Mes vacances montagnardes avec Benoît

L E   R É C I T   D E   M I C H E L L E 

Mes vacances montagnardes “avec” Benoît XVI
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C'est décidé, après nos vacances bavaroises en septembre 2006 nous irons faire des vacances avec “notre” Pape dans le Val d´Aoste en juillet 2007.

Réservation. Nous avons loué un appartement dans un châlet à Introd. Nous sommes heureux.
Novembre. Catastrophe ! Mon Cher Joseph ne va plus en vallée d´Aoste mais dans les Dolomites italiennes à Lorenzago di Cadore. En plus d'un nom difficile à retenir, ce village est presque inconnu et sur Internet, les informations et les hôtels n´y sont pas légions. Nous nous en remettons à notre bonne étoile et réservons à l´Albergo Trieste, directement dans le village où les vacances sont prévues du 09 au 27 juillet 2007.
Maintenant il va falloir attendre, et en attendant, le voir à la télévision et dans les journaux. Mais le plus dur est fait...

Samedi 07 juillet.
Levés aux aurores nous prenons la route pleins d'espoir - nous allons le voir. Si Dieu veut, peut-être même le rencontrer? Lui parler? Il fait un soleil radieux et la route est bonne : merci St-Christophe.

Dimanche 08 juillet.
Le village est tranquille et repose dans l´attente, aux pieds de montagnes impressionnantes qui changent à chaque moment de la journée et malheureusement aussi avec le temps. Le ciel s´ennuage, il fait de plus en plus froid...


Lundi 09 juillet.
Le grand jour est arrivé ! A nouveau levés aux aurores, après un petit déjeuner frugal nous nous rendons au lieu que nous avons repéré lors de nos recherches hier: le terrain d´atterrissage situé au bas du village. Nous souvenant de notre expérience en Bavière, nous sommes là trop tôt, et les premiers... Nous assistons à l´arrivée des services d´ordre de Lorenzago, les pompiers, les motards, les gens viennent aussi petit petit, et enfin les officiels. Tout se met en place, nous sommes aux premières loges, caméra et appareil photos en main.

Un petit point blanc dans le ciel gris -- il a plu toute la nuit et là il y a une pause pour son arrivée -- se découpe sur les montagnes dont les sommets sont recouverts de neige - mais oui, c´est vrai ! - L´hélicoptère approche, les pales soulèvent une tornade de poussière... Nous ouvrons les yeux ! IL EST LÀ ! Assis derrière la vitre teintée. Je me penche et lui fais un signe le bras bien tendu pour qu'il me remarque : il me répond d´un signe de la main. Quel bonheur ! Voyez les images. Le voir, le photographier. Quel moment inoubiable! Il monte en voiture, remonte lentement la route - il ne s´arrêtera pas et ira jusqu'au Castel Mirabello. Nous remontons à notre tour, portés par des ailes, réjouis de cette première rencontre.

Après deux jours d'orages et d'averses incroyables, le soleil est revenu. Nous faisons de grandes randonnées et lisons les journaux locaux; il fait chaque jour une sortie, mais nous ne le rencontrons pas. Le désespoir s´installe. Enfin un soir, la nouvelle se propage, il va remonter au Castel par la route derrière notre hôtel. Nous nous précipitons : les voitures arrivent - au pas - je l'apercois, il sourit, il semble fatigué, ses yeux sont rougis. Les voitures remontent à plus vive allure... Un moment - fugitif de bonheur.


Dimanche 15 juillet.
Angélus au Castel. Je n´ai pas pu avoir de cartes d'accès, c'est réservé aux gens de Belluno. Le village est en effervescence, tout en couleurs et en bruits, les drapeaux et décorations aux armes du Vatican et du Pape claquent au vent. Nous allons quand même jusqu'à la barrière des contrôles et nous nous mêlons à la foule des refoulés. Une, deux voitures arrivent, le foule est dense, la police débordée, nous suivons le flot... Ca y est, nous sommes entrés. Une route en serpentin qui monte sans fin. Nous trouvons une place d'où nous voyons l'estrade, nous décidons de rester là. Et c´est formidable, car si nous ne sommes pas aux premières loges, nous le voyons. Et ... photographions. Nous redescendons dans la chaleur et dans la joie partagée avec des milliers “d´heureux”.
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Nous faisons la connaissance de Béatrice et Vincent. Nous LE remercions de cette rencontre. Siegfried et Vincent se réjouissent de s´entretenir en allemand, pendant qu'avec Béatrice - mon âme-soeur - nous n´avons qu´un sujet : LUI . Nous n´avons pas assez de temps pour nous parler, nous raconter... Merci, Danke schön.


Dimanche 22 juillet.
L'angélus est sur la place du village. Nous avons des cartes, cette fois - normalement nous serons bien placés .
Nous descendons tôt au coeur du village. Il fait très chaud et une foule incroyable a envahi toutes les rues. Nous attendons. Hélas, nous ne sommes pas au bon endroit. Ouf! Nous changeons de place, mais nous ne sommes plus les premiers... De toute facon, l'organisation laisse à désirer : nous LE verrons de côté. Le soleil brille, et l´attente se poursuit. Un bruit court, s'enfle, IL arrive - nous ne le voyons pas - Il contourne l'église, monte sur l´estrade.
IL EST LÀ !
Tous quatre nous nous dressons sur la pointe des pieds et filmons (les hommes) et photographions ou oublions de photographier tellement l'émotion est grande. IL est reparti. Nous nous frayons un chemin dans la foule qui s´écoule. Que d'émotions !!! Que nous partageons devant un bon repas...

Le temps passe, Béatrice et Vincent retournent bientôt en France... J´ai du mal à garder bon moral, les dieux ne sont pas avec moi, je n´ai pas pu LE rencontrer.


Lundi 23 juillet.
Nous revenons de randonnée et rejoignons Béatrice et Vincent dans le jardin de l'hôtel. Nous décidons de descendre chercher des journaux, et soudain... Un policier a arrêté les voitures, les gens sont en attente... Nous courrons... Trop tard ! Nous voyons les voitures descendre la rue pricipale du village. Déception !!! Le marchand de journaux nous conseille d´attendre, d'après lui, dans une ½ heure, IL sera de retour et les voitures passent toujours au pas... Nous attendons et faisons la connaissance d'un francais journaliste au Vatican. L´attente est agréable et courte... Les motards remontent la route menant au village...
Viens Béatrice, IL arrive“.
Tout le monde se précipite... En effet, nous LE voyons fort bien par la fenêtre ouverte, Mgr. Gänswein est à ses côtés. Je prends trois photos. Je suis tellement émue que je reste sur place... Je vois Béatrice, elle est à côté de la voiture, à un mètre au dessus de moi, il tend la main, elle la prend. Je retrouve mes esprits et remonte à la hauteur de la voiture - des gens se précipitent et manquent de lui arracher le bras... Je me fâche, continue à marcher et la voiture me rattrape, IL sort sa main, je la prends, mon coeur s´est arrêté de battre et d'un coup - son sourire est si doux - je LUI parle - sous l'émotion, en allemand - Surprise sur son visage et sourire “moqueur” ? Mon accent francais ?

Mgr. Gänswein lui semble m´avoir reconnue, il me regarde et sourit. Une semaine plus tôt je l'avais rencontré à sa sortie de l´église où il était venu entendre un concert donné pour le Pape. J'étais à côté de la limousine qui l´attendait. Surpris par ma question - en allemand - il s´arrête, écoute - lui aussi avait eu un petit sourire “coquin” à mon accent. -”Monseigneur, savez -vous quand le Saint Père se rendra en France l'année prochaine ? Réponse - avec un très joli sourire :”Je le sais, mais je n´ai pas le droit de le dire...”.

La voiture continue sa route, je suis, d'un seul coup, je me retrouve à sa hauteur - seule - sans réfléchir, je m´adresse à nouveau à lui - en allemand - c´est l´émotion, j´aurais tant voulu pourtant lui parler en francais... IL n'a pas répondu, mais m´a regardée et souri très gentiment, je suis au comble du bonheur et au bord de la syncope...
La soirée est animée, Béatrice et moi retracant sans fin chaque moment de cette rencontre. “Nos hommes” n´ont rien vu, rien entendu, ils étaient restés dans le jardin, mais leur joie est grande aussi de notre bonheur.


Mardi 24 juillet.
Béatrice et Vincent repartent aujourd'hui. Dommage. Nous sommes pour notre part en route très tôt pour Auronzo di Cadore, le Pape doit s'y rendre pour rencontrer le clergé de la région. Nous avons de la chance, il reste 2 places à la barrière devant les escaliers de l'église. Soleil, attente, rencontre intéressante avec une religieuse qui parle francais. Et le bonheur se répète, Il arrive, nous filmons, photographions et attendons 1 heure ½... Il resort, sourit, descend vers nous, nous photographions pleins d´espoir - NON ! IL ne viendra pas serrer la main aux gens et remonte dans la limousine; pour mieux LE voir, j´oublie de photographier... IL est reparti.

Nous ne le reverrons pas lors d'une sortie. Nous suivons la fin de son séjour dans les journaux et à la télévision.


Vendredi 27 juillet.
Il repart cet après-midi.
Nous décidons de retourner au même endroit qu'à l´arrivée. Une attente un peu triste, sous un soleil qui s'est troublé, triste lui aussi? Il tombe quelques gouttes. Le même cérémonial se répète, un peu mieux réglé qu'à l'arrivée.
Il arrive, nous sommes en première ligne et filmons et photographions ses derniers instants à Lorenzago - heureusement longs, puisqu'il prend le temps de saluer les mamans du village et leurs enfants , deux religieuses qui s´occupent des “bambini” du village et qui en profitent (l'une d´elle 2 fois...) pour l´embrasser...
Un dernier geste de la main, il monte dans l´hélicoptère. Nous l´apercevons derrière la vitre teintée, nous le voyons ouvrir un bonbon se le mettre dans le bouche et ranger soigneusement le papier devant lui.


Que c'est gentil. Il regarde sa montre... Les gens de la sécurité s´éloignent, les pales tournent.
Je me penche à tomber et comme à l´arrivée - avec un grand sourire je lui fais un grand geste d'adieu : et je vous le promets, comme à l´arrivée il répond à mon salut. Je suis au 7ème ciel. L´hélicoptère s´élève, disparaît au dessus de la vallée...
Je suis triste. Mais pleine d´espoir.

Bon voyage, Joseph, si tout va bien, nous nous reverrons à Mariazell en septembre en Autriche ou en tout cas en France l´année prochaine puisque tu as promis de venir à Lourdes.

Nous remontons au village. Une sorte de paix est sur nous, les gens sont souriants et rentrent sans bousculade.
Demain nous reprenons la route... Nous passerons en Bavière et dirons un bonjour à cette belle région pour Lui.
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Que ces vacances furent belles, grâce à LUI!...


<<< Le récit de Michelle