Vincent: Halte à la récupération

Méfions-nous de ceux qui nous disent aujourd'hui qu'il est temps désormais de laisser Vincent Lambert reposer en paix. Sous le masque de la compassion se cachent très souvent des chacals. (10/7/2019)

 

LES CHACALS
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Il faut se méfier de ceux qui nous disent aujourd'hui sur un ton lénifiant qu'il est temps désormais de laisser Vincent reposer en paix, qu'il faut «respecter la volonté des parents de discrétion et d'accompagnement par la prière».
La discrétion, certes, ou plutôt la «décence», les parents l'ont demandée à juste titre aux journalistes, aux médias, à ceux que Luisella Scrosati appelle plus bas les chacals - et ils n'ont malheureusement pas été entendus.
Les chacals, ce sont par exemple les pouvoirs qui se cachent derrière la presse régionale (L'Union, La Provence, La Voix du Nord, etc., la diversité des titres ne laisse rien augurer de bon sur la pluralité de l'information!) et qui se servent des bons sentiments pour formater l'opinion et lui faire accepter l'inacceptable. Avant-hier, j'ai découvert sur L'Union en ligne , une «émouvante (sic!) dernière lettre d'un ami de Vincent», écrite par le porte-parole du "Collectif 55" composé d'une cinquantaine d'anciens étudiants-infimiers qui ont fait leurs études en même temps que Vincent Lambert.
Extrait:

Je suis heureux de t'avoir connu. Grâce à toi, j'ai mûri et j'ai appris à soutenir une cause juste. On a tous, dans une vie, des causes à défendre. Il ne faut pas hésiter et donner de soi au bon moment afin de ne pas le regretter. Je ne regrette rien...
Merci d'avoir été si fort depuis tant d'années, Merci d'avoir incité les Français à réfléchir sur leurs directives anticipées, Merci pour avoir fait prendre conscience à notre pays que sa législation devra évoluer, Merci à toi d'avoir croisé mon chemin, Notre chemin...


Les chacals, ici, ce ne sont pas forcément ceux qui ont signé la lettre, ce sont ceux qui l'ont publiée dans la presse.
Et ce sont les mêmes qui, à chaque fois que se produit un drame suivi de l'une de ces inévitables marches blanches, impuissantes, muselées, canalisées et aseptisées qui sont devenues la seule forme d'expression autorisée aux gens, sans autre slogan que "plus jamais ça!" (avec quel taux de "succès"?), crient d'un ton menaçant: HALTE À LA RÉCUPÉRATION.

Et ça, ce n'est pas de la récupération?

Le drame de Vincent et les chacals pro euthanasie


Luisella Scrosatti
www.lanuovabq.it
10 juillet 2019
Ma traduction

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Le Français handicapé de 42 ans n'est pas encore mort, mais les partisans de l'euthanasie tentent d'exploiter son agonie à leurs propres fins. Ainsi, à la télévision, les téléspectateurs sont invités à écrire leurs directives anticipées, et l'ADMD tweete pour... tuer plus vite. En Italie, il y a aussi l'habituel Cappato avec ses mensonges, mais il y a aussi un peuple qui se rassemble pour prier et défendre le mystère de l'homme.


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Vincent Lambert n'est pas encore mort, mais les chacals se rassasient déjà de sa chair. Les parents et les avocats demandent à juste titre le respect, le silence, mais ils n'y auront pas droit. Vincent, pour certains individus, ce n'est pas une personne, c'est une occasion. Une occasion appétissante, à gérer avec soin, pour en tirer le maximum de profit.

Depuis que le Dr Sanchez a relancé le processus de la mort le 2 juillet, les grands canaux de communication ont graduellement éteint les lumières sur l'affaire et détourné l'attention des masses d'un autre côté. Vincent semblait être mort depuis des mois. La ligne était claire: ce n'était pas le moment d'agiter les esprits pendant que l'assassinat d'Etat était en cours. Trop dangereux. L'hôpital de Reims s'en était aperçu, renforçant sa vigilance.

Il y a deux jours, le père Pierre, la mère Viviane et les frères et soeurs David et Anne, ont publié leur dernier communiqué, qui distillait la tristesse et la résignation, ainsi que l'espérance chrétienne, ce que le monde ne peut connaîtr.

Il suffit de voir comment BFM TV, l'équivalent français de notre Rainews 24, a donné la nouvelle; les deux présentateurs, le visages marqué par la tristesse, ont annoncé le communiqué, puis très vite passé le relais à l'"expert" qui a tout de suite lancé un appel au public: la longue, triste et touchante histoire de Vincent Lambert peut être évitée si vous allez le plus tôt possible rédiger vos directives anticipées de traitement; vous pouvez même le faire immédiatement, sur Internet. Vous avez compris? Vous voulez éviter que des parents bigots et surprotecteurs essaient de vous garder en vie? Roulez-les, en écrivant vos déclarations.

Mais ce n'est pas tout. Les militants du suicide assisté eux aussi ne se sont pas faits attendre. L'Association pour le Droit à Mourir dans la Dignité (ADMD) a dénoncé la décision barbare de faire mourir Vincent de faim et de soif, non pas qu'elle se soucie de Vincent, mais pour l'utiliser dans sa propre lutte pour une euthanasie active: «Aucun des médias ne s'interroge sur le fait que la nutrition et l'hydratation de Vincent Lambert ont été interrompues depuis six jours sans que la mort intervienne... Cette pratique de la mort à petit feu ne dérange-t-elle personne?». Mais ce tweet n'a pas suffi. L'ADMD a jugé bon de poster la vidéo d'une intervention sur RTL de François, le neveu de Vincent, qui se plaint des limites de la loi actuelle . La mort de Vincent prend autant de temps parce que les médecins ont peur d'être accusés d'euthanasie; il va sans dire qu'il serait souhaitable d'avoir une loi qui donnerait aux médecins le droit de tuer rapidement.


Marco Cappato [un politicien italien d'extrême-gauche, membre des radicaux et ex-député au Parlement européen] n'a lui non plus pas perdu de temps pour exploiter le cas Lambert pro domo sua, polémiquant avec un article du Corriere della Sera.


Lisant ce titre du Corriere, vous pourriez penser que la France nazie refuse les soins à un tétraplégique. Dans l'article, vous découvrirez qu'il est "inconscient", mais rien n'est dit de l'irréversibilité de sa condition. Mieux vaudrait un click?!


Un article qui, entre autre, invente que «des dizaines d'experts se sont succédé pour établir si [Vincent] avait une forme minimale de conscience, avec des résultats négatifs». Expertises faites à la hâte, sans respecter l'état particulier de ces personnes handicapées, mais aussi diagnostics qui détectent au contraire un état de conscience chez Vincent, comme celui de 2011 par le Coma Science Group de Liège.

De tels articles, malgré l'apparence d'objectivité, oublient de dire ce que les neurologues honnêtes, comme l'athée Adrian Owen (cf. www.avvenire.it, 26 mai 2019), reconnaissent depuis longtemps: «Il faut être prudent, quand on déconnecte les sondes aux personnes dans un 'état végétatif' pour les faire mourir. Et je dis cela en tant qu'athée. Il est scientifiquement prouvé que chaque individu porte en lui un niveau personnel de conscience qui n'est pas fixe, qui n'est pas un état, mais un mouvement, qui fluctue, s'améliore et s'aggrave». Le Dr Owen s'est mis à dialoguer avec des patients en 'état végétatif', diagnostic qui - le médecin le rappelle - est même faux dans 40% des cas. Au cours d'une IRM, le neurologue canadien a posé des questions à ces patients, observant que dans 20 % des cas, les mêmes zones du cerveau étaient activées que chez un patient conscient. Une piste de recherche qui montre que dans de nombreux cas, le problème n'est pas l'état de conscience, mais la capacité du patient à s'exprimer. Owen communique une certitude: «Nous savons maintenant qu'il n'y a pas de catégories fixes, comme l'écrivent les journaux, mais des états variables aux évolutions imprévisibles».

Pendant ce temps, les soutiens de Vincent annoncent une veillée de prière ce soir à 20 heures, devant l'église Saint-Sulpice. En Italie, à 18h30, une «manifestation fièrement non confessionnellle» est organisée à la Chambre des députés: une rencontre de prière, avec récitation du chapelet, «pour Vincent Lambert et toutes les victimes silencieuses de ce massacre idéologique qui introduit le concept de déchet humain; qui ne guérit pas les blessures de l'HOMME, mais qui pousse à piétiner ce qui le rend unique, le MYSTÈRE».

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