, mais un autre Martin, Diarmuid, l'archevêque de Dublin, affirmait que de toute façon la Rencontre mondiale des familles resterait «un événement inclusif, ouvert à toutes les familles». En d'autres termes, les unions entre personnes du même sexe doivent également être considérées comme telles, bien qu'au sens large.

Le cas de Martin, quoi qu'il en soit, nous fait mesurer à quel point l'Église a cédé à la mentalité mondaine. Il suffit de remonter 24 ans en arrière, en 1994, quand saint Jean Paul II convoqua à Rome la première Rencontre mondiale des familles. L'ONU avait proclamé cette année comme l'année internationale de la famille et l'Eglise avait saisi l'occasion pour proclamer une année consacrée à la famille. Le Pape était bien conscient que le rôle décisif de l'humanité se jouait autour de la famille (il avait récemment fondé le Conseil pontifical pour la famille et l'Institut d'études sur le mariage et la famille) et désirait que les familles chrétiennes prennent conscience de leur propre identité, de la signification de la «communion de l'homme et de la femme dans le mariage» qui engendrent la vie.

Ce n'était pas seulement une défense contre l'attaque que le monde portait à l'institution de la famille naturelle, mais à la famille «au premier plan dans l'œuvre de la nouvelle évangélisation». D'où l'initiative de la Rencontre mondiale des familles, précédée d'un congrès théologico-pastoral qui devait contribuer à approfondir les raisons et les dimensions du mariage chrétien.
En ce mois d'octobre 1994, la Conférence internationale des Nations Unies sur la population et le développement du Caire advenue un mois plus tôt, et où l'attaque contre la famille était apparue dans toute sa virulence, avaient ajouté des motifs supplémentaires à la rencontre du Pape avec les familles.

La délégation du Saint-Siège s'était bataillée pendant des mois non seulement autour de la contraception et de l'avortement, que les Etats-Unis (administration Clinton) et l'Union européenne voulaient imposer au monde entier, mais aussi autour de la conception de la famille: on voulait en effet à tout prix inclure dans le document final le concept de «familleS» - niant le caractère unique de la famille fondée sur le mariage entre un homme et une femme - ainsi que la reconnaissance de cinq genres (concrètement, le programme LGBT). Finalement, le Saint-Siège, qui avait agrégé autour de lui de nombreux gouvernements d'Amérique latine et des pays islamiques, réussit à repousser le thème du genre à la place du sexe masculin et féminin et à limiter les dégâts sur le thème de la famille. Tout en sachant pertinemment que ce n'était que le début d'une grande guerre: c'est pour cela que la première Rencontre mondiale des familles fut dominée par la nécessité de réaffirmer le caractère unique de l'institution familiale naturelle et son rôle social irremplaçable.

24 ans après, nous devons au contraire constater que c'est précisément une Rencontre mondiale des familles organisée par l'Église qui dédouane et promeut le concept de "familles" (compris précisément comme diversité d'unions possibles) contre lequel saint Jean Paul II s'était battu. Nous trouvons une Église qui embrasse aujourd'hui cette idéologie propagée grâce aux agences de l'ONU contre laquelle elle s'était battue jusqu'à récemment et contre laquelle les Rencontres Mondiales des Familles devaient aussi servir. Ironie du sort, c'est l'archevêque de Dublin, Monseigneur Diarmuid Martin, qui était alors le combatif numéro 2 de la délégation du Vatican au Caire, qui est l'hôte de cette perversion de l'intuition d'origine.

A Dublin, un micro pour le père James Martin.

Aldo Maria Valli
13 juin 2018
www.aldomariavalli.it
Ma traduction

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A la Rencontre mondiale des familles qui se tiendra à Dublin en août, la parole aussi au Père Martin et à ses revendications Lgbt. Un signal clair qui renverse le sens de ces rencontres que Saint Jean Paul II avait voulues pour réaffirmer le caractère unique et irremplaçable de la famille naturelle, fondée sur le mariage entre un homme et une femme.

 


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Dans le programme officiel de la visite, l'intervention du père jésuite est signalée parmi les points forts de la rencontre. Le thème de sa conférence sera de voir «comment les paroisses peuvent soutenir les familles dont des membres s'identifient comme LGBTI» (rappelons que l'acronyme est pour Lesbienne, Gay, Bisexuel, Transsexuel, Intersexuel).

Sur les quelque deux cents intervenants annoncés, ont expliqué les organisateurs, il y aura quatre-vingt-onze femmes laïques, soixante-cinq laïcs et quarante-quatre religieux. Le groupe le plus important sera constitué par les couples. Les intervenants viendront du monde entier. Le thème directeur de toute la rencontre sera l'exhortation de François Amoris laetitia et son application dans différents contextes. Parmi les interventions prévues, également celle du cardinal philippin Luis Antonio Tagle, l'un des cardinaux les plus proches de François. En outre, a-t-il été annoncé, «il y aura d'amusantes démonstrations culinaires liées aux thèmes de la foi et de la famille» (???).

«Mon espoir - a dit Mgr Diarmuid Martin, archevêque de Dublin - est que la Rencontre mondiale des familles ouvrira aux familles un chemin d'inspiration renouvelée, d'espoir et de guérison. La rencontre intervient alors que l'Eglise d'Irlande lutte pour trouver une nouvelle place dans la société et la culture irlandaise [cf. Irlande, avortement, une défaite catholique], dans une situation très différente de celle du passé. Le pape François est avant tout un homme libre. Il nous montre que nous pouvons vivre dans un monde où la foi semble marginale, tout en parvenant à toucher les cœurs, à les mettre au défi de réfléchir et de discerner sur les valeurs fondamentales pour la société».

Toujours très actif sur les réseaux sociaux, le Père James Martin, sur Facebook, s'est dit heureux de l'opportunité qui lui a été offerte. Précisant que l'invitation lui est arrivée du dicastère vatican pour les Laïcs, la Famille et la Vie du Vatican, ainsi que de l'Archidiocèse de Dublin, il écrit qu'il s'agit d'«un message clair et puissant de la part du Vatican aux catholiques LGBT, à leurs parents et à leurs familles: "vous appartenez à l'Église et vous êtes les bienvenus". Je suis incroyablement reconnaissant pour cette invitation, non pas tant pour ce qu'il dit de mon ministère ou de ce que j'écris, mais pour ce qu'il dit aux catholiques LGBT, un groupe de personnes qui se sentent exclues depuis longtemps. J'espère qu'ils verront cette invitation, approuvée par le Vatican, comme un signe indubitable de bienvenue de la part de l'Eglise».


Mais tout le monde n'est pas aussi heureux. Le Père Martin «crée le scandale partout où il va», dit par exemple Austin Ruse, président du Centre pour la famille et les droits de l'homme, à LifeSiteNews. «Il dit qu'il ne conteste pas l'enseignement de l'Église, mais il affirme que l'homosexualité n'est pas désordonnée, mais simplement ordonnée d'une manière différente, et ce faisant, il crée la confusion chezles jeunes. Mais il n'est pas surprenant du tout qu'il ait été invité à cet événement».

Soulignant l'importance de la présence du Père James Martin, la revue des jésuites des États-Unis, America, qui compte Martin parmi ses auteurs, écrit: «La dernière fois que la Rencontre mondiale des familles s'est tenue à Philadelphie en 2015, les questions LGBT étaient largement absentes de la programmation officielle. Mais les organisateurs de l'événement de Dublin disent depuis des mois qu'ils avaient l'intention d'impliquer les familles avec des membres LGBT, bien que leurs efforts n'aient pas été exempts de polémiques».

L'été dernier, les organisateurs de l'événement ont publié un livret de préparation qui comprenait une section sur les personnes LGBT, avec des images montrant des couples de même sexe. «Le Pape François - lisait-on - nous encourage à ne jamais exclure, mais à accompagner aussi ces couples, avec amour, soin et soutien». Puis, début 2018, suite aux protestations d'un groupe pro-vie, les images ont été supprimées et le texte modifié.

Auteur de "Building a Bridge : How the Catholic Church and the LGBT Community can enter into a Relationship of Respect, Compassion, and Sensitivity", le Père Martin soutient que, d'après sa propre expérience, «personne n'est aussi marginalisé dans l'Église catholique que les personnes LGBT. Au fil des ans, ils m'ont raconté d'innombrables histoires de commentaires odieux provenant de prêtres, de sœurs et de frères, de diacres et d'agents pastoraux. Les catholiques LGBT se sentent souvent ignorés, mais aussi insultés et exclus de leurs propres églises».

Sa dernière prise de position gay friendly remonte à quelques heures. Il écrit en effet sur Twitter [voir ses pages sur Twitter, et sur Facebook], au sujet des gay prides qui ont lieu dans différentes parties du monde: «Les catholiques n'ont pas besoin de se méfier du mois de juin, le mois de la fierté. C'est une façon d'être pour les LGBT, fiers parce qu'ils sont des enfants aimés de Dieu. Ils ont des familles qui les aiment tels qu'ils sont, et ils ont le droit d'être traités avec respect, compassion et sensibilité après des années de persécution».

Et dans un autre tweet: «Tous les événements du #PrideMonth ne seront pas pour tous les goûts, mais le résultat final est important: les personnes LGBT devraient être fières de ce qu'elles sont après des siècles de persécution et de violence. Si vous avez des amis LGBT, dites-leur que vous les aimez. Si vous n'en avez pas, demandez-vous pourquoi».

Enfin: «Comment les catholiques peuvent-ils s'unir? En aimant leurs frères LGBT, sœurs et frères. En écoutant leurs luttes et leurs défis. En leur rappelalnt qu'ils sont des enfants bien-aimés de Dieu. Et en célébrant leur présence dans notre monde. Sois fier de les aimer! #PrideMonth #Pride2018».

Dans un article pour le Wall Street Journal, le Cardinal Robert Sarah a répondu aux thèses du Père Martin, en observant entre autre:

«Dans son enseignement sur l'homosexualité, l'Église guide ses disciples en distinguant leurs identités de leurs actions et de leurs attirances. Il y a d'abord les personnes elles-mêmes, toujours bonnes parce qu'elles sont filles de Dieu. Ensuite, il y a l'attirance pour les personnes du même sexe, qui n'est pas un péché en soi si elle n'est pas désirée ou mise en pratique, mais qui est toujours en contraste avec la nature humaine. Enfin, il y a les relations homosexuelles, qui sont un péché grave et nuisent au bien-être de ceux qui les pratiquent. Les personnes qui s'identifient comme membres de la communauté LGBT doivent être appelées à cette vérité avec charité, en particulier par le clergé qui parle au nom de l'Église sur ce sujet complexe et difficile. Je prie pour que le monde entende enfin la voix des chrétiens qui éprouvent de l'attirance pour les personnes du même sexe et qui ont trouvé la paix et la joie en vivant la vérité de l'Evangile. J'ai été béni par mes rencontres avec eux, et leur témoignage m'émeut profondément».


Le cardinal Sarah a écrit la préface du livre de Daniel Mattson Why I don’t call myself gay. How I reclaimed my sexual reality and found peace, qui se pose clairement comme alternative à la vision de James Martin [voir présentation ici: Une interviewe du cardinal Müller].

«La principale raison pour laquelle je refuse de me qualifier d'homosexuel - explique Mattson -, est simple: je pense que ce n'est pas objectivement vrai. Se focaliser sur les sentiments éloigne les gens de leur réalité en tant qu'enfants de de Dieu nés homme et femme. Nous devons apprendre à distinguer notre identité de notre attirance sexuelle, de notre comportement. Ce n'est pas ce que nous "ressentons" qui doit réguler notre vie, sinon nous passerions au feu rouge juste parce que nous le "sentons". Il y a une vérité objective qui nous protège, faite pour notre propre bien. Sinon, ce serait le chaos: il y a des hommes qui se sentent comme des femmes, des femmes qui se sentent comme des chats, des gens qui pensent qu'ils n'auraient pas dû naître avec leurs jambes et se sont fait amputer: est-ce normal? L'exemple est extrême, mais il est réel».

En avril 2017, François a nommé son père James Martin comme consultant auprès du Secrétariat de la Communication du Vatican.

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