Un curieux ostensoir

Celui utilisé par le Pape à la Veillée d'hier, lors des JMJ au Panama est fait avec des balles fondues! (27/1/2019, mise à jour le 28)


Ostensoir utilisé lors de la Veillée aux JMJ de Panama: il est fait de douilles de balles fondues, œuvre d’un sculpteur colombien, Armando Granja, arrivé il y a 40 ans au Panama qui a été chargé de confectionner l'objet de culte gardant l’Hostie consacrée du célébrant. Le but : symboliser un profond message de paix.
Une représentation qui va au-delà de l'ordinaire et qui est censée refléter la réalité vécue par l'Amérique latine autour de la violence. Selon l'agence de presse AICA , Armando Granja a déclaré: "Nous avons récupéré des milliers de milliers de cartouches de balles, nous les avons fondues et les avons transformées en la Vierge, qui a une charge poétique fondamentale pour moi. Il s'agit de nier la mort et d'affirmer la vie" (www.religionenlibertad.com)


Commentaire de Carlota, qui me transmet l'information: «il faut vraiment avoir l’esprit tordu pour avoir besoin de douilles fondues pour symboliser un profond message de paix. Ne mélangeons pas tout, même quand on vient de Colombie où la guérilla marxiste sévit depuis des décennies. Il leur faut inventer des symboles puisqu’ils ont ôté leur signification aux symboles… Pauvre humanité sans boussole et qui se cherche à cause de bergers inconscients ou félons».

Mise à jour (28/1/2019)


Cette critique "à chaud" pourra sembler à certains dictée par un esprit partisan, voire de la mauvaise foi pure et simple. On pourra nous opposer les objets de culte fabriqués lors de la Première guerre mondiale par les soldats dans les tranchées, par exemple des crucifix "confectionnés à partir de balles de mauser et de parties d'obus de 75" (cf. www.onnepassepas.fr).
Mais ces soldats, de simples catholiques qui côtoyaient la mort à chaque instant, faisaient, dans l'urgence, avec les moyens du bord, tout simplement: ils n'avaient rien d'autre à se mettre sous la main, et leur travail, objectivement beau, est un magnifique témoignage de foi. Ils ne parlaient peut-être pas de charge poétique en évoquant les matériaux qu'ils avaient utilisés... ils n'avaient peut-être pas l'ambition de nier la mort, mais simplement à ce moment-là, ils essayaient de survivre en s'en remettant à Dieu (Carlota).

Notons par ailleurs que le Pape (qui n'est évidemment pas responsable des cadeaux qu'on lui fait, au moins directement), est connu pour être friand des objets détournés et recyclés (une concession à ses convictions écologiques, peut-être). On se souvient de la férule papale "faite du bois des barques de réfugiés", "de l’autel, lui-même construit avec les restes d’une de ces barques de fortune qu’on peut encore voir échouées au fond du port de Lampedusa" (www.la-croix.com) lors de son déplacement à Lampedusa en juillet 2013.
On se souvient surtout de l'incroyable cadeau reçu (et accepté) du dictateur bolivien Morales, durant l'été 2015: un crucifix réalisé avec une faucille et un marteau...!

 
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